Un site pour les langues en danger
Dépêche publié le 22/06/12 12:25 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
Le projet Langues en danger permet d'enregistrer, de consulter et de partager des échantillons de langues menacées, ainsi que rassembler des études les concernant. Il offre également la possibilité de diffuser des conseils et des bonnes pratiques. (voir le site)
Espèces en voie de disparition
D'après les experts, seules 50 % des langues vivantes actuelles seront encore parlées en 2100. 2.500 langues seraient menacées de disparition. Le breton est considéré en danger. Le gallo de haute Bretagne et le maraîchin parlé dans le marais breton, dont une partie est en Loire-Atlantique ne sont pas sur la carte.
Mutualiser les luttes
Les auteurs du projet avancent que « la disparition d'une langue signifie la perte d'informations scientifiques et culturelles précieuses. En cela, elle est comparable à l'extinction d'une espèce ». Ils considèrent que « Les outils de collaboration utilisables par les communautés, les spécialistes, les organismes et les particuliers engagés dans le monde entier peuvent faire la différence ».
Philippe Argouarch
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Vos commentaires :
Jean-Louis G.
Vendredi 27 décembre 2024
La disparition de langue est aussi le signe de la civilisation. Il y a une corrélation direct entre niveau de développement et nombre de langues. Plus il y a de langues moins il y a de développement car plus il y a de barrières à la communication et donc aux échanges scientifiques, économiques, etc.
Yannig BARON
Vendredi 27 décembre 2024
Voilà un commentaire plein de bon sens... Il suffit de regarder nos voisins suisses, avec 4 langues officielles ils sont donc 4 fois moins développés que leurs voisins français... La corrélation est
«direct» sans
«e».
Quand à leur niveau de civilisation n'en parlons pas, avec un référendum presque tous les mois ils se mêlent de tout ce qui les regarde...
A quand le mandarin unique et obligatoire ?
Yannig BARON
Jean-Charles Perazzi
Vendredi 27 décembre 2024
Très juste ta remarqque, Yannig et, bien sûr celle de Jean-Louis G. Quant à nos voisins Suisses, une petite réserve quand même (j'ai des ancêtres dans les Grisons). C'est très bien de s'occuper de tout ce qui nous regarde. Attention à l'excès de repli sur soi quand même. De ce côté les Suisses font très fort aussi.
Demain, le mandarin, langue unique et obligatoire? Possible. Ouvrons bien les yeux et les oreilles quand même aujourd'hui. Impossible de mettre en route une radio ou une télé française sans constater que la langue, la musique, le cinéma et tout le reste ont un drôle d'accent anglo-saxon.
«Anike ipiru nandehegui paraîte kera yvoty»: vers d'un poète paraguayen lors de l'obligation faite d'inscrire l'enseignement de la langue guaranie, à égalité avec l'espagnol, aux écoliers (juin 1992). Après Trente-trois ans de dictature.
Traduction de ces vers: «Que ne se fane pas cette superbe fleur de rêve.»
JCP
iffig cochevelou
Vendredi 27 décembre 2024
Jean-Charles, je n'oubierai pas la phrase de ce poête paraguayen, et qu'il serait bon d'envoyer au Parti politique qui dispose aujourd'hui de tous les pouvoirs : on est bien loin encore de la fin de cette dictature culturelle et du lavage de cerveau de notre peuple, dans cet Etat qui se revendique encore comme «le pays des Droits de l'Homme» !
Marcel Texier
Vendredi 27 décembre 2024
Le raisonnement de Jean-Louis G. est tout à fait simpliste et parfaitement spécieux. Il va à l'encontre de tout ce qu'ont pensé et écrit, scientifiques ou poètes. Ainsi, le mathématicien, logicien (ce que n'est sûrement pas Jean-Louis G. !) et philosophe anglais Alfred North Whitehead disait-il :«La diversification chez les communautés humaines est essentielle, en ce qu'elle stimule l'esprit humain et produit le matériau indispensable à son odyssée. De son côté, T.S. Eliot, poète anglais d'origine américaine, prix Nobel de littérature affirmait que »la culture anglais n'aurait absolument rien à gagner à l'anglicisation complète des Gallois, des Ecossais et des Irlandais." En effet, les cultures se fécondent mutuellement. A voir l'état de la culture française, on ne peut pas dire que l'affaiblissement des cultures bretonne, basque, corse ou occitane lui ait été d'un grand bénéfice !
Louis Le Bras
Vendredi 27 décembre 2024
C'est vrai que l'absence du maraîchin discrédite quand même un peu ce site...j'ajouterais également le gallo coglèsien méridional et la bas-trégorrois nord-occidental...
Alwenn
Vendredi 27 décembre 2024
ABP devrait mettre en valeur quelque part en haut de la page ce que rapporte Jean-Charles, afin que chacun puisse se rappeler tout les jours la situation faite au breton, comparé à celle du guarani :
«Anike ipiru nandehegui paraîte kera yvoty»: vers d'un poète paraguayen lors de l'obligation faite d'inscrire l'enseignement de la langue guaranie, à égalité avec l'espagnol, aux écoliers (juin 1992). Après Trente-trois ans de dictature.
Traduction de ces vers: «Que ne se fane pas cette superbe fleur de rêve.»
Si Jean-Charles pouvait donner aussi le nom du poète !
Pour Jean-Louis G., je crois que c'est un troll qui vient sévir de temps en temps sur ABP.
«La disparition de langue est aussi le signe de la civilisation» ??
