Breizh Impacte et le résultat des élections présidentielles en Bretagne

Communiqué de presse publié le 23/04/12 14:46 dans Elections 2012 par Yannig Baron pour Yannig Baron
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Alors que 83 % des Bretons sont allés voter au premier tour de l'élection présidentielle, « Breizh-ImPacte » invite tous les électeurs (satisfaits ou déçus) à se prendre en charge sans attendre des lendemains qui chanteraient.


« Breizh-ImPacte » « Pacte de reconnaissance des besoins vitaux de la société bretonne » a établi un programme en 12 points pour construire la Bretagne de demain sans attendre.

« Breizh-ImPacte » invite tous les Bretons et amis de la Bretagne à soutenir ce programme et à participer aux projets qui sont en voie de concrétisation :

  • « Small Business Act breton ». À travers la revendication de réserver une part des marchés publics aux PME locales, l'objectif est de faire passer l'idée qu'il existe une responsabilité sociétale pour les entreprises mais aussi pour les acteurs publics en ce qui concerne l'emploi en Bretagne.

  • Création d'une Télévision musicale bretonne qui rendra plus visible une musique qui, au même titre que les langues de Bretagne, a permis à notre culture de rester vivante. Travailler à un projet qui intégrerait les acteurs du secteur (« fans », musiciens, producteurs, maisons de disques).

  • Création d'une Université populaire de philosophie bretonne. Nous proposons, en 2012, la création de cette Université où les Bretons pourront se réapproprier culture, histoire, et philosophie en leur redonnant accès à des textes, contextes et savoirs dont une certaine « éducation nationale francaise » a pu les priver.

  • Mise en place d'une politique linguistique dans la Communauté de communes Vannes-Agglo/Golfe du Morbihan. Il s'agit de mettre en place dans les 24 communes, concrètement, une généralisation de l'enseignement des langues suivant les principes définis par le Conseil Culturel de Bretagne.

  • Soutien à la Pempta Glaz – Pornic/Camaret. Appel aux sportifs à participer et à soutenir la « course événement » à travers la Bretagne en solo ou en équipe, qui allie nage, vélo, course à pieds, aviron et voile sportive.

Et à tous les autres projets à mettre en place dans le cadre proposé. Pour plus d'informations sur tous les sujets, pour y participer si vous le souhaitez : voir le site breizhimpacte.org

« Breizh-ImPacte » n'a pas vocation à donner des consignes de vote.

Pour les Bretons qui seraient tentés par l'abstention ou le vote blanc mais qui, plutôt qu'un rejet voudraient exprimer un projet, nous proposons une solution simple : Le vote blanc et noir. Il leur suffit de glisser dans l'urne un bulletin gwenn ha du, qui peut-être imprimé à partir du document joint et découpé au format règlementaire 105 X 148 mm.

Ce bulletin sera comptabilisé comme nul. Mais plutôt que d'exprimer une désespérance ou un désintérêt pour la politique, il affirmera un projet de société qui n'est, pour celle ou celui qui s'exprime ainsi, porté par aucun candidat, mais qu'il souhaite réaliser.


L'équipe de Breizh-ImPacte


Vos commentaires :
Yann LeBleiz
Jeudi 14 novembre 2024
«Création d'une Télévision musicale bretonne»

Tient, mais pourquoi pas parler aux bretons, d'économie, de droits de l'homme, de leur histoire, de démocratie!!!

Le pipot télévisé, serait-il le seul niveau accessible aux bretons?


Francois A.
Jeudi 14 novembre 2024
Oui pourquoi seulement musicale ?

Léon-Paul Creton
Jeudi 14 novembre 2024
Je regrette qu'un maximum d'associations Bretonnes, grandes et petites n'aient pas fait ce choix du «bulletin de vote Gwenn ha Du», bien, bien avant le premier tour. Pourtant un certain nombre parmi nous sur ABP, y étions prêts.

