Plus de soixante personnes dans un pub pour débattre.
Les responsables annoncent le contenu de la soirée, et le film de la chaîne corse. Erreur de casting ou volonté délibérée de lancer le débat ? Le film montre la position ambigüe de Melenchon face à la langue bretonne, aux écoles Diwan, à l'immersion en langue régionale.
Entre partisans d'une langue bretonne unifiée, les défenseurs de la Commune, et surtout pas de la révolution française, celui qui demandait l'étymologie du mot «jacobin», la jeune frontdegauchiste qui défendait son candidat bec et ongles, la vieille syndicaliste qui parlait nombre de postes et avenir radieux de l'enseignement bilingue public... le débat avait souvent des airs confus et bruyants. Alors qu'il était question de parler de culture, le débat a surtout porté sur la position de Melenchon face à la langue bretonne et aux cultures minoritaires.
Erik Marchand essayait tant bien que mal de distribuer la parole, malheureusement monopolisée par six personnes parmi les quinze qui l'ont prise... Le témoignage touchant d'un ancien de Diwan, 25 ans, devait jeter un froid : « Ben voilà, moi je suis venu ce soir pensant voter Melenchon dimanche, eh bien, après le film que je viens de voir, c'est non, trois fois non ».
Et chacun de défendre son bout de gras, l'incertitude que Mélenchon puisse revenir sur les positions qu'il a si souvent défendues concernant les langues régionales et qui ne laissaient pas dupes les militants présents dans le bar. Il faut garder les départements ? Ben, oui, évidemment. Ben alors, le pouvoir de l’État, du président qui choisit ses préfets ? Circulez, y a rien à voir.
L'enseignement bilingue public, la panacée ? Alors qu'on sait que l'immersion seule peut rendre les enfants véritablement bilingues, « bretonnants actifs », comme l'a mis en évidence l'enquête faite par l’Éducation Nationale ? (parce que le temps d'immersion est deux fois supérieur dans le système Diwan, c'est la seule raison).
Et la décentralisation ? La dévolution ? Beaucoup de questions restées sans réponses...
Le Front de Gauche, hier soir, à Bannalec, n'a pas convaincu.
■Ceux et celles qui veulent des réponses aux questions concernant la culture peuvent se référer au livre-programme du FdG sur la culture : Quelle humanité voulons-nous être ? en ligne au format PDF à l'adresse suivante : Voir le site
Si vous souhaitez vous forger une opinion éclairée vous pourrez donc confronter cet article avec les propositions de cet ouvrage.
Et pour clore, il m'a semblé entendre au moins 15 personnes différentes... soit la journaliste a quitté le débat avant l'heure, soit elle ne sait pas bien compter.
Ar Vran : komz a ran brezhoneg kaji bemdez, gant tud a bep seurt oad, a bep seurt endro sokial hag all. Ai 'on skuizh gant tud a glemm. Pa meump c'hoant e c'hellomp ober traoù dreist-ordinal.
Ma fell deoc'h mont war-raog, traoù a bep seurt a zo d'ober, n'eus nemet kregin e-barzh.
Partial et agressif ne sont peut-être pas les mots les plus appropriés pour qualifier cet «article».
Plutôt caricatural et dépité. et en tout cas, très représentatif de l'état d'esprit de ceux qui étaient venus pour régler son compte à l'abominable jacobin-nationaliste-franchouillard-populiste-pas beau méchant JLM.
On sent en effet assez bien la déception de l'auteur de ne pas avoir pu assister à la tranquille exécution du candidat du Front de Gauche sans résistance de la part de ses soutiens - les bretonnants, artistes, enseignants et défenseurs d'une culture bretonne ouverte sur le monde et généreuse - qui étaient présents dans la salle.
Certes, l'ambiance fut assez étrange (très à charge, dès le dé
C'est vrai, qu'à la réflexion, un sentiment désagréable s'est installé rapidement dans l'assemblée : on était venu assister au procès et à la décapitation sur la place publique d'un absent... qui avait donc forcément tort.
Etait-ce un traquenard pour les deux candidats FdG de la circo ?
Peut-être...
Mais finalement, qui a réellement proposé quelque chose sur les différents thèmes abordés ? Qui a tenté, plutôt efficacement, de montrer que la politique pouvait se faire autrement, en face à face avec les citoyens ?
Je suis ressorti rassuré sur le FdG : ce sont des humains qui ne viennent pas avec toutes les propositions ficelées dans un paquet cadeau en nous expliquant qu'ils font ça pour notre bien.
