Plus qu'un film, une ode à la vie et à la résistance
Un conte en espagnol au départ, inspiré de l'histoire vraie de Gaxtot, traduite en basque, puis il y a quatre ans adaptée en bande dessinée, en basque aussi.
Elle devient alors un court-métrage puis, après des mois de travail intensif d'une équipe de quinze personnes dans une zone industrielle de San Sebastian, naît un long métrage, «Gartxot», du nom du barde du XIIe siècle qui chantait avec son fils sur le chemin de st Jacques de Compostelle en Navarre. L'Eglise installe un monastère dans la montagne et interdit toute musique et tout chant en basque. Le fils de Gartxot va être enfermé dans ce monastère où les moines-soldats seront sans pitié et vont essayer de le faire chanter en latin.
Ce film incarne le pays basque d'aujourd'hui, sa résistance, sa capacité à créer une oeuvre enracinée avec des chanteurs et des voix du Gipuzcoa (pays basque nord).
Il fait des clins d'oeil à la situation actuelle comme la renaissance des feux de saint Jean dans les villages de la montagne. La violence de certains passages n'a rien à envier à la répression franquiste pour les cultures basques ou catalanes.
Et puis, après le film, il y avait Mixel Etxekopar et sa fille, brillants exemples d'une tradition ouverte sur le monde, enjouée et curieuse, réaliste et résistante, toujours.
Le festival de Douarnenez a des moments magiques : la rencontre avec ces deux-là comme ambassadeurs du film, chanteurs, collecteurs, artistes, historiens... en fait partie.
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