Déclaration
Alors que le Mouvement de libération nationale de l'Azawad (MNLA) a déclaré l'indépendance du territoire de l'Azawad il y a maintenant près de trois mois, la communauté internationale s'obstine à refuser au peuple touareg son droit d'accéder à son indépendance et de recouvrer sa liberté et sa dignité. Pis encore, cette communauté internationale agit activement afin de discréditer le combat de ce peuple plusieurs fois millénaire. Elle déploie d'importants moyens pour entretenir une confusion créée de toutes pièces entre le noble combat pour la libération de l'Azawad et le terrorisme islamiste. Son sarcasme est poussé jusqu'à faire d'Ansar-Dine un interlocuteur : le médiateur pour la CEDEAO n'a-t-il pas invité ces obscurantistes à la table des négociations les portant ainsi au même rang que le MNLA ?
Les divers et importants moyens investis à ce qu'il convient d'appeler la «coalition internationale contre les Touaregs de l'Azawad» ont réussi à ébranler la cohésion du MNLA en y introduisant et en y élevant au rang de signataires et de porte-voix des éléments dont les déclarations et agissements vont à l'encontre de ce qui a constitué la constance initiale de ce mouvement. En effet, après la dénonciation faite par la société civile, les cadres de l'Azawad et nombre de responsables du MNLA d'accords issus de négociations furtives avec le mouvement islamiste Ansar-Dine, voilà que certains responsables du MNLA, dont le président du Conseil de transition de l'Etat de l'Azawad (CTEA), sèment le doute et remettent en cause un principe fondamental défendu par le MNLA depuis sa création à savoir son adhésion aux valeurs universelles notamment de démocratie et de laïcité. Par ailleurs, le silence du MNLA et de ses instances face à la situation extrêmement inquiétante qui sévit dans l'Azawad, avec des agissements barbares d'un autre âge que fait subir Ansar-Dine aux citoyens de l'Azawad, nous interpelle. Ce silence est incompréhensible et regrettable.
Face à cette offensive de toutes les forces hostiles à l'Azawad et à sa liberté, les Touaregs qui se battent pour leur libération depuis 1963 se trouvent livrés à eux-mêmes, cernés de tous côtés. Ils ne peuvent ainsi compter que sur la solidarité amazighe, celle des peuples sans États ainsi que celle de tous les épris de liberté et de justice à travers le monde, notamment en France.
Tamazgha déplore l'attitude insoutenable du gouvernement français qui a toujours privilégié ses intérêts économiques que lui garantissent les États voyous et autres républiques bananières d'Afrique. Au sein de Tamazgha, nous sommes convaincus que les citoyens français sont à même de comprendre qu'il n'est aucunement justifiable de se mettre en travers du chemin d'un peuple qui aspire à sa liberté et sa dignité. Nous sommes persuadés de leur soutien aux Touaregs qui n'ont jamais accepté la soumission au dictat ethno-politico-économique du Mali avec la complicité d'autres États. Aussi, nous gardons espoir que les autorités politiques françaises, et à leur tête le Président de la République, François Hollande, révisent leur position pour soutenir les démocrates et des laïcs de l'Azawad et accompagner les Touaregs pour recouvrer leur souveraineté.
Tamazgha
Paris, le 22 juin 2012
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