Et je voterai pour le FdG. Aux deux tours !
racisme ? la race bretonne n'existe pas, ni chez les vaches, chez les poules, les cochons, ni accessoirement chez les humains. Anti-régionalisme ? que voulez-vous entendre par régionalisme ? les chansons de Théodore Botrel ou celles de Nolwenn Le Roy ? «bretagne.be» ou «produit en bretagne» ?
Les écoles privés n'existeront plus dans leur programme, Diwan sera interdit avec le Front de Gauche afin de protéger le service public qu'est l'éducation.
L'enseignement en langue bretonne sera interdit, dans le meilleur des cas une heure de breton par semaine sera toléré en tant qu'option au même titre que le latin ou le grec.
Les modèles de Mélenchon sont Robespierre et Saint-Just, ce que la république française a engendré de pire dans les crimes et génocides.
Arrêtons les faux-semblants, ce parti est un parti aux idées nauséabondes, aux politiques dangereuses, et c'est à l'heure actuelle le pire choix qui puisse être fait pour la Bretagne.
Mais attention, les autres ne sont pas mieux, Hollande contre la réunification, Le Pen contre les panneaux en breton, Sarko se fout des Bretons, et Bayrou n'y voit aucun problème tant qu'il n'a aucune chance d'être élu.
Visiblement, ici, le Front de Gauche n'est pas le bienvenue, et les chiens de gardes aboient !
Mais allez-y Mesdames et Messieurs, aboyez ! Aboyez fort ! Et cherchez même à mordre si vous le voulez !
Quant à moi, comme il semblerait que l'auteur de cet article soit capable de modifier quelques lignes pour rétablir un peu de vérité, je vais poursuivre dans cette voie :
Tout d'abord, je dois dire je j'apprécie particulièrement les extraits de débats choisis : le témoignage du copain qui était venu spécialement pour jeter sa peau de banane (car oui, la journaliste a oublié de dire que le jeune homme en question faisait partie de sa tablée, une demie-douzaine de personnes venues pour démonter Mélenchon coûte que coûte); et la définition du mot jacobin par Erik Marchand. Ceux qui se demandaient ce que «jacobin» voulait dire pouvaient se référer à un dictionnaire ou un livre d'histoire. C'est assez amusant de remarquer que la journaliste n'a pas sélectionné un passage, pourtant bien plus nombreux, où E. Marchand parlait plutôt de vivre ensemble, de respect, de citoyenneté, de l'importance de placer l'humain d'abord, et de la réelle capacité et volonté de l'ensemble du Front de Gauche d'avancer sur tous les thèmes, notamment celui des langues. Je pense qu'il appréciera de voir que ses propos et sa pensée ont été retournés par le montage effectué.
Et pour reprendre une partie des questions posées, en voici quelques unes avec les réponses (grosso modo) qui ont été données :
- Que fera le FdG pour les langues : une loi cadre, rédigée avec l'ensemble des personnes désireuses d'y participer + modification de la constitution dans le cadre de la VIè République (possibilité donc de faire reconnaître les langues dans la nouvelles constitution)
- L'importance des départements : c'est une force pour la démocratie. Le système des préfets pouvant être remis en cause par la VIè République.
- La décentralisation, on en a parlé, notamment du point de vu de la planification écologique et de la redistribution des moyens pour l'accès à la culture pour tous qui demandent tous deux des régions plus forte. cf. Quelle humanité voulons-nous être ?
- L'enseignement publique la panacée : c'est l'école pour tous.
- Diwan, seuls capables ? je voudrais bien avoir les études qui le prouvent. Mais je pense que la guerre entre écoles est vaines et que nous gagnerions au contraire à travailler les uns avec les autres. Il me semble que l'intérêt pour tous et pour la langue serait d'être solidaires les uns avec les autres.
Quant à ceux qui pensent que «Mélenchon est l'Ankou de la langue bretonne», j'aimerais savoir lequel des candidats serait «mieux» pour les langues.
Ceux qui prétendent ratifier la charte sans modifier la constitution sont des menteurs puisque ce n'est pas possible.
Et ceux qui ne se battent pas pour le service public signent la mort des classes bilingues, car les postes bilingues seront les premiers sucrés. La suppression des postes en bilingue a déjà commencé...
Mais je comprends que la journaliste ne puisse admettre une chose pareille...
Vive l'objectivité !
Ceux qui défendent le Parti de Gauche et Mélenchon en prétendant que cela sera positif pour les langues minoritaires sont les «idiots utiles» de ce parti et de ce candidat.
Leur VI ième république sera plus jacobine que jamais. Plus anti-decentralisation, plus anti-autonomie, plus anti-européenne ...
