Pétition pour dénoncer l'alliance internationale contre les Touaregs
Face à l'unanimité d'une communauté internationale qui complote afin de mater la résistance touarègue, Imazighen à travers le monde ainsi que tous ceux qui sont épris de justice et de liberté ne peuvent rester indifférents. Il n'est pas possible de rester spectateur d'une intervention militaire dans l'Azawad sous couvert des Nations Unies. Notamment lorsqu'on sait que cette guerre est totalement injuste ! Ce n'est pas en faisant la guerre aux Touaregs qu'on pourra combattre AQMI.
C'est pourquoi une mobilisation internationale contre cette injustice est plus que nécessaire. Ci-dessous une pétition lancée par l'organisation Tamazgha qui dit « Non à l'intervention militaire dans l'Azawad » et qui plaide pour le respect du droit à l'autodétermination du peuple touareg.
Pour le respect du droit à l'autodétermination du peuple touareg
Nous, signataires de cette pétition, suivons attentivement les luttes démocratiques et laïques menées par les Touaregs de l'Azawad (ex Nord du Mali). Nous sommes inquiets des évolutions récentes dans l'Azawad et tenons à mettre en garde la communauté internationale, et en particulier la France (membre du Conseil de Sécurité des Nations-Unies) et l'Union Africaine (initiateur du funeste projet d'intervention militaire), quant à une éventuelle intervention militaire dans l'Azawad. Que l'ONU et l'Union africaine (UA)apportent la paix et le respect du Droit des peuples à l'autodétermination (Charte des Nations-Unies) !
Commençons par un chiffre effarant.
Depuis son indépendance, le Mali a vu sa population doubler (elle est passée de 7 à 14 millions d'habitants) ; tandis que la population de l'Azawad a dramatiquement stagné à 500.000 habitants. Cette donnée froide montre à elle seule, la politique génocidaire de Bamako envers une partie de la population de ce pays.
Les revendications ancestrales d'autodétermination des populations de l'Azawad ont été moult fois démontrées et appuyées par la population de l'Azawad (en 1958 et en 1991 par exemple).
De bonne composition, les Touaregs ont invariablement montré leur bonne volonté en vue d'une solution négociée et pacifique, mais rien n'y fit.
La précédente révolte de 1991 s'est conclue en 1993 par l'engagement de l’État du Mali à une reconnaissance d'une large autonomie de l'Azawad appuyée par la mise en place d'un plan de développement du Sahel. Ces accords dits d'Alger (1993) n'ont pas été suivis de faits.
Cela fait dix-neuf ans que la situation se dégrade dramatiquement.
Les Touaregs reprirent la lutte armée le 17 janvier dernier, libérèrent l'Azawad et proclamèrent l'indépendance du pays le 6 avril 2012.
Cette proclamation d'indépendance de l'Azawad n'a malheureusement pas été entérinée par la France. Nous le déplorons mais espérons que le gouvernement français issu de la nouvelle majorité présidentielle reconsidère la position de la France.
Que recherchent les Touaregs ?
Les populations locales aspirent à vivre dignement et sans tutelle aucune. Elles veulent prendre en main leur destinée, et leurs dirigeants ont maintes fois affirmé être disposés à des entreprenariats politiques et économiques avec les pays démocratiques, en particulier la France, notre pays. Malheureusement il nous semble que la France se recroqueville sur son passé éculé et colonial.
Quels sont leurs soutiens ?
Ils viennent essentiellement de la communauté berbère dont Tamazgha est l'un des relais les plus importants.
En Afrique du Nord le soutien s'est ouvertement affirmé par de grandes manifestations en Kabylie et à Casablanca. Les Berbères libyens n'ont pas été en reste. En Europe, le gouvernement Catalan est saisi pour la reconnaisse officielle de l'Azawad.
Quels sont les obstacles internes ?
Ils se résument en deux points :
- Les intérêts des narco-trafiquants dont bénéficie la nomenclature de l'armée malienne. - Et depuis peu la menace islamiste et notamment Ansar Dine largement aidée par le pan-jihadisme international.
Quels sont les obstacles externes ?
- Il y a d'abord la nouvelle junte malienne qui rappelle les sombres années staliniennes.
