C'était samedi matin à Quimper avant la manifestation pour les langues régionales. Les représentants des candidats à l'élection présidentielle avaient été invités à une table ronde pour répondre aux questions sur les langues régionales envoyées par Kevre Breizh. Un débat musclé où tous les principaux partis étaient représentés sauf le Front National. Agence Bretagne Presse a filmé toutes les interventions.
Yvon Ollivier, l'auteur du livre « La désunion française », qui menait les débats, a réclamé un plan Marshall pour la langue bretonne.
Le représentant de François Bayrou a proposé quant à lui, un « Grenelle des langues régionales ».
Yves Pelle, président du Parti breton, a rappelé l'urgence de développer un Front Breton uni.
Christian Troadec a déploré le fait qu'il n'y ait pas de candidat à la présidentielle portant les aspirations des régions.
Mona Bras de l'UDB a appelé une VIe République fédérale.
En ce qui concerne la modification de la Constitution dans le cas de la Ve ou d'une VIe République, Christian Troadec a simplement cité les articles 5 et 6 de la Constitution italienne qui en a laissé plus d'un émerveillé :
Art. 5 : La République, une et indivisible, reconnaît et promeut les autonomies locales ; elle développe dans les services qui dépendent de l'État la plus ample déconcentration administrative ; elle adapte les principes et les méthodes de sa législation aux exigences de l'autonomie et de la décentralisation.
Art. 6 : La République protège avec des normes adaptées les minorités linguistiques. (voir le site)
Le Front de gauche, qui en appelle aussi à une nouvelle République, a été accusé de double langage : « Le Front de Gauche confond bilinguisme et langue de bois », a déclaré Christian Troadec, maire de Carhaix et président de “Mouvement Bretagne et Progrès”. Un autre déclara que le Front de Gauche était pour le bilinguisme : « le français et la langue de bois ». Pour rappel, Jean-Luc Mélenchon, s'est prononcé contre la ratification de la [[Charte européenne des langues régionales ou minoritaires]]. L'ancien maire de Plougastel, André Le Gac, qui représentait le Front de Gauche a essayé vainement de faire passer la pilule en parlant d'une Constituante pour cette VIe République et du programme du Front de Gauche qui comporterait 12 pages sur la culture et la promotion des langues de France.
L'UMP a aussi été poliment hué car Sarkozy s'est prononcé aussi contre la ratification de cette charte par la France.
Devant les reculades et les promesses non tenues de l'UMP, Françoise Louarn, conseillère régionale UMP s'est repliée sur sa tactique de défense habituelle s'en prenant au manque de volonté des Bretons de parler leur langue au quotidien. « Il faut une loi sur les langues régionales d'abord », a-t-elle déclaré comme pour justifier le refus de Sarkozy...
Au sujet des pratiques de la langue, le sénateur Ronan Dantec croit au développement du breton urbain parlé par de jeunes adultes « C'est par la ville qu'on sauvera le breton » ou « le breton sera sauvé quand on le parlera dans les toilettes... », pense le sénateur Vert, maire adjoint de Nantes.
Françoise Louarn n'a donné aucune explication audible pour expliquer les échecs du député breton UMP Marc Le Fur, qui, s'il a pu faire inscrire les langues régionales dans la Constitution comme patrimoine, a échoué à convaincre le gouvernement de son parti au pouvoir pour inscrire à l'agenda du Sénat et de l'Assemblée nationale, un projet de loi sur les langues régionales. Le gouvernement n'a pas non plus inscrit à l'agenda du Sénat le projet de loi facilitant un référendum sur la réunification que l'Assemblée nationale avait pourtant voté.
Des lois et les règlements vexatoires continuent d'entraver le développement du breton : Une nouvelle école Diwan doit attendre 5 ans avant d'être financée. Il faut 15 élèves pour ouvrir une classe de breton en Bretagne alors qu'il n'en faut que 7 au Pays basque.
Pour Yves Pelle du Parti Breton, il n'y a plus qu'une solution possible. Pour sauver le breton «il faudra d'abord une Bretagne émancipée».
Philippe Argouarch
■Serait-ce le fait que l'hôpital de Karaez a gardé une activité, en lien avec Brest? Quel sont donc le type d’économie et le type de services à la population qui vous semblent normaux pour une région ?
Venons-en à la langue (bretonne). Selon vous le maire de Carhaix ne «saurait» pas le breton?
Si vous êtes assez proche de la réalité vécue - mais rien ne l'indique - vous aurez observé que la situation est assez panachée dans les générations intermédiaires.
