Laïcité : la solution est devenue problème

Article publié le 23/09/12 21:33 dans Société par Jean-Pierre Le Mat pour Jean-Pierre Le Mat

A Louannec, les principes laïques ont compliqué la recherche de solutions locales et brouillé la compréhension entre voisins. Armés de caricatures de Mahomet, les principes laïques se battent en duel contre les principes islamistes, sans qu'une étincelle d'intelligence n'en sorte. Marine Le Pen exige une «application stricte de la loi de 1905», comme si une législation plus que centenaire pouvait résoudre au mieux les problèmes d'aujourd'hui. D'autres brandissent la laïcité comme un crucifix pour exorciser les nouveaux démons. Alors, c'est quoi ce délire ?

Il fut un temps où la laïcité se concentrait sur la séparation des Eglises et de l'Etat ; projet limité, concret, adapté à l'évolution des mœurs de l'époque. Et puis les choses ont dégénéré, sans doute par le penchant naturel des Français à l'universalisme. La séparation des Eglises et de l'Etat, qui était une réponse pratique à un problème politique réel, est devenue le cas particulier d'une vérité universelle, la séparation de la sphère publique et de la sphère privée. L'opposition au pouvoir déraisonnable de l'église a basculé vers une approbation déraisonnable du pouvoir d'Etat. Une confusion s'est opérée entre le «public» au sens de politique, c'est-à-dire concernant tout le monde, et le «public» au sens de officiel, administratif, fonctionnarisé. Les penseurs politiques, de Thomas Hobbes à Hannah Arendt, ont pourtant montré que l'Etat et la société sont deux choses très différentes.

La laïcité est un concept pré-industriel. Les penseurs de la révolution industrielle, comme Adam Smith, Ricardo et surtout Marx, ont placé le travail et les rapports économiques au centre du politique, du «public». La laïcité, issue de la pensée des Lumières, s'intéresse aux droits et aux devoirs de l'individu face à la puissance d'Etat. Née avec la Révolution française et non avec la révolution industrielle, elle néglige l'existence centrale de la sphère du travail, qui structure les rapports sociaux.

Seuls les fonctionnaires peuvent s'y retrouver dans les deux sphères laïques. La sphère publique inclut pour eux à la fois l'environnement administratif, le politique et leur environnement de travail. Mais la grande majorité des travailleurs ne sont pas dans cette situation. Ils sont nommés bizarrement «ceux du privé», comme s'ils ne faisaient pas partie de l'espace public. La confusion du terme «privé», passant du sens de confessionnel à celui de personnel ou de professionnel hors fonctionnaires, permet toutes les supercheries.

La laïcité est un obstacle à l'émergence des nouveaux droits fondamentaux, qui sont des droits collectifs et non des droits individuels : droits écologiques et droit à l'identité. La fiction d'une sphère privée comme univers non-politique a freiné l'émergence des droits de la femme en France (voir, à ce sujet, l'article de Monique Crinon sur (voir le site) ). La même fiction est incapable d'expliquer l'émergence de la responsabilité écologique, qui dépasse les notions de public et de privé. Elle est aujourd'hui désorientée par les revendications du droit à l'identité. Elle est inopérante pour les questions devenues centrales comme la gestion du multiculturalisme, le rôle politique des ONG, l'écoute de la société civile, ou la responsabilité sociétale des entreprises. Les réponses strictement laïques ne font qu'obscurcir ou envenimer ces questions.

La «démarche citoyenne» est une tentative pathétique pour concilier la laïcité avec les nouvelles nécessités. C'est le grand retour de l'abnégation, vertu républicaine à l'usage exclusif des pauvres bougres, et qui transforma nos ancêtres en chair à canon.

La laïcité fait partie de la galaxie Gutenberg. C'est celle du livre imprimé, qui répand un message normalisé et accessible à tous. C'est la galaxie de l'Etat-nation, de la démocratie représentative et de l'alignement citoyen. Le message de la laïcité est un catalogue de normes à vocation universelle. Le pluralisme, considéré comme ingérable, est refoulé dans la sphère privée et dans le non-politique, tout en lui donnant la bénédiction hypocrite de «liberté de conscience».

