Signature de la Charte européenne : Combien faudra-t-il encore de Skol Diwan Louaneg ?

Communiqué de presse publié le 24/08/12 10:34 dans Langues de Bretagne par Angèle Jacq pour Collectif Breton pour la Démocratie et les Droits de l'Homme
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Ce quinquennat commencé entre la journée de l'esclavage et celle de Jules Ferry poursuit son bonhomme de chemin sur la même veine que les mandats de majorités de droite ou de gauche précédents : en matière de langue et culture régionale les promesses demeurent… et l'État français n'a toujours pas signé la charte européenne des langues minorisées. On aurait pu penser que s'attachant à réaliser au plus vite ce qui relève d'une simple décision - et promesse de campagne - le président lors de ses cent premiers jours de mandat aurait signé cette charte… ce qui aurait été “normal” de la part d'un président “normal”!

Eh non ! Repoussé aux calendes ? Combien faudra-t-il encore supporter de scandales comme celui de Skol Diwan Louaneg ? Mise à la rue avec ses 33 enfants inscrits dans cet enseignement ?

Jusqu'à présent, ces petits trégorois, dont les parents veulent qu'ils baignent dans la culture de ce Pays, ont déjà leur place dans cette école associative. Pourquoi cette éviction des locaux municipaux qui leur convenaient si le loyer demeurait raisonnable ? C'est incompréhensible ! Et que l'on n'évoque pas des problèmes de coûts et de crise car enseigner en breton ne coûte pas plus cher que d'enseigner en français.

Ceci étant, on ne rappellera jamais assez le discours du candidat Mitterrand à Lorient en fin mars 1981 :

“ Comme si on gommait ainsi les siècles d'écrasement qui, par la culture piétinée, humiliée, interdite, conduisait à la négation de l'identité de tout un peuple…“Certes, il fallait apprendre le français, mais pourquoi donc contre le breton ?…“c'était blesser au plus profond de lui-même que de l'atteindre dans sa langue et sa culture. Nous proclamons le droit à la différence. Il est indigne de la France qu'elle rejette ses richesses, qu'elle soit le dernier pays d'Europe à refuser à ses composantes les droits culturels élémentaires, reconnus dans les conventions internationales qu'elle a elle-même signées. Il est indigne qu'elle ne respecte pas la parole donnée.”

Trente et une années ont passé et en matière de droit européen pour les langues régionales, l'État français malgré ses changements de majorité et leurs promesses, n'a pas varié d'un iota.

Comment encore lui faire confiance ?