Ligne à grande vitesse : un projet de plus de 4 milliards d’euros

Communiqué de presse publié le 16/04/12 15:55 dans Politique par Lionel Penaud pour Lionel Penaud
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S'appuyant sur les recherches de divers experts la Fédération Alto dénonce la « légèreté » des décisions régionales des régions administratives Bretagne et Pays de la Loire sur le projet LGV.


Marie Delaplace, professeur à l'université Paris-Est-Marne-la-Vallée, membre de l'Institut français d'urbanisme et spécialiste de l'impact des LGV sur le développement local et régional rapporte, dans le journal Sud Ouest, les éléments d'une étude sur l'impact territorial des LGV.

Cette étude sur plusieurs années, de la croissance de l'emploi de 1.400 unités urbaines de plus de 9.000 habitants, montre que la desserte ou non de ces villes par une LGV ne change rien.

Pour Marie Delaplace, les élus ont été séduits par « l'effet de l'image positive forte du TGV », (concept dépassé avec l'AGV). « L'avoir sur son territoire, c'est être dans son temps, être « in », être dans la cour des grands ».

Concernant le dossier TGV Ouest, la Fédération Alto rappelle que dès 1998 dans les discussions de Derval, un donnant-donnant était sous entendu : « Rennes donnait son accord pour l'aéroport de Notre-Dame des Landes si Nantes acceptait une section LGV jusqu'à Rennes ».

Accord discret qui faisait l'impasse sur la modernisation ferroviaire du réseau ferré de Rennes vers Brest/Quimper ou Nantes, confirmant ainsi l'abandon de la Bretagne intérieure pour des préférences régionales marquées vers Rennes. Un coup de canif à l'esprit de solidarité breton !

A nouveau, la Fédération Alto s'inquiète des engagements pris par les régions et l’État sur ce dossier. Plus de quatre milliards d'euros sur 20 ans en loyer immobilier, garantissant ainsi la survie d'un groupe privé du BTP titulaire du PPP (Partenariat Public Privé). Tout cela pour faire « bien » et être « dans la cour des grands ».

Un scandale pour le porte-monnaie « fiscal » des contribuables bretons et ligériens !

En ces temps de « crise de la dette publique » ce dossier doit, à tout le moins, interpeller les candidats aux diverses élections à venir.

S'appuyant sur les études menées sur les effets structurants de la LGV, la Fédération Alto souligne que « Le maillage du réseau de transport autour des LGV semble essentiel, pour que l'ensemble du territoire puisse profiter de cet outil ». Ce qui est important et urgent, c'est l'amélioration de la desserte par rapport à ce qu'il y avait avant, sur le réseau existant.

Pour le projet LGV Régions Bretagne-Pays de la Loire, les régions ont délaissé totalement cet aspect pour ne privilégier que l'intérêt supérieur de la desserte de Rennes au détriment de l'intérêt général des territoires de vie et d'emploi traversés jusqu'à Brest.

Pour la Fédération Alto l'alternative de la régénération de la ligne existante doit être la priorité du dossier ferroviaire du Grand Ouest.

Elle rappelle d'ailleurs, faisant référence entre autres au rapport Mariton, que la « réalisation des lignes nouvelles risque de n'être finançable ni par des fonds privés, du fait d'une trop faible rentabilité attendue, ni par des fonds publics sous contraintes ».

La Fédération Alto interpelle sur tous ces éléments, les candidats aux élections présidentielle et législatives, dans un souci d'un aménagement efficace et concerté du territoire plutôt que de prestige.


Le vice-président, Lionel Penaud


Vos commentaires :
Michel Prigent
Vendredi 15 novembre 2024
Si ma mémoire est bonne, la participation de la Bretagne officielle à 4 départements se monte à 900 M€ partagés entre la «région» (500M€, 45% de son budget) l'Ille et Vilaine et Rennes le reste étant assumé par RFF, endetté jusqu'au cou (28 Md€), tout celà pour faire gagner 27 mn aux gens pressés du Paris-Rennes, hommes d'affaires, élus voire même les résidents secondaires.
Le réseau intérieur de la Bretagne attendra et notamment les liaisons avec la Loire-Atlantique, partition administrative oblige.
LGV, d'un coté, NDDL de l'autre, les 2 régions B4 et PdL vont devoir faire valser les impots, ou les emprunts, ce qui revient au même.

Paul Chérel
Vendredi 15 novembre 2024
Mon message ayant peut-être disparu, le temps de passer sur Facebook, je le répète de mémoire. Comme le fait Michel Prigent, il est bon de faire appel à la mémoire. Les Français ont la mémoire courte, les Bretons aussi. N'ont-ils pas applaudi lorsque ON (c'est à dire JY Le Drian) leur avait fait miroiter Brest et Quimper à 3 heures de Paris ? C'était le bon vieux temps ! La France avait encore un peu d'argent et ne se faisait guère de soucis pour en mobiliser davantage. Aujourd'hui, il n'y a plus rien dans les caisses et les «provinciaux» restent gros-jean comme devant. Quant aux liaisons réellement utiles, ferroviaires, routières, fluviales entre Nantes et son arrière-pays, qui en parle encore ? Et dire que la Bretagne, dans quelques jours, va encore porter au pouvoir ces faiseurs d'illusions ( Paul Chérel

TY JEAN
Vendredi 15 novembre 2024
Eh oui, c'est bien le problème sinon la foutaise de prétendre gagner un quart d'heure vers Paris .Pour qui ? des élus voyageant gratuitement en première classe ? des résidents secondaires? quel est l'intérêt pour les voyageurs bretons continuant sur Lyon via Massy ? Dans les années 80 il existait des turbos trains sur la transversale Nantes-Lyon, parcours certainement plus logique que de passer par la région parisienne.

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