Les nouvelles technologies nous ont fait changer de galaxie. Nous sommes dans celle de l'écran connecté, des circuits courts, de la démocratie directe, des communautés choisies. Le laïque s'accroche aux détours institutionnels et à la norme qui descend des autorités publiques. Il croit que la fin de l'alignement citoyen mène à l'anarchie, alors que s'expérimentent de nouvelles formes d'organisation, rendues possibles par les technologies.

L'extension du domaine politique en situation de crise, que celle-ci soit financière, sociale, sanitaire ou écologique, exige une remise en cause des vieilles façons de penser. Depuis les années 1980 et l'émergence de « Solidarnosc » en Pologne, on ne peut plus négliger la société civile comme acteur public. On ne peut pas aborder le problème des algues vertes, des rémunérations patronales ou du réchauffement climatique dans une perspective de séparation public-privé. Les nouvelles questions exigent des réponses entièrement nouvelles. Il faut sortir des anciens principes devenus inopérants, et surtout de la paresse qui empêche de les remettre en cause. Le dualisme laïque est aujourd'hui inadapté, pour ne pas dire toxique.

Prenons un exemple. l'UNESCO considère que la diversité linguistique fait partie de la politique mondiale. Elle répertorie la langue bretonne parmi les langues sérieusement en danger. La laïcité française considère pour sa part la langue bretonne comme une question non-politique, personnelle. Certes, elle recule continuellement devant les demandes de la société civile : signalisation bilingue, écoles bilingues. Mais elle persiste à mener des combats d'arrière-garde : sourdes manœuvres de rectorat contre la langue bretonne, stupides restrictions dans les services publics comme la Poste ou la SNCF, mobilisation de libre-penseurs, non pas pour penser ensemble le bien commun, mais pour refouler la diversité culturelle dans la sphère privée.

L'intelligence peut-elle accepter aujourd'hui les limitations mentales imposées par la laïcité, sous le prétexte qu'elle fut libératrice dans le passé ?

Jean Pierre LE MAT


Vos commentaires :
Jack Leguen
Vendredi 15 novembre 2024
A ce sujet le discours d'Obama aux Nations Unies aujourd'hui est révélateur des liens entre la vraie liberté et la tolérance de la différence.

«être libre ce n'est pas uniquement se débarasser de ses chaînes mais agir d'une façon qui respecte la liberté des autres».

et «We not only respect the freedom of religion - we have laws that protect individuals from being harmed because of how they look or what they believe»

«Non seulement nous respectons la liberté religieuse mais nous avons des lois qui protêgent les individus des agressions à cause de leur apparance ou leurs croyances.»

et "nous devons travailler pour un monde ou nos differences nous rendent plus forts plutot qu'elle nous definissent.

Le mot laicité n'a pas été prononcé une seule fois, il existe même pas en anglais, mais tout a été dit sur les fondamentaux en 45 minutes et sans aucune note.


eugène Le Tollec
Vendredi 15 novembre 2024
La Laïcité
Qu'est la Laïcité
Une véritable religion républicaine,
Où un simple instrument de management d'état?
Il ne peut y avoir de religion sans foi!
Le management d'état doit être fait dans toute la rigueur voulue et non dans le laxisme permanent des diverses gouvernances,laxisme d'ultra tolérance pour et envers certains types de minorité.
Laïcité qui amène certaines prises de position dans les philosophies d'état( diversité - Mixité,etc),on se croit dans de splendides prêches d'église.
Sur certains thèmes laïcité = perversité,en France ce principe est devenu l'arme absolue de nombreux individus .

bérard
Vendredi 15 novembre 2024
La laïcité est un très beau principe, séparation de l'église et de l'Etat, liberté de conscience. Si l'on en croit Wiki, la plupart des pays sont maintenant séculiers. Les pays arabes ne doivent pas faire illusions et offrent, du reste, un triste spectacle. Mettez ce beau principe dans des mains ignorantes, et vous avez le pire. De même que les Évangiles sont beaux mais n'ont pas empêchés Torquemada et l'inquisition, Cortes,le massacre des indiens d’Amérique, la colonisation, l'esclavage et les lois de Lynch ..., la difficulté des Bretons à vivre leur culture a bien d'autres causes que la Laïcité. Je me réjouis tous les jours que «le religieux» ait été mis à sa juste place.