- Ensuite, il y a la Cédéao largement influencée par des politiques de type « Françafrique »
- Enfin, il y a Alger dont certains milieux rejettent la question d'un État berbère voisin.
Qu'a la France à gagner en aidant les Touaregs ?
Tout !
- Politiquement d'abord : elle pourra se repositionner dans la région avec ses valeurs laïques et démocratiques assumées du reste par le peuple et l'élite Touaregs.
- Économiquement ensuite : les partenariats ne sauront qu'être fructifiants entre entités libres et stables. Une communauté de valeurs démocratiques et d'intérêts économiques pourra être mise en place.
Aujourd'hui cette région du monde est bloquée faute d'un soutien franc et tranchant de la part de la France. Les Touaregs laïcs et démocrates sont majoritaires en Azawad. Aidons-les à parachever ce premier pays libre, laïc et démocratique de l'Afrique du Nord.
Irrévocablement pour la paix et le droit à l'autodétermination !
Nous sommes tous des Touaregs !
>Paris, le 13 juin 2012.
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Pour signer la pétition adressez-nous, à tamazgha.paris@gmail.com, les éléments suivants :
Nom, prénoms, profession (fonction), Ville et pays de résidence, éventuellement un numéro de téléphone (facultatif).
Vous pouvez également utiliser le formulaire en ligne à l'adresse suivante :
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Tamazgha appelle à un rassemblement de solidarité avec l'Azawad, le samedi 23 juin 2012 à 15 h, devant l'Assemblée nationale à Paris.
■En voici quelques extraits:
* Notre Constitution sera basée sur le Coran.
* Le peuple de l’Azawad est musulman à 100%.
* Les imams seront le juges.
* Le mot « laïque » n’a jamais été écrit dans aucun document officiel du MNLA.
* Ceux qui disent que l’Azawad est laïque ne connaissent pas la réalité du terrain.
Je suis democrate, epris de paix. Si c'est comme ca que l'Azawad commence, alors je ne vois pas comment je peux supporter une telle aventure.
Il ne s'agit pas donc de soutenir cette aventure de Bilal ag Cherif ni des gens comme lui. Bilal ag Chérif n'est qu'une taupe d'Ansar-Dine au sein du MNLA qui est, malheureusement, infiltré. Plusieurs voix, notamment celles des cadres de l'Azawad, se sont élevées pour dénoncer tout lien avec les islamistes et ont réitéré leur attachement à la laïcité.
Récemment des affrontements ont eu lieu entre le MNLA et Ansar Dine, ce qui contredit ce qu'a déclaré monsieur Bilal. Aussi les femmes touarègues qui ont manifesté à Kidal les 5 et 6 juin contre les islamistes : Voir le site
Il s'agit pour nous de soutenir les Touaregs qui veulent se libérer du colonialisme malien et qui veulent se débarrasser de ceux qui veulent sombrer l'Azawad dans l'obscurantisme.
L'Azawad ne se réduit pas au MNLA. Ce n'est pas parce que le MNLA s'est trompé que nous abandonnerons les femmes et les hommes qui veulent réellement se libérer de toute domination, idéologique, religieuse, mafieuse, etc.
C'est pour cela que nous appelons la communauté internationale, et à sa tête l'Etat français qui reste le véritable maître dans cette région du monde, à répondre aux appels de ces femmes et hommes qui veulent un Etat moderne, démocratique et laïc.
Il s'agit pour nous aujourd'hui d'aider l'Azawad d'échapper à toute domination et accéder à sa liberté. Et si nous les abandonnons, ce sont les obscurantistes qui vont imposer leur diktat avec le risque imminent d'une intervention militaire qui soumettra l'Azawad et à l'Etat malien et à la dictature islamique.
A Tamazgha, nous combattons l'islamisme et nous avons toujours considéré que l'islamisation en Afrique du Nord est accompagnée d'arabisation. Et l'arabo-islamisme a toujours eu comme projet l'éradication de la berbérité. Il est évident que nous ne pouvons soutenir des inepties comme celles d'ag Chérif ou ses semblables. Bien au contraire, nous les combattons.
Mais encore une fois, nous ne pouvons abandonner les populations qui risquent de subir les affres de l'islamisme alors qu'elles n'aspirent qu'à la liberté.