Non, c'est le signe de la barbarie. Il n'y a que les barbares qui peuvent se réjouir de la disparition des langues.
SPERED DIEUB
Vendredi 27 décembre 2024
Excusez moi de la provocation mais le breton est historiquement plus légitime que le français non seulement en Bretagne mais également dans l'ensemble de l'hexagone en temps que langue héritière du kymrique tandis que le français sans nier le fait qu'il a été également influencé par le celtique est lui l'héritier du latin langue de l'occupant romain et cela est également vrai pour les autres langues latines plus minoritaires . C'est utopique mais le breton devrait être langue officielle en France à parité avec le français Si la défense des langues minoritaires est une action courageuse nécessaire et louable mais elle ne va pas forcément hélas dans le sens de l'évolution du monde actuel ou la dure réalité est le darwinisme linguistique .Par contre ce n'est pas exclu que des langues prépondérantes aujourd'hui se fragmentent pour donner dans un avenir sans doute lointain de nouvelle langues tout comme l'indo européen l'a fait dans le passé
JBB
Vendredi 27 décembre 2024
Désolé Spered Dieub ! Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une question de légitimité, mais seulement d'un constat scientifique : la diversité enrichit ! Le métissage enrichit ! Sinon on se retrouve dans la consanguinité et la pensée unique ! (Ce que je n'approuve pas réellement, comme vous avez du le comprendre.)
SPERED DIEUB
Vendredi 27 décembre 2024
Jbb mais ne vous désolez pas sur le fond je suis de votre avis.J'ai voulu montrer seulement la réalité est cruelle et pas seulement pour le breton que l'état français et ses sbires ont voulu faire disparaitre ce qui explique en partie la juste rébellion bretonne qui quelque part défend une culture qui est une des bases de notre civilisation européenne et en redonnant cette dimension au breton nous aurons plus de chances de le sauver et de le promouvoir .Par contre il y a parfois des langues qui ont disparues et disparaitrons d'elles mêmes
T. Gwilhmod
Vendredi 27 décembre 2024
Je vois ans les commentaires sur ce fil comme dans 'autres que pas un ne prend soutient la forfaiture que cet article induit en mettant sur un m^me plan notre langue nationale et les parlers
«gallos» voire le
«maraîchin» au fin fond du marais brton. On s'enfonce.
Je rappelle donc le bon sens commun : au sens commun un parler n'est pas une langue. Si au point de vue scientifique on peut adopter ce mot pour déigner une réalité langagière, au sens commun, un parler gallo n'est pas une langue. Nul besoin de plus de démontration, tant la différence réelle entre parler et langue est criante.
Néanmois si c'est d'un point de vue scientifique ue l'on parle alors l'honnéteté serait de le préciser : alors oui les parlers gallo forment un vaste magma d'une m^me famille de bas latin nord occidental issu de la langue des envahisseur romains qui a supplanté le gaulois dont le breton est le proche parent.
Mais en réalité entre pordic et pornic en passant mar les mauges, ce sont des parlers très différents et ce ui leur est surtout commun est leur réérence à leur langue littéraire commune : le français.
Herve MORVAN
Vendredi 27 décembre 2024
@ Tepod, me garfe skrivañ gwelloc'h e Brezhoneg, et voir du Français mieux écris avec toi. Cet article nous dit pareil que toi. Où est le problème ? Le site indique le Brezhoneg, langue en danger. Pas le Galloweg et le Maraichin ? Logique, puisqu'ils sont des parlers ou des dialectes, et non des langues.
Jean-Charles Perazzi
Vendredi 27 décembre 2024
Brèves de réactions.
- A Jean-Louis G. Désolé et mes excuses. Une lecture trop rapide de votre message fait que j'ai approuvé son contenu. J'ai une opinion diamétralement opposée à la vôtre. Et vous suggère de méditer sur la notion de développement. Au profit de qui? Pourquoi? Avec quelles conséquences?
Et puis «La disparition des langues, signe de civilisation». Faut oser l'affirmer. Nos civilisations modernes seraient sans défauts?
- A Iffig. En effet. A une petite nuance près. Ton message est à transmettre à tous les élus (TOUS), dont la réligion est le jacobinisme.
- A Marcel Texier. «Les cultures se fécondent mutuellement». Tellement vrai! J'ajouterai que les moins connues, les plus méprisées ont leur place dans le concert des nations au même titre que les autres.
- A Alwenn. Je regrette, j'ignore le nom du poète guarani dont les vers sont cités dans mon message. Ils sont extrait de la préface de mon bouquin sur les vingt ans de Diwan (1998,Coop-Breizh), préface de mon ami Rubén Bareiro Saguier, avocat, écrivain, poète. A l'époque amassadeur du Paraguay à Paris qui a mené un combat farouche, déterminé, avec à la clé prison, tortures, et.) contre Alfredo Stroessner, trente-trois ans dictateur à la tête de son pays. Rubén a joué un rôle déterminant dans la rédaction et l'inscription dans la nouvelle constitution de son pays (juin 1992) qui dit en substance: «Le Paraguay est un pays pluriculturel et bilingue.» Moyennant quoi le petit Paraguayen, métis ou indien, peut pratiqur avec la même aisance dès 9/10 ans, sa langue maternelle et l'espagnol.
Bel exemple à suivre chez nous, non?
- A JBB. «Le métissage et la diversité enrichissent.» Tellement évident!
Allons, les blogueurs: encore un effort et le dialogue engagé va se poursuivre, sans anathèmes ni propos discourtois, de propositions, d'avis pertinents.
JCP