Les vide-greniers recèlent parfois de bien jolies trouvailles !
Ainsi, ce chromo plein de grâce, acheté par l'un de nos lecteurs, à Port-Navalo, presqu'île de Rhuys, qui nous a demandé de lui en préciser l'origine. Nous pouvons lui faire savoir que cette très belle image d'époque, « la Bretonne au bouquet », a été réalisée à l'initiative de Louis Lefèvre-Utile, à l'intention de sa clientèle de détaillants. Cette icône de la Bretagne, bien connue, a été peinte en 1900 par Hippolyte Berteaux (1) (Saint Quentin 28 mars 1843 - Paris 17 octobre 1926), portraitiste d'histoire, élève de Flandrin.
Hippolyte Berteaux était le peintre officiel de la Ville de Nantes, ayant notamment peint le plafond de son [[Théâtre Graslin]].
Il est intéressant de noter que la jolie Bretonne porte la coiffe « giz Foën » de Pont-Aven, que l'on trouve avec des variantes, des rivières de l'Odet à la Laïta.
Le peintre a enrichi son oeuvre d'un poème de l'écrivain breton Anatole Le Braz (né à Saint-Servais, Côtes d'Armor, en 1859, décédé en 1926), chantre de la Bretagne : « Elle porte en ses doigts pieux la gerbe du printemps celtique, et toute la race mystique fleurit, suave, dans ses yeux ».
Louis Lefèvre-Utile – fils du créateur Jean-Romain Lefèvre, venu de Lorraine – amoureux de la Bretagne, a voulu montrer son attachement à la région, encore intacte dans son intégrité territoriale. Le 9 avril 1888, lorsqu'il eut déposé la forme et la marque du « Petit-Beurre » auprès du Tribunal de Commerce de Nantes, le grand industriel avait notamment déclaré : « Le Petit-Beurre est un biscuit vraiment breton, avec une pointe de sucre, un nuage de lait, un doigt de beurre succulent qui a valu à nos départements armoricains une renommée universelle ». Depuis lors, ses propos visionnaires se sont confirmés, puisque la marque déposée, ambassadrice de notre région, a poursuivi son expansion dans le monde entier (2).
En nos jours de «débretonnisation» du département de Loire-Atlantique, délibérément programmée par le pouvoir politique, la jolie Bretonne est elle encore l'icône de la Tour LU ?
Gilbert Engelhardt
(1) (voir le site) de la galerie Divet à Rennes, qui donne titres et lieux de conservation des oeuvres du peintre et (voir le site) de généalogie de l'Aisne, page Berteaux.
(2) En Bretagne on visitera le musée officiel de la biscuiterie LU au château de Goulaine dans le vignoble nantais où la « collection LU » fut transférée en septembre 1999 depuis l'usine voisine de La Haye-Fouassière. En exposition permanente, on y trouve près de 600 œuvres d’artistes renommés, des affiches, des objets publicitaires et du mobilier (voir le site) .
Sur la base Joconde (voir le site) les pages des calendriers et cartes publicitaires de LU conservées anciennement au Musée des Arts et Traditions Populaires de Paris qui vont se retrouver transférées, comme tout son fonds, à Marseille, au futur musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.
■C'est la face proprement fasciste de la «république française» (dont les forfaits ne se limitent pas à la Bretagne, bien entendu).
Meci à Naunnt de le rappeler !
Je repense à un commentaire sur l'éditorial ABP Voir le site
«Ps: on est Breton quand on a du sang Breton.»
Heureusement disparu car hors sujet.
Sachons qu'il y a des Bretons de coeur aussi, sur nos terres et ailleurs ! J'en connais. Les LU en étaient.
Qui sont plus bretons (histoire, culture) que bcp de Bretons « de sang » inertes et ininstruits de ce qu'est la Bretagne... J'en connais et le prouverai sur la biographie de Stivell.