La Bretagne a connu, après une embellie sur le front du chômage en janvier (voir notre article), une rechute en février d'ampleur assez limitée. Il n'y a en effet eu que 754 chômeurs de plus dans les 5 départements bretons, soit une augmentation de 0.44%.
Hors de nos frontières, en France, le chômage continue d'augmenter pour le 10e mois consécutif et touche maintenant 2.687 millions de personnes en catégorie A, soit 6.200 chômeurs de plus qu'en janvier, une hausse de 0.2%. Le gouvernement a donc clamé la fin de la crise, mais rien n'est moins sûr : selon l'UNEDIC, le chômage va continuer de croître au moins jusqu'en juin 2012 (voir le site) et le journal catholique modéré La Croix, qui porte son regard sur l'atonie de la croissance française (+0.2% attendus pour le second semestre) table sur une augmentation continue du chômage jusqu'en 2013 (voir le site)
Par ailleurs, le journal de gauche Libération a créé une polémique sur la fiabilité des statistiques du chômage en France en publiant une circulaire du ministère du Travail qui préconise de conclure 225.000 emplois aidés d'ici à fin juin sur les 340.000 prévus dans l'année (voir le site) dans l'espoir, concluent syndicalistes et proches du candidat socialiste, de limiter la casse avant les élections présidentielles et législatives. Les emplois aidés relèvent en effet de la catégorie E pour Pole Emploi, alors que les chômeurs à temps plein sont en catégorie A et les quasi-chômeurs en catégories B et C. De février 2009 à septembre 2010, le nombre d'inscrits en catégorie E – de titulaires d'un contrat subventionné donc – augmente de 60% en passant de 225.000 à 369.400. Ce nombre croit à nouveau, de 2% par mois, depuis novembre 2011. Une politique économique à courte vue qui nie les réalités économiques et vide les caisses de l'Etat… une habitude du «modèle économique français.
En Bretagne, les Côtes d'Armor (+10 chômeurs), le Finistère (-20) et la Loire-Atlantique (-26) connaissent une quasi stabilité du nombre des chômeurs : respectivement, le chômage augmente de 0.05% dans le 22, baisse de 0.06% dans le 29 et de 0.05% dans le 44. Dans le Morbihan, le chômage augmente de 0.61% (+170 chômeurs). Enfin, l'Ille-et-Vilaine plombe l'emploi breton : avec ses 620 chômeurs de plus, le chômage y augmente sérieusement (+1.75%). En tout, le chômage n'augmente que de 0.65% dans les quatre départements de la région administrative (+780 chômeurs), augmentation ramenée à 0.44% avec l'apport de la Loire-Atlantique qui représente un tiers des chômeurs bretons et un peu moins de la moitié du PIB de la Bretagne. N'en déplaise à nos collègues d'un certain journal de Morlaix, le tableau n'est pas si noir.
En Loire-Atlantique, l'essentiel des nouveaux chômeurs de février sont des hommes de moins de 25 ans. Mais sur un an (catégorie A) le nombre de chômeurs de moins de 25 ans des deux sexes est en baisse (8291 en février 2012 contre 8 352 un an avant), tiré par la diminution du chômage des jeunes femmes de moins de 25 ans : la tendance s'inverse enfin, et le département qui comptait 4089 femmes de moins de 25 ans au chômage en février 2011 et encore 4133 en janvier 2012 n'en compte plus que 4021 fin février 2012. Pour les catégories A, B et C la hausse du chômage des moins de 25 ans continue sur le mois (+1%, soit 141 chômeurs en plus) mais s'est stabilisée sur un an (-0.1%). Le chômage des seniors (+ de 50 ans) des deux sexes continue de croître, tant sur le mois (+0.3% en catégorie A, +1.1% en catégories A, B, C confondues) que sur l'année (respectivement +10.6% et +11.8%), tiré par l'augmentation continue du nombre de femmes de plus de 50 ans au chômage. Le chômage de longue durée continue aussi de croître et touche 282 chômeurs de catégorie A, B et C de plus en février 2012.