La rupture linguistique a été d'une brutalité inouïe - inimaginable, impensable pour ceux qui n'ont pas vécu cela. Peut-être même que la rupture linguistique est l’élément le plus déterminant dans l’histoire sociologique de la Bretagne du XX° siècle, plus déterminant encore - oui, il faut aller jusques-là! - que les deux guerres mondiales, lesquelles pourtant ont exercé des ravages incommensurables. Les guerres ont tué physiquement, la rupture a atteint la population à très grande profondeur. Et pour longtemps, j'en suis convaincu...
Je veux évoquer ici la première génération non-bretonnante native, celle à qui a été refusée la transmission de la langue venue du fond des âges.
L'histoire de la génération qui a appris le français comme une langue étrangère en quelques mois, à l’école primaire, au prix d’humiliations (interdiction, symbole, etc..) profondément imprimées dans la conscience collective, cette histoire a été assez largement rapportée.
En revanche, l'histoire de la première génération d'après la rupture, n'a quasiment pas fait - à ma connaissance - l'objet de recherche ni de publications scientifiques, ni de témoignage direct. Elle reste à écrire. Souvenez-vous des larmes du fondateur de la Brittany Ferries, à ce sujet dans une interview filmée...
Alors M. Clanche, un peu de respect pour la Bretagne. Quant au maire de Carhaix, renseignez-vous a-minima avant de raconter n’importe-quoi. J’ai entendu, moi dans la campagne bretonne , autre chose que ce que vous avancez.
Gant ma chomo bev ar brezhoneg a-hed ar c’hanvejoù da-zont e Kreiz-Breizh! Hag e Breizh a-bezh ! !
Que la langue bretonne reste vivante au fil des âges, à l’avenir.
V'là qu'un nouveau faux nez, Michel Clanche, nous prêche son inculture : «les identités des habitants de Rennes, Nantes etc..qui par leurs ancêtres n'ont jamais parler le breton.»
Rennes, je ne sais, mais Nantes, gourance totale ! Quant à «une manif nationaliste qui souhaite imposer une langue artificielle et sans âme de Fougères à Brest, au mépris des populations locales? », ça me fait bien rigoler, car le Français, c'est exactement ça , s'il n'était pas appris par tout un chacun à l'école, les gens de Dunkerque et de Marseille auraient bien de la peine à se comprendre.« langue artificielle ?» Faut réfléchir avant d'écrire des conneries. Le Breton d'aujourd'hui c'est celui du XXIième siècle, et celui de 1930 j'en ai rien à battre, comme disait Gwennin samedi soir à Quimper; ça c'est boulot de conservateurs de musées et de linguistes. Pour ceux qu'on pas pigé, j'expliquerai pas plus loin.
En ce qui concerne les videos des différents intervenants, celle du représentant du Front de Gauche m'a bien fait sourire . La capacité de certains à se faire des noeuds au cerveau en période électorale est semble t'il sans limite !
Cette faculté au grand écart intellectuel à destinée politicarde, avec tous les risques de déchirure qu'elle induit par ailleurs, me rappelle la performance du NPA, parti dont il est vrai qu'il soit non jacobin et respectueux des Peuples de l'hexagone, mais également laïcard et «bouffeur de curés», féministe libertaire et si respectueux des cultures et des langues étrangères à la France, qu'il souhaite tout autant que le parti de Mélenchon qu'elles y soient enseignées,et, qui avait poussé sa (ou le mélange de ses ?) logique jusqu'à présenter la candidature d'une femme, mais voilée et sans doute peu libertine, dans une région ou un canton du sud-est ...
D'ailleurs, ces cours de langues étrangères se dérouleront-ils dans des établissements qui finiront eux aussi, à l'instar de ceux de Diwan, par être qualifiés de « Sectes » par le bouillonnant candidat Mélenchon ?
M'est avis que ça n'vaut pas le coup de cidre ...
Mais, n'avez vous pas pensé que c'est justement parce qu'ils ont souffert eux mêmes, tout comme la plupart de leurs électeurs, de cette scandaleuse privation de cette partie si importante de leur identité qu'ils se battent ainsi, pour que dès l'école, notre jeunesse présente et à venir soit pleinement tout autant que sereinement bretonne ?
Vous parlez de mépris, mais qui méprise qui au travers de vos propos ?
L'étude de ma langue ancestrale, de son histoire et de celle du Béarn et de la Gascogne m'ont conduit à m'en détacher de plus en plus. Car elles constituent une erreur de diagnostic, ce qui est toujours fatal pour le malade, même si un bon diagnostic ne garantit pas la guérison.
