La renaissance de la nation amazigh
Voici plus de cinquante ans que les États coloniaux ont tracé artificiellement des frontières intangibles séparant cruellement l'harmonie ancestrale de plusieurs peuples. Le peuple touareg (écartelé entre cinq pays artificiels) en est un exemple criant. Tout comme les peuples kurdes ou arménien.
Aujourd'hui, les Touaregs ont décidé de prendre leur destinée en main en libérant leur pays, l'Azawad, du colonialisme de l’État malien.
Nous saluons l'indépendance de l'Azawad proclamée le 6 avril 2012. C'est avec émotion et fierté que nous avons accueilli la naissance du premier État amazigh, notre État. Cependant nous lançons un appel, ferme et pressant, à la Communauté internationale afin de reconnaître l’État de l'Azawad pour éviter l'embrasement du sous-continent nord-africain. Il n'y a aucune raison pour que le peuple touareg soit privé d'instaurer un État sur sa propre Terre arraché au prix d'énormes sacrifices.
Les Touaregs ont décidé de concrétiser leur entité Azawad, libre et démocratique, dans le concert des nations. Rien ne saurait les faire revenir en arrière.
Ce jour d'indépendance proclamée le 6 avril 2012 est une grande date, une date initiatrice et indicatrice à d'autres Amazighs subissant encore le joug colonial : les Kabyles, les Chaouis, les Rifains, les Chleuhs, les Amazighs de Libye, les Toubous, le peuple kurde (lui aussi déchiré entre plusieurs frontières), le peuple des Chiapas et bien d'autres encore.
Le Mouvement national pour la libération de l'Azawad a enfin réussi à juguler les prédateurs de l'Azawad (impérialisme français, ou sous-impérialismes locaux, et voisins subalternes). Le combat n'est cependant pas fini : l'étape prochaine sera celle de la construction d'une société vivante et rayonnante avec ses valeurs solidaires et émancipatrices.
L'espoir est désormais permis car le renouvellement touareg est un immense espoir pour tous les peuples qui décident de relever la tête.
La grande communauté amazigh (berbère), qu'elle vive dans les métropoles ou sur son territoire, doit se recentrer sur elle-même. Elle doit faire face aux nouveaux défis tout en rejetant les ingérences d'où qu'elles viennent.
Nous considérons que ceux qui - comme le gouvernement français actuel - s'acharnent sur les Touaregs et cherchent à étouffer l'avènement de l’État de l'Azawad déclarent de fait la guerre à l'ensemble des Imazighen (Berbères).
■J'ai un gros doute.
D'après ce que j'ai pu lire dans la presse le MNLA est déjà écarté et ce sont les islamistes qui ont pris le pouvoir donc les Touaregs n'ont déjà plus le pouvoir sur le territoire qu'ils avaient dit libérer.
Ce n'est pas une centaine de bandits sous la bannière de l'Aqmi qui vont faire trembler les touareg authentique !
Mais Tamazgha ne dit pas que els Toubous sont des Berbères. Sinon, les Chiapas, les Kurdes (cités également dans le même paragraphe) seraient des Berbères. C\'est vrai que la phrase n\'est pas très claire. Mais les Toubous sont des voisins des Touaregs qui, eux-aussi, aspirent à l\'indépendance.
A Bertrand Deléon :
Vous trouvez inadmissible que l\'article de Tamazgha occulte le fait qu\'il s\'agisse de l\'installation de loin islamique....
Je suis désolé de vous le dire, mais vous êtes tout simplement entrain de relayer la désinformation (et l\'intox) que les médias français notamment et à leur tête l\'AFP diffusent depuis des semaines à propos du MNLA et des Touaregs. L\'Etat français a apparemment tout intérêt à présenter le MNLA comme islamistes car cela arrange ses affaires dans l\'Azawad.
Dire cela c\'est également méconnaître Tamazgha et ses idées progressistes ainsi que son combat contre l\'obscurantisme. Tamazgha fait partie de ceux qui considèrent que cet obscurantisme menace la planète entière aujourd\'hui. Nous avons toujours dit que notre identité, nos langue et culture sont victimes de l\'islam venu en Afrique du Nord il y a de cela 14 siècles par la force et la violence.
Comment voulez-vous que tamazgha soit complaisante avec l\'islamisme ou avec l\'islam. La religion n\'est-t-elle pas l\'opium des peuples ?!
Ce n\'est pas à travers une déclaration que Tamazgha peut expliquer une question aussi complexe que celle de l\'Azawad. C\'est pourquoi je vous invite à lire Tamazgha.fr et vous aurez un autre son de cloche que l\'intox de l\'AFP et consorts.
A Marc Iliou :
Dire que ce sont les islamistes qui ont pris le pouvoir et les Touaregs écartés, c\'est un moyen de justifier une éventuelle intervention militaire contre les Touaregs. Mais les Touaregs qui contrôlent l\'Azawad attendent de pied ferme d\'éventuels soldats qui iront les agresser. Maintenant qu\'ils ont libéré le territoire et qu\'ils ont chassé l\'armée malienne rien n’entamera leur détermination de défendre leur territoire et leur Etat.
Amicalement.
Kenavo.
Vive la Bretagne et vive l\'Azawad démoctaique et laïc.
Masin FERKAL.
Merci pour cet éclairage.
Je suis abonné à Tamazgha et je vous ai écrit par ailleurs à ce sujet. Il serait intéressant d'apporter des précisions par communiqué à ce sujet car, effectivement, ce n'est pas la presse d'Etat qui donnera des informations claires et objectives à ce sujet.
Vive l'Azawad démocratique et laique.
Bertrand Deléon.
Pour les 2 derniers intervenants : qu'est-ce qui nous certifie qu'il en sera autrement et que les touaregs ne vont pas se faire avoir par les islamistes? Actuellement on ne peut pas dire que cela évolue en leur faveur mais plutôt en faveur des islamistes. Qui vivra verra ?
Or les tribus d’Afrique, qu’elles soient arabo-berbères ou sahéliennes n’avaient pas de territoire précis, mais une zone d’influence, bougeant au gré des rapports de forces entre les différentes tribus. En imposant des frontières, certaines tribus se sont retrouvées séparées, d’autres regroupées avec d’autres tribus. Mais le plus important a été la disparation de la mobilité des tribus. Pour les tribus nomades cela va de soi, mais les tribus sédentaires bougent également, si elles veulent s’approprier un territoire plus riche ou en sont chassées. Or ces mouvements ne sont plus possible dans un Etat à l’occidental disposant de frontières précises. C’est toute cette mécanique propre à l’Afrique qui a été cassées par l’imposition de frontières.
En ce qui concerne l’Alsace, elle n’a pas été prise à l’Allemagne, parce ce pays n’existait tout simplement pas à cette époque. D’autant plus que le concept de nation n’existait pas (ne vous en déplaise). On ne peut pas reprocher à un pays d’avoir séparé une région d’un pays qui n’existait pas au nom d’un lien qui n’existait pas.
Si la France n’est pas très chaude pour reconnaitre un nouvel Etat c’est surtout parce le continent est explosif et déjà miné par la guerre civile. De plus, les Etats africains ont déjà signés des traités garantissant l’intangibilité des frontières. Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’en raison du système tribal expliqué plus haut, il ne sera pas non plus possible de créer de petits Etats nations à l’échelle de chaque tribu. Pour moi, la seule solution durable de paix est le regroupement dans une fédération des Etats de l’Afrique de l’ouest reconnaissant des communautés (populations) autonome mais pas des régions (territoires). La même distinction qui existe dans le système belge où communauté francophone ne veut pas dire région francophone.