Yann Krouer
Jeudi 14 novembre 2024
Vue la réglementation européenne en matière de marchés publics (issue des accords de l'OMC)et la pénalisation du délit de favoritisme dans le droit français, j'aimerais savoir comment on pourrait s'y prendre pour réserver une part des marchés publics aux PME bretonnes (du moins ceux qui sont supérieurs à 90000 Euros HT).

Actuellement, on ne trouve des SBA nationaux qu'en dehors des frontières européennes. Ainsi on trouve des clauses de préférence nationale dans le droit de la commande publique de la pluspart des pays émergents, en Afrique notamment.

En Europe ils ont mis en place un SBA qui n'a rien de local. En effet le SBA actuel a été créé pour faciliter l'accès des PME européennes aux marchés publics européens.
Pour faire un SBA breton, il faudrait qu'on se mette en porte à faux par rapport aux institutions européennes. Celà nécessiterait d'avoir des acheteurs publics qui osent rompre avec les principes actuels, issus de l'OMC.
Car dans l'état actuel des choses, il est plus que risqué d'insérer des clauses de préférence locale dans les contrats publics. L'élu local qui le ferait aujourd'hui serait aussitôt traité de magouilleur, voire serait condamné pour délit de favoritisme par l'action d'entreprises non-bretonnes écartées des marchés Bretons.

Qu'en est-il aujourd'hui ?

En dessous de 15000 Euros ça peut se faire sans problème ;
Entre 15000 et 90000 Euros il faut faire une publicité «adaptée», c'est à dire souvent mettre une pub sur internet (accessible outre-Couesnon).
Au dessus de 90000 Euros c'est obligatoirement dématérialisé, avec en plus une annonce dans un journal d'annonces légales : soit le bulletin officiel français, soit dans un journal agréé par la préfecture (Paysan Breton, Courrier du Léon...) les deux leaders du marché étant le «Ouste France» et le Télébramm, qui sont en réseau en dehors de la Bretagne (Medialex et Viamédia).

Il faudrait donc sortir la Bretagne de l'Europe libérale pour ce faire.


Alwenn
Jeudi 14 novembre 2024
Quelques remarques :
1 - Sur le « Small Business Act breton » : à priori on pourrait être pour. Mais les autres feront la même chose et excluront les PME bretonnes de leurs marchés publics ! En réservant une partie de ce marché en Bretagne on se ferme les marchés en dehors de la Bretagne !

2 - Création d'une Télévision musicale bretonne : on peut commencer par une tv musicale, mais on a besoin d'autres tv, du genre ViaStella en Corse. Coment expliquer que les Corse ont déjà un tv, pour 300 000 habitants, et que la Bretagne n'en a pas !!

3 - Création d'une Université populaire de philosophie bretonne. Une telle université devrait être instalée sur ... internet, en plus d'être présente sur le ... «terrain». Et associer les ... universités déjà existante, même si très peu ... bretonnes. Le savoir est confisqué, il faut se le réapproprié. Excelente initiative.


Jean Pierre LE MAT
Jeudi 14 novembre 2024
Réponse à Yann Krouer, de la part de JP Le Mat, chef de projet SBA à Breizh Impacte :
Merci pour vos remarques argumentées.
En ce qui concerne le niveau européen, un Small Business Act est encore en discussion.
Des SBA régionaux ont été déjà signés, par exemple par la région Bourgogne. Il ne s'agit pas pour l'instant de textes contraignants ayant valeur légale, mais d'un «guide des bonnes pratiques» pour les acheteurs publics. Ceci a permis que, sur 200 entreprises sélectionnées pour le tramway de Dijon (500 M€), 160 étaient des entreprises locales.
Il faut remarquer que, compte tenu de la complexité croissante des législations, ces «guides» tendent à acquérir une influence de plus en plus forte sur les décideurs.
Et pour les marchés publics, la complexité est bien là ! Les uns sont soumis au Code des marchés publics, les autres à l'Ordonnance de 2005. Dans le Code (pas dans l'Ordonnance), il est possible d'utiliser l'article 45 sur les allotissements, ou d'ouvrir vers les variantes.
La réflexion, comme vous le soulignez, est de lever l'objection de «favoritisme», qui n'est pourtant jamais soulevée lorsque les grandes entreprises usent de chantage, de menace ou de corruption.
Les «champions nationaux», publics ou privés, jouent sur la règlementation. C'est ce qui leur a permis de récupérer les énergies renouvelables (éolien, puis photovoltaïque, et maintenant ils visent la méthanisation) au détriment des acteurs économiques locaux ou régionaux.
Toutefois, le combat n'est pas perdu d'avance. Pour commencer, il nous faut mettre en relation les décideurs économiques locaux et régionaux d'une part, les gestionnaires publics locaux et régionaux d'autre part. Ce n'est pas gagné, compte tenu de la différence de culture, mais il faut le faire. La «responsabilité sociétale», en particulier en ce qui concerne l'emploi local, peut être le point de jonction.

