La Bretagne mystérieuse : il faut aller au-delà des apparences
Gwenc'hlan le Scouezec a trouvé un successeur tout à fait intéressant en la personne de Bernard Rio. Il a passionné l'auditoire à l'Espace Paroles du FIL. Aboyeuses de Josselin (elles aboient tous les ans le jour où elles ont maudit la vierge), noces pétrifiées qui ne sont autres que la naissance des alignements de menhirs interprétée par des prêtres fatigués de voir leurs paroissiens danser trop souvent, Tristan et Yseut, sainte Anne,... l'auteur du livre «Bretagne secrète de A à Z» est intarissable.
Le chien de Baskerville n'est autre qu'un animal «psychopompe» qui a pris l'âme de quelqu'un pour la passer du monde des vivants à celui des morts (comme Cerbère). Les lavandières de la nuit ? Des déesses de la guerre, divinités guerrières qui nettoient les âmes des morts dans la rivière.
Même les portes des églises ont une symbolique : la porte sud, toujours éclairée, pour tous les paroissiens. Seul le prêtre peut passer par la porte nord, et la porte ouest n'est utilisée que pour les jours de naissance ou de renaissance (baptême, mariage, jour de pardon, mort).
Les oies de Junon sont des oiseaux, «fées de l'aube», elles deviennent des oiseaux quand elles reviennent dans le monde des vivants.
Il invite à redécouvrir les auteurs irlandais, la fantastique matière de Bretagne qui en dit plus long sur notre histoire commune que les menhirs en carton pâte de l'Espace solidaire. Quand culture et sacré, histoire et intelligence, se rejoignent, alors oui, on se sent bigrement interceltique.
Bretagne secrète de A à Z
Rio, Bernard
Rocher , Monaco
collection Documents
Parution : mai 2011, 19 euro
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