Nous avons appris par voie de presse que votre municipalité a décidé de porter plainte contre notre collectif Ai'ta ! suite à l'apposition d'autocollants « E brezhoneg ! » sur le mobilier urbain de la commune dont vous avez la charge. Cette décision nous choque d'autant plus que vous n'avez pas donné suite à notre demande de rendez-vous en date de janvier 2012 et qu'aucune lettre de vos services évoquant cette affaire ne nous est à ce jour parvenue.
Le but de notre collectif est de défendre et promouvoir, de façon pacifique et non-violente, la langue bretonne dans tous les aspects de la vie publique. A notre sens, porter plainte contre Ai'ta ! équivaut donc à porter plainte contre la langue bretonne, et nous ne pouvons en aucun cas l'accepter !
Le 31 mars 2012, plus de 12.000 personnes défilaient dans les rues de Quimper afin d'exiger le respect dû à la langue bretonne, à ceux qui la parlent, à ceux qui y sont attachés, à ceux qui veulent la faire vivre et la transmettre aux générations futures. C'est ce même respect que réclament nos militants et sympathisants en utilisant nos autocollants « E brezhoneg ! ».
En signant la charte « Ya d'ar brezhoneg ! », la ville de Lannion s'est de fait engagée à respecter la langue bretonne. Il est donc totalement incompréhensible de constater que notre langue n'est prise en compte que de façon aléatoire dans la signalétique de votre commune : ainsi, certaines informations directionnelles sont disponibles tantôt en bilingue, tantôt en français uniquement. D'autre part, les panneaux de sécurité et de travaux récemment installés par vos services n'intègrent nullement la langue bretonne, à l'inverse de ce qui se fait déjà dans un certain nombre de villes en Bretagne. Nous ne pouvons dès lors que nous interroger sur la cohérence de vos actions et votre réelle volonté de faire vivre la langue bretonne. Ceci nous surprend d'autant plus que les outils permettant la mise en place d'une signalétique bilingue équilibrée sont facilement disponibles : l'Office Public de la Langue Bretonne a par exemple publié un guide synthétique à l'usage des collectivités : (voir le site)
La langue bretonne n'est pas une « sous-langue » et il est grand temps de réellement la prendre en compte et la mettre en valeur, car une langue que l'on ne peut voir, entendre ni parler partout au quotidien est de fait condamnée à disparaître. Développer la place de la langue bretonne dans la vie publique et aider à préserver et transmettre ce trésor est donc une responsabilité importante qui revient à nos élus.
En conséquence, nous demandons à votre municipalité de retirer la plainte déposée contre notre collectif et de tenir l'engagement que vous avez contracté en signant la charte « Ya d'ar brezhoneg ! », en prenant systématiquement en compte la langue bretonne dans les différentes politiques mises en oeuvre à Lannion.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, nos sincères salutations.
Le collectif Ai'ta !
ai.ta.treger@gmail.com
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L'affichage bilingue, comme le droit des bretons de disposer d'un programme nationale d'enseignement de la langue et de l'histoire de Bretagne est une LIBERTE FONDAMENTALE, c'est à dire que cela fait parti des éléments de BASE des DROITS de l'HOMME.
Du fait de la NON ratification par l'Etat français de textes OBLIGATOIRES pour tout nouveau membre de l'Union Européenne, les bretons en sont réduit a QUEMANDER ces droits légitimes!
Si quelque chose sombre dans le ridicule, au 21ème siècle en Europe, c'est bien celà!