Tieri Jamet
Jeudi 14 novembre 2024
«Le pipot télévisé, serait-il le seul niveau accessible aux bretons?»
Reproche-t-on à MTV d'être seulement une télévision musicale ? Nous sommes beaucoup à penser qu'il faut une offre télévisuelle diversifiée en Bretagne. Bien sûr qu'il faut aussi une chaîne généraliste mais les publics ne sont plus les mêmes aujourd'hui. Une grande partie des jeunes ne regardent plus la télévision sinon des chaînes dédiées à la musique. Diriez-vous la même chose de personnes qui écoutent radio classique ? Nous faisons le pari (qui est celui de Roparz Hemon) que quand les Bretons parleront leurs langues et auront fait connaître leurs cultures, alors, les institutions viendront naturellement avec.

Yann Krouer
Jeudi 14 novembre 2024
Je partage tout à fait votre point de vue. Le problème est que dans le passé le localisme virait parfois au clientélisme, et cela créait des liens pas très nets entre «frères» élus locaux et entrepreneurs (sans tomber au niveau d'exemples glauques comme l'affaire du Carlton de Lille).
La transparence a permis de moraliser les choses. D'ailleurs on s'efforce de favoriser la production locale, mais en utilisant toujours la voie indirecte, en jouant par exemple davantage sur les critères techniques ou le développement durable que sur le prix. Ainsi dans les cantines on s'efforce de se fournir en Bretagne, alors que dans le passé on allait dans des centrales d'achat étrangères. Pour celà on met l'accent sur la qualité.

En Bretagne, à l'heure actuelle, on fait ce qui est possible légalement pour favoriser l'achat local. Mais avec la crainte de recours pour discrimination (vous ne pouvez imaginer comment les gens sont soupçonneux, voire procéduriers dès qu'on touche à l'achat public), ça ne va pas bien loin. En théorie l'article 6 du code des marchés publics interdit la préférence locale. Le mieux qu'on puisse faire, c'est donc de relocaliser la publicité des marchés publics, de simplifier l'accès à la commande publique, mais toujours en se gardant de favoriser telle ou telle entreprise.

Au niveau régional de la Bretagne croupion, ça se traduit par des évolutions en matière de centralisation de la publicité.
Ainsi, les collectivités ont quasiment toutes la même salle des marchés (E-MEGALIS BRETAGNE) qui est bâtie sur le modèle de la plateforme interministérielle de nos voisins français. Un jour j'espère qu'on pourra traduire cette plateforme en Breton.

Autrement, la cellule économique de Bretagne-croupion, via son observatoire de la commande publique, recense chaque année les projets de travaux BTP des collectivités territoriales à l'horizon année N+4. A noter que c'est une initiative qui n'est pas spécifique à notre pays et se fait sous le patronage de l'occupant français.


Tieri Jamet
Jeudi 14 novembre 2024
La Bretagne a besoin d'une offre télévisuelle diversifiée parmi laquelle, bien évidemment une chaîne généraliste mais aussi une chaîne de télévision musicale qui s'adressera à un public différent qui ne regarde pas les télévisions classiques. Cette chaîne aura l'avantage de rendre visible nos cultures et nos langues non seulement en Bretagne mais aussi à l'étranger où l'on trouve bon nombres de fans.
Tieri Jamet pour Breizh ImPacte

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