T. Gwilhmod
Vendredi 15 novembre 2024
La Laicité à la française c'est en réalité le laicisme, une véritable religion enracinée dans les Lunières (lire le texte de la DDHC qui dit mot pour mor que «les opinions, MÊME religieuses» seraient protégées. Ce «Même»-là en dit très long : la révolution et la république et ses lois contre l'Eglise : constitution civile du clergé, génocide des chouans, déportations, dissolution des congr&égations, confiscation des biens de l'Eglise par deux fois en 120 ans, concordat imposant le mariage civil au mariés chrétiens, nomination des évêques (encore aujourd'hui !), ces faits historiques montrent bien l'acharnement de l'Eglise ripoucblicaine contre l'Eglise catholique, alors que la laicité bien comprise on la trouve tout naturellement dans l'évangiles : «rendez à César ce qui est à César et à dieu ce qui est à Dieu»
Mme le Pen invoqe la laicité parce qu'elle est au fond étatiste, c'est une tentation totalitaire bien entendu qu'ont aussi les socialistes actuellement : la solution selon eux, devant ces «veaux» que sont les Français (dixit De Gaulle) , incapable de se diriger par eux mêmes ils ont besoin d'un état nou nou providence qi remplace le roi qu'ils ont assasiné, la solution c'est toujours plus d'Etat.
... alors que c'est l'inverse qu'il faut faire en réalité.

Mais est-ce que Diwan pense autrement ? Non ! le principe de laicité de Diwan est très frnaçais dans son application : j'en sais quelque chose ayant scolarisé mes enfants à Diwan où leur religion leur a été nomément reprochée par une instit et que protestant en conseil d'école, j'ai eu droit à un procès digne d'un tribunal révolutionnaire. Je pense en fait que cet état de fait est aussi du à une incompréhension grandissante entre personnes née dans une société chrétienne et des personnes plus jeunes et/ou de la ville qui n'ont plus aucune notion chrétienne de simple vivre ensemble, une intolérance masquée derrière les beaux principes tous francais de «Liberté» (fais ce qu'il te plait sans notion de bien ou de mal), de «laicité» (parler de Dieu est carrément obcène) etc.. de 'solidarité' sur le papier (mais pa de véritable charité concrète), d'égalitarisme dégoulinant accusateur de discriminationisme même pour des faits aussi criants que la nécessité, sauf accident -accident à ne pas provoquer par la loi en permettant le «mariage» homosexuel par exemple, ou même le Pacs) pour un enfant d'être élevé par son papa et sa maman.

Pour moi il est évident que cette laicité à la française et suivie aussi bien par le PS le FN que les autres partis français est aussi suivie par Diwan et l'ensemble de l'Emsav, celui-ci n'étant plus à comprendre au sens nationaliste depuis 1968 mais comme socialisant, bobo,, faisant du breton une sorte de hobby, et ne lui donnant plus son seul vrai sens : politique, l'instrument d'un renouveau en Bretagne dans tous les domaines et premièrement celui des idées, donc fondamentalement l'instrument de la remise en cause de la laicité-laicisme à la française mais aussi de toute l'histoire française. Parler breton c'est rejeter le modèle de société dominant et ne devrai pas du tout accepter le modèle en place : consumérisme, laicité aveugle, individualisme, melting pot à tous les niveaux (sauf bizarrement pour la langue bretonne, voilà une bien grosse cintradiction)
Parler breton à Louannec est aujourd'hui comme partout incongru, il ne peut prendre sens qu'au sein d'une micro société néo bretonnante revendiquant haut et clair le breton comme instrument de construction d'un autre modèle de société en Bretagne, y compris repensant leur «laicité».
Comment peut-on d'aileurs être breton tout en niant toute la chrétienté dont la Bretagne est une des incarnations les plus réussies jusqu'à leur République ?
Moi j'attend qu'il y ait quelques personnes qui se lèvent en Bretagne et disent clairement aux bretons de s«indigner» et faire table rase de cette révolution que nous subissons , de cet esprit anti religieux qui remonte aux Lumières, de ce totalitarisme d'Etat qui est le plus grand du monde : plus de la moité du PIB passe par lui ce qui fait qu'aucune intiative ne peut réussir sans lui, la preuve par Diwan qui montre que la liberté d'enseignement n'existe de fait pas en France. D'ailleurs aujourd'hui la législation a encore durci et aujourd'hui Diwan ne pourrait pas se lancer comme en 1976.
Il n'empêche, il faut résister. Il y a des gens à St Ségal qui viennent de monter une école Montesori... mais ceux là ne parlent pas breton, c'est bien dommage.
Sans la langue bretonne peut-être que demain sur cette presqu'ile verrat-on un nouveau peuple émerger, ayant su par ses propres moyens se donner les structures de son succès ? Je pense bien sûr à l'Eglise qui résiste à l'Etat depuis ponce pilate, mais aussi à la pensée de Roparz Hemon qui a clairement montré ce chemin là : nous ne devons rien attendre de la France, il est très naif de croire que l'EN ou la mairie de Louaneg puissent être des alliés dans la lutte à mort que subit la langue bretonne.
A Paris ils rigolent bien parce que l'histoire de Louanec ou ceux qu'ils croient être encore quelque part des chouans sont en réalité de bons petits soldats du bulldozer nivelleur qui avance masqué sous le beau terme de «Laicité».


