Le transporteur SERNAM, ancienne filiale de la SNCF, est en redressement judiciaire depuis le 31 janvier. Le tribunal de commerce de Nanterre a reporté à vendredi sa décision sur l'offre de reprise de l'entreprise présentée par le tandem BMV / Geodis, autre filiale de la SNCF.
Selon les conditions de cette offre, Geodis devrait reprendre le fonds de commerce pour 500.000 € (et non 96€ comme certains médias l'ont révélé), certaines des 52 agences actuelles de SERNAM et 826 salariés ; 675 autres devraient être reclassés, notamment au sein d'autres filiales du groupe SNCF. Le repreneur n'aura pas à rembourser 621 millions d'€ de subventions versées avant 2005 au Sernam et que la Commission Européenne jugeait illégale.
L'ancien SERvice National des Messageries avait été créé en 1970 au sein de la SNCF. Plusieurs grandes gares conservent les « halles SERNAM » où était entreposé le courrier traité par cette nouvelle filiale. En 2005 l'entreprise est privatisée par cession à ses cadres dirigeants et le fonds spéculatif américain Butler Capital Partners prend 52% des parts. Malgré la croissance exponentielle du transport de colis suite au développement du commerce électronique et l'investissement continu dans des partenariats commerciaux et l'amélioration de la qualité et du service, SERNAM s'est retrouvé en situation de dépôt de bilan, au grand dam de nombreux clients qui soulignent la bonne qualité du service (voir le site) L'entreprise a aussi recouru à l'emploi massif d'intérimaires (300) et de sous-traitants (1000) ainsi qu'au report vers le transport routier, ce qui a entraîné l'abandon de sites ou d'entrepôts initialement situés au plus près des voies ferrées, comme à Orléans (45).
En Bretagne, SERNAM compte 35 salariés à Nantes (dont 28 seraient repris), 12 à Saint-Brieuc et 8 sous-traitants, 12 aussi à Brest, une quarantaine à Rennes et autant de sous-traitants, et plus aucun intérimaire. Le dossier SERNAM est très suivi par les exécutifs tant locaux que nationaux car personne ne veut, à deux semaines du 1er tour, se trouver face à un nouveau drame économique. C'est pourquoi Geodis est vivement encouragée à faire un effort pour la sauvegarde de l'emploi… quitte à le faire avec les deniers public.
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