D'aileurs, il suffit de lire les commentaires pro-mélenchon ici, ils sont pro-jacobin ! Et ce n'est pas Marie Jeanne Verny, gwennadenn ou Spastik Lullaby qui pourront dire le contraire.
Quand à Spastik Lullaby, donner des leçons de journalisme à Fanny Chauffin, c'est l'hôpital qui se fout de la charité !
Le front de gauche est anti-Diwan, anti-imerssion, anti égalité entre les langues.
Pour Mélenchonn il n'y a que le français qui compte.
Tout ceci pour remercier Alwenn le goeland masqué, sa remarque sonne comme un doux compliment.
Belle joute en tout cas à ABP, tous les bretonnants actifs ne versent pas dans l'anti JLM-FdG, loin s'en faut...
Autre sujet, j'aimerais vous interpeler sur un texte rédigé par Mélenchon lui-même : Voir le site
Y voyez-vous une marque de «vivre ensemble, de respect, de citoyenneté» envers les bretons ?
En espérant vous voir répondre,
Gwendal
Mélenchon à ses groupies bretonnes et la lecture de leurs commentaires montre à quel point est-ce qu'elles sont contaminées par le virus jacobino-clivant : vous pouvez être de la pire des espèces, vous référer aux plus terribles massacres commis au nom de cette affreuse farce, la « république une et indivisible », pourvu que vous soyez de « gôche » ...
Et pour ceux qui seraient de bonne foi mais de nature maniable, de brèves recherches sur le «Net» vous permettraient de constater que le Front concurrent, de droite, à lui aussi une aile régionaliste et ouverte aux « Langues de France », et pourtant !
Mais si vous êtes intrinsèquement de folkloriques bretons à ancrage hexagonal, que vous en soyez d'extrême droite ou d'extrême gauche importe peu, dans les deux cas, la Bretagne ne vaut concrètement guère mieux pour vous qu'un attachant mais banal repère géographique, et, de toute façon, n'a rien à attendre de vous depuis la Terreur dont vous êtes les lamentables héritiers .
Mais chacun sait qu’au 2e tour, négociations ou pas, après un peu de « jaktel », il appellera à voter Hollande C’est normal et logique.
En Guadeloupe, les quelques rares partisans du « Front de Gauche » de JPM, une majorité de blanfwans et une poignée de franco-guadeloupéens, tentent de faire croire que la 6ème république que JPM appelle de ses vœux pourra être différente de la précédente. CCN a donc interrogé Guilhem Saltel, (porte parole de JPM en Guadeloupe), sur les éventuelles propositions du Front de Gauche sur la question de l’auto détermination ou de l’indépendance de la Guadeloupe. Il faut ici rappeler qu’un sondage Ipsos Dom (réalisé du 29 novembre au 6 décembre 2011) commandé par la Région, révélait que 45% des Guadeloupéens interrogés étaient soit pour un statut « d’autonomie » ( 40%) soit pour « l’indépendance » (5%). Des chiffres qu’il faut cependant relativiser, comme tout sondage, mais ils indiquent que le changement de « statut » est déjà à l’ordre du jour. Or M. Mélenchon, en bon socialiste français, nous dit par son mandataire « local » ceci : « Un principe républicain devrait toutefois, selon nous, rester intangible : l'unité et l'indivisibilité du peuple français, (souligné par CCN), qui fondent celles de ses lois (JJ Rousseau). C'est ensemble que nous délibérons les lois, et c'est pour tous qu'elles s'appliquent sur tout le territoire de la République. » Déclaration, qui n’est pas sans rappeler la célèbre phrase de Mitterrand, alors ministre de l’intérieur en pleine guerre d’Algérie : « l’Algérie c’est la France ». En clair, JPM, est un partisan du statut quo, du statut colonial. Les Guadeloupéens qui veulent, même un changement à minima, (autonomie à la St Martinoise !) savent qu’ils n’ont donc rien à espérer du socialiste néo colonial Mélenchon. C’est peut être tant mieux ainsi. Les masques tombent. Ceux qui veulent encore être, les jouets sombres au carnaval des autres peuvent en conscience choisir de voter Français ! Les autres comprendront que ces élections ne sont qu’un artifice : on zatrap !
Le Front de Gauche répond à CCN. / Auto détermination ? Indépendance ? Sixième République !
Jean Luc Mélenchon et le Front de Gauche se sont prononcés clairement pour la mise en œuvre d'un processus constituant, la désignation d'une Assemblée Constituante, devant aboutir à l'élaboration de nouvelles lois fondamentales, fondant la 6ème République.
