Arnaud Montebourg vient d'annoncer, lors du dernier Conseil des ministres, la « décision de nommer dans chacune des 22 régions de métropole, « sous l'autorité des Préfets de région » et en relation étroite avec les présidents des Conseils régionaux, un Commissaire au redressement productif. Ces commissaires seront nommés sur proposition des préfets. Ils les choisiront parmi leurs collaborateurs ayant »une solide connaissance du tissu économique «.
Sous l'ère précédente l'accent avait été mis et dénoncé sur la » reconcentration « mise en marche au lieu et place de la décentralisation annoncée sous couvert de réforme institutionnelle.
Il apparaît donc, au minimum, que la décision prise aille dans le même sens et surtout, a contrario des propos tenus par le président Hollande le 12 juin devant le Conseil économique, social et environnemental.
Ce dernier s'est engagé à écrire une nouvelle étape de la décentralisation, comme promis lors de la campagne. Se référant à François Mitterrand, qui en son temps avait déclaré que “l'État avait besoin de la décentralisation pour ne pas se défaire”, le président Hollande a insisté sur trois points : “faire la clarté dans les compétences”, “le financement”, et “donner plus de responsabilités”.
Fallait-il entendre « aux Régions ? »…
Outre que cette « nouvelle usine à gaz Montebourgesque » va aggraver (*) un peu plus le poids du déficit budgétaire du Pays… c'est mettre une nouvelle fois sous tutelle de hauts fonctionnaires aussi brillants qu'ils puissent être… les dites Régions.
(*) les fonctionnaires en cause auront-ils le temps matériel, en dehors du suivi de tous leurs dossiers en cours, de travailler utilement ?
Ce n'est pas une formule pour « redresser de manière productive »… les dépenses publiques alourdies au fil du temps par lui-même et ses compères de tous bords pour contrecarrer, entre autres, les méfaits de l'économie financiarisée que par ailleurs il dénonçait lors de sa campagne des primaires pré-présidentielle ?
L'existence dans les Régions de Chambres de Commerce, d'associations d'experts en management et en commerce international semble avoir échappé au ministre.
Les associer - en tant, souvent de »producteurs de richesses" ne permettrait-il pas d'avoir une approche plus concrète des problèmes ?
Entre-t-il dans ses intentions de solliciter, pour être l'un des dits commissaires, Jean-Charles Naouri qui, lorsqu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Économie et des Finances de Pierre Bérégovoy, a été l'un des acteurs du processus de déréglementation sociale, économique qui s'est mis en marche en France en 1986 dans le cadre de la loi sur la « dérégulation financière » ?
Cette loi a ouvert la possibilité, entre autres, de laisser le libre accès aux fonds de pension américains dans le capital des entreprises françaises. Or ce sont ces « capitaux nomades » à la recherche du « seul profit immédiat » et la responsabilité qui est la leur dans les délocalisations, qui sont en grande partie responsables de la crise mondiale connue aujourd'hui ?
Cette information démontre en réalité que la « vraie décentralisation attendue… et annoncée » n'est pas pour demain.
Or elle est pourtant source d'initiatives, de créativité, de réactivité, de responsabilités et de démocratie de proximité.
Au fait pourquoi les mammouths ont-ils disparu ?
■Donc une «décentralisation» hors du mécanisme démocratique... Les élus ne sont là que pour faire potiches!
Comment appele-t-on un système politique où la démocratie devient un risque?
Comment appele-t-on un système politique où le pouvoir des élus glisse vers les fonctionnaires de l'état?