Voter Hollande c'est aussi voter contre la réunification de la Bretagne

Editorial publié le 19/04/12 0:49 dans Elections 2012 par Philippe Argouarch pour ABP
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Les observateurs avertis savent que le prochain Premier ministre ne sera pas Martine Aubry, comme certains médias voudraient nous le faire croire, mais le député maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault. Il se trouve que Jean-Marc Ayrault est autant anti-réunification de la Bretagne que François Fillon. Passer de François Fillon à Jean-Marc Ayrault n'est-ce pas une merveilleuse continuité dans le changement ? On croirait presque que pour être Premier ministre en France, il faut être contre la réunification de la Bretagne, un jacobin pur et dur.

Il y aura donc continuité. Le "changement" ne s'applique pas au jacobinisme pour ceux qui ne l'auraient pas encore compris. Hollande est en plein accord avec Jean-Marc Ayrault. Pour rappel, il a déclaré à Rennes à propos de la réunification « Je ne suis pas partisan de modifier les frontières. Il faudrait vraiment une demande unanime de tous les élus pour essayer une procédure ». Il avait aussi déclaré à Brest « Il n'y aura pas de décentralisation spécifique à la Bretagne car nous sommes une République Une et Indivisible ». La messe est dite.

Ainsi la non-réunifcation de la Bretagne sera assurée pour encore 5 ans, assumant que ce gouvernement socialiste tienne face à la crise et aux exigences des banques qui financent le fonctionnement de l'État français à raison de 700 millions d'euros par jour.

Les Bretons qui voteront au second tour pour François Hollande voteront aussi pour Jean-Marc Ayrault et donc contre la Bretagne.

Ceux qui voteront UMP, voteront aussi contre la Bretagne puisque rien, absolument rien, aucune de nos revendications n'ont abouti durant ces 5 dernières années. Certes le TGI de Nantes est resté dans la juridiction de la cour d'appel de Rennes mais c'est après une lutte acharnée des juges et des militants bretons partisans d'une Bretagne intégrale à cinq départements.

Quant à ceux qui croient qu'un Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, engagera une vraie régionalisation, ils en seront pour leurs frais. Cette nouvelle décentralisation est d'un vague sans borne, c'est le numéro 54 du projet présidentiel de François Hollande, tout à la fin des 60 projets.

54 : J'engagerai une nouvelle étape de la décentralisation en associant les élus locaux. Je ferai voter une loi sur le renforcement de la démocratie et des libertés locales. Elle prévoira notamment l'abrogation du conseiller territorial et la clarification des compétences. Un pacte de confiance et de solidarité sera conclu entre l'État et les collectivités locales garantissant le niveau des dotations à leur niveau actuel. Je réformerai la fiscalité locale en donnant plus d'autonomie aux communes, aux départements et aux régions, en contrepartie d'une plus grande responsabilité. Une véritable péréquation sera mise en oeœuvre.

Il y aura par contre un renforcement des départements et restauration des conseillers généraux, qui, dans le projet Sarkozy, devaient être fusionnés avec les conseillers régionaux, une reforme qui aurait pu renforcer la région et donc la Bretagne au dépend des départements. Hollande fait machine arrière toute.

Plus loin on lit : " Je réformerai la fiscalité locale en donnant plus d'autonomie aux communes, aux départements et aux régions, en contrepartie d'une plus grande responsabilité ". Tout cela paraît très vague et ressemble à des voeœux pieux. Il s'agit d'un renforcement de toutes les collectivités. Ne pas confondre décentralisation et régionalisation. Il y a rien pour le renforcement des régions. Rien sur le droit à l'expérimentation. Rien sur une dévolution possible. Rien sur la réduction du millefeuille des collectivités territoriales.

Quant à une modification de la Constitution pour permettre la ratification de la Charte des langues régionales et minoritaires, on a bien compris que ce n'était pas une priorité. Ce n'est même pas inscrit dans les 60 engagements de son projet présidentiel, même si le projet 56 dit et dit seulement " Je ferai ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ". Pour ceux qui savent lire : ce n'est juste qu'une promesse électorale.

Notre ami Gérard Gautier a eu raison de faire campagne pour le vote blanc. Nous devons exiger le vote blanc pour que notre refus de voter pour nos ennemis jacobins soit comptabilisé.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Dimanche 28 avril 2024
Réponse à Léon Paul Créton sur la «réalité».
La réalité est une et indivisible comme la République Française (sauf que cette dernière n'est pas éternelle). L'univers existe hors du temps et de l'espace et de toute évolution, ou progrès. Ce qui a été et ce qui sera, ce qui a lieu ici ou là, n'est qu'une seule et même réalité. Nous ne pouvons pas la percevoir car nous voyons le monde parcellé à travers le prisme de l'espace-temps qui nous donne une fausse idée linéaire des évènements, une idée de cause à effet, alors que la cause aussi s'explique par l'effet... Le futur précéde aussi la passé est les deux sont contenu par le présent qui est intemporel... L'homme qui agit en fonction d'un principe ou qui se retient d'agir en fonction d'un principe (moral, religieux, idéologique, doctrinaire, matériel etc... est systématiquement manipulé par la réalité et devient le jouet de son destin. Seul le nihiliste vit pleinement cette réalité, car il veut ce qu'il est et est ce qu'il veut. Sa volonté est celle de l'univers.
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