La conquête de l'espace ne s'arrête pas...

Communiqué de presse publié le 10/08/12 11:13 dans Environnement par Jean DAUMAS-BEDEX pour Jean DAUMAS-BEDEX
https://abp.bzh/thumbs/26/26963/26963_1.jpg
Terrain concerné par le projet : entre le hameau de Kerguelen et le port de Kérel.

Imaginez que vous êtes l'heureux (-se) propriétaire d'un terrain de plusieurs hectares, quelle satisfaction ! Que ce terrain soit situé à Belle-Île-en Mer, quel bonheur ! Que ce terrain borde la côte, quelle béatitude ! Que ce terrain ne soit pas constructible, quelle amertume ! (note : il se trouve en zone NDs donc protégée.)

Rassurez-vous, avec un peu d'imagination on peut trouver une solution. Aller pleurnicher dans les mairies, les préfectures, les ministères pour obtenir une autorisation de bâtir, c'est là une attitude de quémandeur, un peu minable, quoi ! Mais non, il faut garder la tête haute, toiser tout ce petit monde d'élus et de fonctionnaires et les éblouir par un projet magnifique auquel ils seront heureux de participer, ça c'est de la classe !

Cette merveilleuse idée est éclose dans l'esprit d'un couple de la Région parisienne qui se trouve précisément dans la situation évoquée plus haut : nous allons encourager les artistes, proclament-ils, et, pour cela, construire pour les abriter quelques maisons qui formeront un hameau avec vue imprenable entre Kerguelen et la plage de Kérel, en Bangor. Et ils fondent une association (www.cardinales.fr) pour soutenir ce projet. Celui-ci, cela va sans dire – ne peut qu'aboutir, il verra le jour au plus tard en 2016, il ne semble au yeux de ses promoteurs n'exister aucun doute sur son aboutissement: le P.L.U. rendra le terrain constructible en 2014, le permis de construire sera ensuite obtenu sans problème– sauf recours (quand même…), l'inauguration aura lieu en 2015.

Le préambule des statuts cherche à donner au projet, dans un style ampoulé et fumeux, une dimension quasiment métaphysique faisant des artistes (mais lesquels, donc ?) une espèce de prophètes.

Bref, il s'agirait d'édifier sur l'île un Temple de l'Art.

Oui mais la lecture attentive des statuts montre une association soigneusement «verrouillée» : n'y entrera pas qui voudra, en fait il s'agit plutôt d'un club bien fermé permettant à des - largement – nantis (mais pas forcément artistes) de passer entre amis un séjour agréable et tranquille sur notre île.

Parlons, en effet, des activités promises. On hésite entre l'irréalisme et la poudre aux yeux. On sait très bien qu'à Belle-Île la quasi-totalité des activités du genre de celles qui sont énumérées se déroulent pendant la saison estivale. Qui, passé le mois d'août, viendra dans un coin perdu le l'île assister à des concerts, des conférences ?

Mais après tout, ces remarques n'auraient pas grande importance si, précisément, elles ne concernaient pas des arguments qui ne tendent, au bout du compte, qu'à justifier l'urbanisation d'un terrain de 5 hectares avec vue sur la mer lequel acquerrait ainsi une valeur qu'on n'ose estimer, au prix actuel du mètre carré. Nous voilà au sommet de l'art…

À un moment où de petits propriétaires d'un bien de famille ou d'un terrain depuis longtemps acquis souffrent d'une application trop rigoureuse de la loi «littoral» il serait inadmissible qu'un groupe de nantis obtienne – peut-être grâce à d'obscurs soutiens - au vu d'un projet mirifiquement fumeux le droit de construire sur un terrain jusqu'ici protégé.

Il faut que les habitants - permanents ou intermittents - de Belle-Île se rendent compte du danger : ce projet est de ceux - y en a d'autres - qui, avec la complicité de certains bétonneurs, menacent notre île d'une colonisation tendant petit à petit à les chasser et à réduire ceux qui resteront à subsister en vidant leurs podou-kambr.

« Poent eo skuban an oaled

Kempenn an erv » (Glenn Mor)


Vos commentaires :
YouennB
Jeudi 14 novembre 2024
Très bien; Il faut empêcher ces accappareurs de parisiens de venir polluer l'espace naturel breton. Les Corses ne laisseraient pas faire!!! Alors pourquoi les Bretons laisseraient bétonner leur côte? De plus la plupart des parisiens qui viennent acquérir des terres en Bretagne viennent uniquement pour les paysages et n'ont rien à foutre du peuple breton et de sa culture.
Ret e vefe lakaat an dud da sinañ ur sinadeg bennak evit pouezañ war an dud a c'hellfe reiñ an aotre.