Jean Pierre LE MAT
Vendredi 15 novembre 2024
Le but de ma chronique n'est pas de condamner le monde d'avant, mais de réfléchir au monde d'après. Je comprends bien les indignations des uns et des autres, mais pourriez-vous poursuivre vos réflexions sur la Bretagne à venir ? Comment un petit pays peut être à la fois libre et démocratique sans un religion d'Etat, qu'il s'agisse du christianisme, de l'Islam ou de la laïcité à la Française. La réponse ne m'apparaît pas évidente lorsqu'on souhaite mobiliser des forces collectives. La mobilisation collective suppose une croyance collective. Sur quelle croyance, qui ne soit pas meurtrière, peut-on construire la Bretagne de demain.

eugène Le Tollec
Vendredi 15 novembre 2024
Jean Pierre LE MAT
n'oublions pas qu'un des moteurs de la Révolution française a été le club breton ,à Paris(quelques élites notables bretons et quelques transfuges d'ailleurs).les idées de ce club ont imprégné la pensée révolutionnaire (Robespierre ,Babeuf et bien d'autres
De disparition en disparition la déliquescence est venuE (club de 1789,les jacobins les feuillants,etc).
Le rappel de cette période montre,l'énorme tromperie intellectuelle faite à un peuple,cela a profondement fait muter l'ADN de ce peuple breton.
Le résultat a été la soumission au centralisme d'état,au «jacobinisme ambiant».
Vous comprenez toutes les indignations
soit
Le seul remède est de reformater ce peuple à partir de ses qualités premières.
La laïcité
soit,
Mais bretonne
La servilité
non
Nous ne devons plus être une zone ,un territoire de réserve.
Vous parlez de religion
soit,
Mais la Bretagne est de culture judéo chrétienne depuis son évangélisation,avant elle était de culture druidique qui fut romanisée, aujourd'hui ,je pense qu'elle ne peut pas concevoir les excès de l'islam.
à la Bretagne ,il faut lui redonner ses particularités.
Plus haut ,je parle d'ADN nous avons l'adn d'une nation,la notre!
Notre laïcité doit être bretonne,en outil de travail de l'administration de notre province.
Notre liberté,notre démocratie ne peut être que bretonne ,c'est pourquoi ,nos élites doivent être dans une pensée d'état bretonne,hors de la mainmise des partis français surtout ceux de gauche(voir le résultat actuel),pour moi le fait d'être «breton» doit devenir une croyance collective (hors des manipulations centrales).
Monsieur,je fais parti du monde «d'avant»,formaté «à la française»,mais breton dans toutes les fibres.
Je veux ma Bretagne fédérée aux autres éléments de France.
Je le dis et le répète l'état français arrive «aux limites» d'une manière de gouvernance, le centralisme se meurt,éclate en multiples problèmes,l'auto gestion apparaît,(qui peut mieux que soi même se gérer).
La révolution se pare encore de ses derniers oripeaux(ceux du centralisme (nécessaire fût un temps),mais qui n'a plus de mise par fait de mondialisation))
La Bretagne peut se reconstruire en puisant dans ses qualité individuelles et collectives,cette renaissance est là,dans la puissance de réflexion de nos élites bretonnes (économique,industrielle,politique,autres),vous semblez faire parti de ce niveau!,alors «allez y».
La croyance est en nous!dans l'humanisme breton.
Sur un autre commenteire,j'ai parlé de particularités de notre peuple ,voilà une base pour reprendre un credo!

