50 ans de pratique en dehors des idées reçues
Philippe Ferrand a dans sa maison de Riec sur Belon fait le choix de favoriser l'autonomie. Mais d'une façon différente de celle de Marc Gironce qui montre une technologie très avancée. Ici, on a des choses simples à réaliser, du moment qu'on ait un jardin, et un peu de bonne volonté.
Les toilettes sèches ? Elles sont vécues par beaucoup comme une régression, un retour à la bougie, à la cabane au fond du jardin. Or, les toilettes en faïence des maisons de monsieur et madame tout le monde ne sont pas si propres qu'elles y paraissent : bactéries, microbes et autres monstres affreux y prolifèrent, sans parler de la dépense en eau (50 litres d'eau potable à chaque fois qui a coûté cher à la collectivité et au contribuable en traitement).
Donc toilettes sèches : un cabinet assez classique somme toute dans la maison, avec son seau et sa paille (Philippe a tout essayé et c'est le foin et la paille qu'il préfère), et celui de l'extérieur, en pierre et ciment, à la turque. Deux ans seront nécessaires pour faire de cet engrais «humain» un terreau excellent. Pas d'odeurs, une gestion simple et maîtrisée.
Quelques citations du livre de Patrick Baronnet, la «bible» de Philippe :
«On pourrait faire flotter une péniche dans l'eau polluée annuellement par une seule personne utilisant un WC à chasse d'eau»
«Ces tas d'ordurs du coin des bornes, ces tombereaux de boue... save-vous ce que c'est ? C'est de la prairie en fleur, de l'herbe verte... c'est du blé doré, c'est du pain sur notre table, de la santé, de la joie, de la vie.»
Victor Hugo
(De la maison autonome à l'économie solidaire" Patrick Baronnet, la maison autonome, 2001)
■Merci pour avoir montré ce que beaucoup veulent cacher.