Soit par exemple le fameux Gaston Fébus (1331-1391), honoré tout récemment par une exposition au Musée de Cluny de Paris, aujourd'hui transférée à Pau : il est avéré qu'il usait largement du français alors qu'il avait proclamé l'autonomie du Béarn dès 1347; on parlait beaucoup français à sa cour où le célèbre chroniqueur Jean Froissart séjourna 3 mois sans problème de langue, et c'est en français qu'il dicta son non moins fameux Livre de chasse.
Et si mes sources sont bonnes, la Très ancienne coutume de Bretagne éditée par le juriste breton Planiol en 1896 fut écrite en français peu avant 1340 et publiée en 1480, alors que la Bretagne n'était pas encore unie au royaume de France.
C'est parce que les rois capétiens ont habilement étendu leur pouvoir que le français de Paris a rayonné dans le royaume, puis dans toute l'Europe, que nos langues ont été délaissées par les élites, et de fait condamnées à l'abandon général à l'époque moderne qui brasse les hommes de toutes régions, voire de tous pays.
Ce qui ne nous empêche pas d'œuvrer pour nos langues et traditions en usant des possibilités juridiques offertes aux collectivités territoriales par l'article 75-1 de la Constitution, qui « vaut plus qu'une loi » suivant la pertinent remarque de M. Frédéric Mitterrand, fin 2009.
Mais pour cela il faut des sous, et j'ai l'impression que chaque niveau de décision compte sur les autres pour mettre la main au portefeuille...
On entend parler de «Plan Marshall», de «Grenelle des langues régionales».
Mais un «Grenelle», c'est d'abord en Bretagne qu'il faut l'organiser, en trouvant un autre nom que «grenelle».
Car les réticences et les obstacles par rapport au breton et au gallo ne sont pas qu'à paris, dans les ministères et dans l'assemblée «nationale» ou le sénat, ils sont aussi et d'abord en Bretagne même.
La Charte «Ya d'ar brezhoneg» est censé inciter les communes et autres «organismes» à faire quelque chose pour le breton, même modestement.
Mais combien de communes n'ont pas signé cette Charte, et combien l'ayant signé ne font pas beaucoup plus de choses que si elles ne l'avaient pas signé ?
Il faut que Kevre Breizh et le conseil régional organise des «grenelles» ou des «assises» pour le breton et le gallo régulièrement, dans des endroits différents, pour «pousser» tous les organismes de la société bretonne (et les administrations françaises) à faire le maximum pour le breton et le gallo.
Il faut faire une pression constante, et pas tous les 2 ou 3 ans lors de manifestations.
A l'heure actuelle, cette pression n'existe pas.
Et il faut que les politiques bretons soient au service de la Bretagne et de sa culture, et pas au service de leur partis respectifs, comme on le voit dans ces video, c'est consternant, particulièrement pour André Le Gac et Françoise Louarn, malgré leur mérites par ailleurs. Tous deux défendent des candidats qui sont opposés à la Charte européenne des langues minoritaires, c'est honteux de leur part.
Christian Troadec est sur la même longueur d'onde, un rendez-vous est pris, nous attendons désormais une suite favorable du côté de l'UDB.
Adsav et Breizhistance sont sur la voie de l'unité aussi, nous y reviendrons bientôt pour confirmer.
Front Breton uni en 2014, pour notre Avenir, pour un Parlement breton !
Seuls Yvon Ollivier par sa réflexion, et Yves Pelle par sa proposition d’action unitaire, apportaient quelque chose de « relativement » nouveau ! Bien entendu, à la seule condition qu’il y ait des hommes et des femmes avec les volontés, déterminations et un tant soit peu de courage pour affronter les oppositions hexagonales.
Mais Les Bretons et ceux qui prétendent les représenter se maintiennent étrangement, toujours en deçà de la force nécessaire pour déplacer le TUMULUS…Allez savoir pourquoi ?
Le Breton est « pacifié » …et a appris à aimer « blablater » comme à la TV de ses maîtres !
« Konchoù kroazhiet » enep « Mots croisés » pe « C dans l’air » !
Ces débats, il fallait les mener sur la Place de la « Résistance », en s’adressant au Peuple Breton, aux manifestants et que ceux-ci expriment leur approbation ou leur désapprobation !
Encore mieux, que la grande scène Glenmor lors des Vieilles Charrues durant une après-midi, soit le théâtre d’un tel échange…De peu d’intérêt sans doute, les réélus et nouveaux élus auront leurs culs bien calés dans les velours de la république française pour quelques années !
Ce ne fût pour moi, qu’une dérisoire tribune « offerte », un arrangement électoral pour une élection française!…