T. Gwilhmod
Vendredi 15 novembre 2024
D'après la Doctrine de l'Eglise, voici une réponse que je peux apporter à votre question «Sur quelle croyance qui ne soit pas meurtrière peut-on construire la Bretagne de demain ?» Au plan breton cette question a été traitée de long en large dans la revue Imbourc'h notamment par Jil Ewan et Youenn Olier pendant 30 ans dans un désert absolu. En voici les élements :
- le décalogue ; il faudrait développer. Il s'agit de la loi naturelle pour laquelle une intelligence normale, d'après beaucoup de philosophes, peut atteindre sans le secours de la sphère religieuse. Pour les deux premiers commandement , qui font référence à la croyance en l'existence de ce que les traditions religieuses appellent Dieu, le problème est d'actualité quand on voit les pb de blasphème et de profanations quasi quotidiens dans l'actualité. La solution est le respect des croyances des autres, c'est ce que demande le décalogue. Dieu ne peut pas être relégué dans la sphère privée comme tentent de la faire les français. Il faut accepter le fait religieux, la dimension religieuse ou spitituelle de l'homme, tout au moins sa propension à s'interogger sur son origine, le sens de sa vie, de la souffrance, de la mort etc . Le «tu ne tueras pas» a des implications très problématiques aussi au point de vue des plus de 10.000 avortements annuels en Bretagne et pour l'euthanasie qui point son nez, l'eugénisme en marche, mais aussi le respect de l'environnement,
Je pourrai continuer «Tu ne voleras pas » aus sujet de la crise financière ; «tu ne jalouseras pas» face à cette société de consumérisme etc etc etc

Voilà pour la base de croyance commune à accepter pour pouvoir vivre ensemble en harmonie dans une diversité acceptée.

- Second point, plus concret, développé dans un livre par Jil Ewan : ar gevangevreadelezh, c'est à dire en résumé le principe de subsidiarité, et par conséquent une limitation très sérieuse du pouvoir de l'Etat voire de l'Etat Mondial auquel nous allons à marches forcées en ce moment (à cahque fois qu'il y a une crise, Attali et consorts martèlent que c'est LA solution, alors qu'on peut aussi penser que c'est justement à cause de l'évènement de l'Etat moderne et des organisations internationales tentaculaires qu'il n'y a plus d'effet d'amortissement des crise et que toute crise amène des conséquences quasi immédiates à l'autre bout de la planète. Il faut donc décentraliser, déconcentrer autonomiser etc

- personnellement, je pense que pour arriver à l'adhésion d'une part des Bretons à cette «plate forme commune de croyances» il est essentiel de détruire l'histoire de France : montrer comment elle n'est que bain de sang, lutte pour l'extention du domaine royal à partir de Paris, lutte contre la chrétienté noyautée par la franc maconnerie dès le 18ième, république de bourgeois remplaçant les nobles sans plus avoir l'idéal chevaleresque et la tutelle morale de l'Eglise : ces bourgeois dirigent aujourd'hui le monde sans plus de référence au Bien et au Mal.
L'avantage pour la Bretagne, c'est que nous avons été ecartés de la Grande Histoire et que nous refuserions d'adhérer à ason fruit que nous jugerions mauvais. Venant de l'An-Istor, de la non-histoire des coupeurs de vers de terre, nous revendiquons un avenir sur cette presqu'ile qui respecte les personnes et toutes les communautés, favorisant une démocratie extrêmement décentralisée, l'idéal étant de faire des untités de quelques centaines de personnes.

Cela c'est les croyances et les moyens d'y parvenir. En réalité à mon avis cela est irréalisable sans se servir de manière vraiment révolutionnaire de la langue bretonne en tant que vecteur de la construction de cette nouvelle société voulue et inasimilable par le modèle dominant.
Ainsi ceux qui seront séduits par ce projet apprendront le breton parce que ce projet les motivera et que la langue bretonne en sera la clé (de la meme manière des écolos qui mettaient des «nukleel nann trugarez» ou des stagiaires de Stumdi qui apprennent le breton surtout parce q'uil y a un job à la clé.
- le rejet du modèle fran


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