Bertrand Deléon
Jeudi 14 novembre 2024
Pour cela, il faut se bouger le popotin, nous avons créé un collectif sur Vannes, une page Facebook censurée à 1500 noms... Et nous sommes combien en réalité à combattre ? Nous sommes si peu aux manifestations.
Allez, on se remue le c...
La Bretagne n'est pas à vendre : Voir le site

Fab
Jeudi 14 novembre 2024
Bref, encore des plein-de-pognons parigots ou assimilés qui viennent nous envahir pour imposer une culture boboesque et détruire notre environnement. Pendant ce temps-là, les Bretons sont forcés d'émigrer...

Ils nous polluent notre esprit et s'accaparent nos terres ! Marre ! Nous ne voulons pas d'eux !


Bertrand Deléon
Jeudi 14 novembre 2024
Un autre frein : Voir le site ôts=

Quand on sera plusieurs milliers à signer, on pourra commencer à faire véritablement pression.


Gilbert Josse
Jeudi 14 novembre 2024
Il est clair que la lecture des statuts, de la liste des membres fondateurs et autres, fait davantage penser à un montage astucieux permettant la création d'une résidence de vacances privée qu'à celle d'une Villa Médicis bretonne. Espérons que les élus sauront évacuer vite fait bien fait cette tentative de hold-up.

TY JEAN
Jeudi 14 novembre 2024
La situation sur le littoral mondial pourait devenir dramatique dès 2030 de par l'afflux d'une population obnubilée par les loisirs maritimes et voulant s'accaparer le moindre bout de terrain.La mer n'est plus qu'une base coûteuse en divertissements toujours plus voraces sans réelles retombées pour une population locale y vivant à l'année.L'exemple, hélas, de Belle-île n'est qu'une des conséquences d'une spéculation immobilière et touristico-économique sans
se soucier de l'avenir.Il suffit de regarder du côté de l'Espagne pour constater ce qui attend la Bretagne malgrè les belles intentions restées lettres mortes.

Arzhel Eostig
Jeudi 14 novembre 2024
Honteux en effet... Comment faire pour favoriser les habitants du pays ou les nouveaux arrivants à l'année ? C'est compliqué, mais un peu plus d'éthique pourrait aider...

Tiern e pep Amzer
Jeudi 14 novembre 2024
Poent eo skuban... tud sorse er-maez .

Brillaud Claude
Jeudi 14 novembre 2024
Allez ! Allez ! Cognons bien, sur «tous ces salauds de parigots» ! ! ! Mais quelle haine ! Faites donc un recensement des bretons habitants à Paris et banlieue !
Je suis sidéré par toute cette violence gratuite ! ! !
Certains commentateurs, devraient se poser la question : et moi...suis-je si parfait ? ? ?

Micheline, de Belle-Ile
Jeudi 14 novembre 2024
Monsieur Brillaud qui met Belle-Ile dans ses favoris sur Facebook fait ici avec brio la démonstration qu'il appartient à la même catégorie que les promoteurs cités dans l'article. Il n'est pas bienvenu ici. Belle-Ile n'est ni un terrain de jeu à conquérir et coloniser ni une zone de non-droit urbanistique.

Micheline, de Belle-Ile
Jeudi 14 novembre 2024
Monsieur Brillaud qui met Belle-Ile dans ses favoris sur Facebook fait ici avec brio la démonstration qu'il appartient à la même catégorie que les promoteurs cités dans l'article. Il n'est pas bienvenu ici. Belle-Ile n'est ni un terrain de jeu à conquérir et coloniser ni une zone de non-droit urbanistique.

eugène Le Tollec
Jeudi 14 novembre 2024
Mesdames et Messieurs les commentateurs
de cet article
Rappelez vous «Les émigrés installés prendrent vite le pas sur le béotien du coin et finissent par prendre la Mairie,je connais des municipaités dirigées par des transfuges parisiens ou d'ailleurs,l'indigène du coin n'a qu'a se taire!
tous les terains au bord de côte sont vendus et l'on voit des voitures aux immatriculations étrangères au 56 ,au 29,actuellement on voit surtout du nantis du 44(ceux - là sont venus »
chez les ploucs"de l'ouest)

eugène Le Tollec
Jeudi 14 novembre 2024
Dernier point
Toutes les communes du littoral ont des programmes immobiliers parfois insoutenables(cela est de la vente et non de la location (certaines communes voient là, une rentrée d'argent avec les touristes (maisons secondaires).
Les gens du coin ,que nenni!(voir l'ensemble du golfe - voir les communes du Finistère)

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