Bull head, ou l'autre visage de l'agriculture

Des films sur la mafia, il y en avait. Des films sur les problèmes et l'évolution de l'agriculture, on en trouvait aussi. Mais un film qui ose mêler les deux sur fond linguistique wallon/flamand, avec des images inspirées des grands peintres flamands et internationaux, là, c'est du grand art.

Les éleveurs de bétail pour gagner du temps et donc de l'argent dopent leurs animaux aux hormones et toutes autres substances permettant de les rendre plus gras et plus gros. Substances interdites et utilisées quotidiennement. Un policier assassiné dans cette affaire pousse ses confrères à mener l'enquête.

Mais le plus important du film, c'est l'histoire d'un homme, Jacky ou Bull Head (tête de boeuf, c'est le titre du film chez les Wallons), qui ayant subi jeune une agression qui lui a fait perdre sa virilité se pique aux hormones comme ses bêtes. Il en a d'ailleurs le physique, un cou de taureau, une musculature trop développée. Il vit dans sa chair des transformations qui le rendent violent, et son regard est impressionnant. Le réalisateur a trouvé l'acteur idéal : Matthias Schoeneart.

Du grand art, et derrière, une immense inquiétude à propos des saigneurs de la terre, de ce zoomorphimsme de Jacky, et de tous les apprentis sorciers qui jouent avec l'animal, le végétal, et l'avenir des humains sur cette terre.