Le coeur de Nantes bientôt défiguré par du béton ?

Article publié le 27/04/12 17:51 dans Société par Louis LECOMTE pour ABP
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L'ilot concerné est visible depuis la rue de Strasbourg à l'est. Les immeubles portent pour la plupart leurs fenêtres d'origine "à petits bois" (petits carreaux) du 18e
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Risque-t-on de voir des immeubles de ce genre envahir le vieux centre de Nantes? Dans l'ïle ils ne jurent avec rien... mais au voisinage des siècles d'histoire ils se marient assez mal.

Le service municipal appelé " Mission centre-ville Nantes ", qui s'est récemment investie pour aider les commerces de la rue de Paris à rénover leurs façades, est en ce moment en train d'étudier le cas d'un îlot d'immeubles devant la sortie sud de la mairie, rues de la Commune et rue de Strasbourg.


Ces bâtiments, datant du XIXe siècle, sont partiellement occupés par la Direction de la Communication Interne Nantes métropole / Ville de Nantes. Seuls les deux étages sont réellement occupés ; le rez-de-chaussée et le grenier sont quant à eux quasiment vides ou servent de débarras. La municipalité a décidé de prendre à bras le corps le problème de ces bâtiment en décrépitude qui jurent avec les façades récemment restaurées de la mairie. Un ilot décrépi et insalubre juste en face de l'Hôtel d'Ayrault, cela donne une mauvaise image de la ville plus sûrement que des déclarations à l'emporte-pièce contre l'histoire et l'identité de cette même ville, surtout si elle est capitale de la Bretagne (voir notre article) et (voir notre article)

Il en ressort un projet qui devrait, non pas être une simple rénovation, mais une totale... démolition suivie d'une construction de locaux plus modernes et fonctionnels. Plus d'immeuble, plus de problème.

Un calendrier a été établi concernant la direction des opérations ; en juin, le service qui y est actuellement placé quittera les locaux pour faciliter le travail de experts qui vont y mener une étude ; parmi les éléments qui vont rentrer en compte, il y a la présence de cheminées et d'un escalier classé aux monuments historiques. Par conséquent, la démolition, idée privilégiée par la mairie, ne sera pas si simple et fera l'objet d'une réflexion qu'on espère mûrement réfléchie. D'autant qu'une construction moderne dans un quartier aussi classique au point de vue architectural aura bien du mal à se marier avec son voisinage, constitué d'immeubles du XVIIIe et du XIXe (rue de Strasbourg, square au sud de la mairie constitué sur l'ancien couvent de Clarisses) dans le style du siècle précédent.

La décision devrait être rendue d'ici la fin de l'année scolaire.

Par Louis Lecomte


Vos commentaires :
Dimanche 5 mai 2024
Il y a 7 ou 8 ans, je me suis fendu d'un long article dans Nantes Forum de Ouest France qui paru en 2 épisodes, dans lequel je faisais part de mon étonnement devant l'anarchie du bâti et l'hétérogénéité des styles des constructions sans aucune considération pour le construit environnant, et cela sur tout le département de La Loire -Atlantique, avec une mention particulière pour ces invraisemblables maisons dîtes «à la nantaise» au sous-sol surdimensionné, aux pièces de vie en étage (bonjour la grimpette des escaliers) et aux combles inexploitables car non surélevés, trop peu pentus et de surcroit affligés de croupes en pignon...L'ingénieur départemental des P et C qui a l’époque (avant 1980) imposait ce style aux architectes mériterait la prison pour cette aberration architecturale...A moins que le mot d'ordre à l'époque fût: «surtout, éviter le style breton» (avec ses pavillons plain pied et ses combles surélevés à 45°« qui non seulement sont esthétiques mais fonctionnels car utilisant au maximum les volumes habitables).
Passe encore que moi, le finistérien débarquant en pédélie, je doive supporter un bâti hétéroclite où le style angevin voisine avec celui vendéen et breton (quand même) avec toutes les options hybrides possibles, admettons, mais pas ces maisons à la nantaise, sorte d'ornithorynque architectural.
Pour la ville de Nantes, qui n'a pas eu à être reconstruite comme Brest ou St Nazaire après la guerre, cette »
diversité« si chère à Auxiette qui existait déjà, s'est encore amplifiée sous le règne de Ayrault, grand laudateur de l'art contemporain.
Sa »
chose«, son terrain d'expérimentation urbanistique, est l'»Ile de Nantes«.
Il n'y a pas encore longtemps, ses services municipaux ne possédaient pas de département archéologique et il fallu les «coups de gueule»
d'associations et d'historiens (curieusement pas des architectes) pour le décider d'en créer.
Ainsi donc, des immeubles (forcément) contemporains, tous, il va de soit dignes du «grand prix de Rome», certes originaux et inventifs, poussaient, et continuent à pousser un peu partout dans la ville, en totale discordance avec le voisinage construit existant et sans égard pour les ruines archéologiques romaines et bretonnes saccagées et enterrées sans même un relevé archéologique.
Cette ile de Nantes est un chef d'½uvre digne de l'art déco, aussi flashi que les publicités de 1970 où les immeubles de formes, de hauteur, d'aspect et de couleur différentes voisinent l'un à coté de l'autre dans un joyeux désordre urbanistique, un peu comme si un gamin de maternelle avait donné un coup de pied dans un jeu de cubes multicolores.
Sur que les curieux du parcours «Voyage à Nantes» viendront en masse pour admirer...ce qu'il ne faut pas faire.
Il y a 3 ou 4 ans, à l'occasion d'une enquête publique sur le POS (rebaptisé PLU), j'ai renouvelé mes remarques (acerbes) par écrit au commissaire enquêteur.
Le PLU de l'agglo nantaise est en révision actuellement, et dans un «rapport» de 10 pages plus 7 plans, j'en ai fait la critique et ... l'éloge, constatant, qu'enfin, une ligne directrice (et souple) architecturale était instaurée, à savoir la fameuse pente de combles de 45°, tant pratiquée, à juste raison, en région Bretagne.
Il n'empêche que les nouveaux immeubles doivent s'intégrer au bâti existant environnant, car techniquement, et pour un moindre coût, l'industrie de bâtiment dispose de tous les moyens technologiques pour reproduire les «modénatures», reliefs, et sculptures en tout genre des anciennes façades du XVIIIè ou autres par la préfabrication en particulier.
Afin que l'on ne voit plus cohabiter des styles «contemporains» lisses et cubiques avec les belles façades bourgeoises (ou pas d'ailleurs) des siècles passés.
Certes, Nantes ne sera plus «la Venise de l'Ouest», remblaiement des bras de l'Erdre et de la Loire oblige, espérons que nos édiles n'en fassent pas un Brasilia sans passé, sans histoire, sans âme, bref…. « Ligérien".
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