Dans cette démarche, il s'imagine aisément qu'un débat devant associer toutes les parties prenantes devra s'instaurer, permettant d'inventer un nouveau rapport entre les régions et l'état, entre les outre mers et l'hexagone. Ce statut sera, à mon sens, intégré à la nouvelle constitution.
Pour cette nouvelle République qu'il appelle de ses vœux, le Front de Gauche pèsera pour que soient retenues certaines caractéristiques, d'ailleurs exposées dans son programme :
Elle devrait mettre fin à la «monarchie présidentielle» et renforcer le pouvoir législatif (et donc le Parlement) face à l'exécutif, par exemple.
Elle devrait surtout se définir comme sociale, fraternelle et solidaire, ce qui est loin d'être le cas de la 5ème République.
Un principe républicain devrait toutefois, selon nous, rester intangible : l'unité et l'indivisibilité du peuple français, qui fondent celles de ses lois (JJ Rousseau). C'est ensemble que nous délibérons les lois, et c'est pour tous qu'elles s'appliquent sur tout le territoire de la République. De nombreux Français sont attachés de façon passionnelle à leur territoire, à leur culture, à leur identité locale. C'est particulièrement vrai en Guadeloupe, où il existe des marqueurs forts de cette identité :
- Son insularité, qui suffirait déjà à la rendre très différente d'autres régions,
- Son parler créole, qui, pour certains guadeloupéens, est encore la langue maternelle, dont la pratique dépasse largement l'archipel, et se trouve partagée dans l'ensemble caraïbe, et plus largement encore,
- Son histoire, tragique par bien des aspects , au cours de laquelle, comme en Amérique Latine, les peuples premiers ont été odieusement martyrisés au nom d'un universalisme colonial abstrait et où des Hommes, réduits en esclavage et déportés, ont été honteusement exploités, et niés dans leur humanité. Cette histoire marque encore profondément l'inconscient collectif de la Guadeloupe. Personne, au Front de Gauche, ne veut l'oublier, ou la passer par profits et pertes, en faisant mine de croire que tout cela n'a plus aujourd'hui d'importance. Il est indéniable que la culture guadeloupéenne, qu'il faut protéger et faire vivre aujourd'hui et demain, tire ses racines de ce passé et de cette histoire.
Personne, au Front de Gauche, ne pense que toutes les civilisations ne se valent pas, et doivent être hiérarchisées. Nous laissons cela à l'actuel ministre de l'Intérieur et au Front National.
La culture, l'identité guadeloupéenne ne sont ni meilleures, ni pires que d'autres.
Elles sont.
Elles doivent trouver toute leur place, et tous les moyens de rester vivantes et de se développer, au sein de la 6ème République que nous appelons de nos vœux.
Guilhem Saltel
Question écrite n° 16318 du 3 mars 2005 posée par MELENCHON Jean-Luc, sénateur de l'Essonne
M. Jean-Luc Mélenchon attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales sur la délibération adoptée le 17 décembre 2004 par le conseil régional de Bretagne, dans laquelle celui-ci affirme « reconnaître officiellement, aux côtés de la langue française, l'existence du breton et du gallo comme langues de la Bretagne ».
Il souhaiterait savoir quelle peut être la portée juridique d'une telle reconnaissance officielle et s'interroge sur sa conformité avec les dispositions constitutionnelles qui disposent que « la langue de la République
est le français ».
Il s'interroge également sur la volonté exprimée dans cette délibération de développer la pratique de la langue bretonne dans la rédaction de documents officiels, le fonctionnement des services publics et le recrutement et la formation des personnels de ces services.
Il souhaiterait connaître les mesures qu'il entend prendre avec les représentants de l'Etat dans la région Bretagne pour empêcher que ces projets ne compromettent l'égalité des citoyens dans l'accès aux services publics et aux emplois publics.
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LETTRE DE PHILIPPE MARTEL À JEAN-LUC MÉLENCHON
Philippe Martel, Chercheur CNRS, Montpellier. Spécialiste d'histoire culturelle de l'espace occitan.
Monsieur le Sénateur,
C'est avec une surprise teintée de tristesse et d'une certaine irritation que j'ai pris connaissance de l'étrange question écrite que vous avez jugé utile de déposer le 3 mars 2005 concernant l'éventualité d'une «officialisation» de la langue bretonne en Bretagne, couverte à vous en croire par le Conseil Régional
de cette région.
Ma surprise ne vient pas du contenu de votre question : je sais depuis longtemps que les «langues régionales» vous déplaisent souverainement, (ou souverainistement ?), et que vous affectez volontiers d'y voir un effroyable péril communautariste menaçant la république dans ses fondements mêmes.
Ce point de vue ne vous est d'ailleurs pas propre : vous le partagez avec votre ex-camarade le néo-socialiste Chevènement.
Mais on aurait tort de le croire réservé aux derniers représentants du social-chauvinisme ou du national- molletisme, comme vous voudrez, qui ont si longtemps sévi à gauche : on le retrouve chez quelques gaullistes patentés -comme Monsieur Fillon, d'ailleurs, qui veille, à son poste de Ministre de l'Education Nationale à réduire du mieux qu'il peut l'espace laissé dans l'enseignement public aux langues régionales -et il a les moyens présentement d'être bien plus efficace que vous dans ce domaine : vous devriez l'en
féliciter.
Vous savez sans doute que le Front National et le parti du vicomte de Villiers sont sur des positions assez voisines -si vous en doutez je peux vous le prouver. Et je m'en voudrais d'oublier les positions similaires des gauchistes niais du Parti dit des Travailleurs, dont l'existence même doit vous rappeler de vieux souvenirs.
Tous ces gens font mine d'avoir peur des langues régionales, comme vous. La peur étant par définition irrationnelle, je suppose qu'il est vain de vous expliquer que l'on peut parfaitement travailler au développement d'une langue et d'une culture régionales -pour moi, c'est l'occitan- tout en rejettant avec
la même vigueur que vous toute tentation communautariste.
Et il serait tout aussi vain de vous expliquer que compte tenu de la réalité sociolinguistique bretonne, le risque d'y voir la connaissance du français disparaître au profit du monolinguisme breton est à peu près aussi réel que celui de voir le parti Socialiste mener avec succès une révolution prolétarienne. Ou encore que c'est une bien curieuse conception de l'égalité que de croire que restaurer en dignité une langue méprisée depuis des siècles par les bien-parlants et bien-pensants équivaut à concéder à ses locuteurs on ne sait quel privilège exorbitant au détriment de ces pauvres bien-parlants et bien-pensants.
Et du coup, il ne servirait à rien de vous signaler que le mépris des «patois» fait partie de ces réflexes de classe qui se sont transmis harmonieusement de feu l'aristocratie d'Ancien Régime à la très actuelle bourgeoisie et, malheureusement, à une bonne partie du mouvement ouvrier. Quant à mener avec vous une réflexion de fond sur l'incapacité chronique dudit mouvement ouvrier à penser de façon un tant soit peu dialectique la question de la culture, et de la pluralité culturelle en France, je suppose qu'il vaut mieux n'y même pas songer. Mais, je le répète, ce n'est pas cela qui me surprend.
Non. Ce qui motive ma surprise, c'est que vous ayez jugé bon de déposer cette question écrite au Sénat, et qui plus est dans la période que nous vivons. Etes-vous vraiment sûr que ne se posent pas à l'heure actuelle des problèmes autrement plus importants ? Le désir immodéré de céder à ce qui semble être une obsession pour vous n'a-t-il pas été plus puissant que l'appréciation objective de la réalité des choses ?
Plus grave : il ne vous a sans doute pas échappé qu'un des arguments des partisans du oui à la Constitution européenne, c'est précisément qu'au fond la position des tenants du non est dictée par le seul souverainisme, et par un vieux fond de nationalisme français obsidional. Il me semble que l'on ne peut imaginer meilleure confirmation de cet argument que l'existence de prises de positions comme la vôtre, si elle venait à être connue -et vous pouvez être sûr que des Bretons partisans du oui s'emploieront à ce qu'elle le soit -ils ont
d'ailleurs déjà commencé. Mais après tout, peut-être bien que votre Non est effectivement dicté par le souverainisme et le nationalisme. Si c'est le cas, (et je ne crois pas que vous puissiez prouver le contraire) je le regretterai, et j'en concluerai qu'avec des amis comme vous, le non de gauche n'a malheureusement pas besoin d'ennemis.
Veuillez agréer, Monsieur le Sénateur, l'expression de mes meilleurs sentiments républicains.
Philippe Martel,
Voir le site
Et pour clore, j'en ai assez de défendre un homme que je ne connais pas plus que vous.
Comme tout homme, il peut avoir de mauvaises idées, il n'a pas la science infuse, et peut donc se tromper.
Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis, et concernant JLM, j'observe qu'il avance, contrairement à certains par ici !
Merci de ne plus me poser de question sur JLM.
Ce qui m'intéresse, c'est le programme du FdG, les idées qui en émanent, et non l'homme qui le représente.
Cest un copié-collé du blog de mélenchon. Je pense que ça se passe de commentaire.