Dans les départements de la région administrative, le chômage des jeunes de moins de 25 ans continue d'augmenter, comme celui des seniors (cat. A). Parmi les entrées dans Pole Emploi (cat. A, B, C), on note une diminution nette des entrées pour fin de CDD (-4% sur le mois) et une stabilité des licenciements économiques (520) et des autres licenciements (1510). Pour les sorties (mêmes catégories), le nombre de radiations administratives s'effondre sur l'année (-21.5%) mais augmente sur le mois. Dans les Côtes d'Armor la plus grande augmentation (+5.1%) touche les jeunes hommes de moins de 25 ans, les autres catégories statistiques sont stables ou en baisse. Le chômage de longue durée est stable, les offres d'emploi de plus de 6 mois sont en augmentation de 1.4% sur le mois (730 contre 720) tandis que les offres précaires diminuent de 3.9%. Dans le Finistère l'ensemble des catégories statistiques est stable ou en baisse, hormis les hommes de moins de 50 ans. Les offres d'emploi précaires diminuent de 5.8% sur le mois (2100 contre 2230). En Ille-et-Vilaine, 390 des nouveaux chômeurs sont des hommes, l'augmentation la plus nette (+3.4%) touche cependant les femmes de plus de 50 ans. La baisse des offres d'emploi durables (plus de 6 mois) est à noter : -6.2% sur le mois, soit 1970 offres contre 2100 collectées en janvier 2012. Enfin, dans le Morbihan l'augmentation du chômage des jeunes de moins de 25 ans (+2.6%) est tirée par celle du chômage des jeunes femmes (+3.9%, soit 80 chômeuses de plus en catégorie A).
Note inquiétante au tableau en Loire-Atlantique, les offres d'emplois collectées par Pole Emploi sont descendues, surtout pour les emplois durables où 2074 offres ont été collectées en février contre 2854 en janvier : une baisse notamment due aux difficultés de certaines filières industrielles, notamment dans la navale à Saint-Nazaire qui ont cessé d'embaucher des intérimaires et signent des fins de mission à tour de bras. Des difficultés qui ont été en partie circonscrites par la reprise de SMCO (voir notre article) et le projet de reprise des chantiers Baudet (80 salariés sur les 92 seront gardés). Cependant, avec la sortie en mai du navire actuellement en chantier, une longue période de chômage partiel risque de commencer pour les salariés de plusieurs entreprises ; l'argent des bateaux de Viking Cruises annoncés comme cadeaux de Noël aux Chantiers n'a toujours pas été débloqué, donc les études préalables n'ont pas pu commencer (voir le site) notamment suite à un cafouillage des services de l'Etat. Ces difficultés constantes de la filière navale rendent plus nécessaire le regroupement de tous les acteurs bretons alors que les autres départements bretons se rendent compte des opportunités économiques exceptionnelles qu'offre la Réunification (voir notre article)
Le principe du pseudo-modèle économique français est de mener une politique économique débilitante et qui nie délibérément les réalités économiques du monde, qui l'érige en ennemi et établit les barrières d'un protectionnisme poussiéreux et dépassé. Le but est de rendre les territoires dépendants de la générosité de l'Etat vu en sauveur, en empêchant par tous les moyens les entreprises locales de se donner les moyens d'exister dans le paysage mondial. Tous les six mois, Saint-Nazaire se tourne vers l'Etat parce qu'il court à la catastrophe, tous les six mois, l'Etat français fait un grand baroud économique et décroche une commande pour les Chantiers. Cela ne peut durer éternellement, et de fait cela ne dure pas : nombreuses sont les villes, les régions où l'Etat a assuré des décennies durant une politique économique interventionniste et suicidaire avant de s'en retirer brutalement : les carreaux de mines désertés du nord, une certaine aciérie lorraine (voir le site) ou les friches de Vierzon, ancienne capitale française du tracteur sont là pour en témoigner. Le modèle économique français est une faillite, une escroquerie pour les territoires, et l'existence en Bretagne d'entreprises, d'emplois chaque jour plus nombreux et plus tournés vers le monde, est une bombe contre ce modèle. (voir notre article) Certains clament qu'en France la crise est finie, à coups d'emplois aidés ou non, c'est faux, car la France n'a pas les dynamiques suffisantes pour arrêter de couler (voir notre article) . Mais en Bretagne, la crise, c'est bientôt fini. Courage.
■Les auto-entrepreneurs ne comptent pas dans le chômage lorsqu'ils n'ont pas d'activité (60 % d'entre eux) mais dans le RSA.
Les bénéficiaires du RSA ne sont jamais évoqués aux côtés de ces chiffres, dont une partie sont l'équivalent du chômeur : ils ne travaillent pas.
Le chômage représente donc tous ceux-là, sans les compter ni les nommer... en gros : pas ceux-là !
En Bretagne, nous ne dépendons pas de l'esprit français... arrêtons de pleurer sur les chiffres ! Bravo Louis Bouvron pour cet article équilibré quant à la façon d’interpréter les chiffres en Bretagne !
Cette note d\'humour mise à part, je ne vois pas trop l\'intérêt de se réjouir de la \«France qui coule\», tout en se félicitant de la hausse \«modérée\» en Bretagne.
Parce que mon Petit Louis (quel numéro ? après 14, 15, 16, 18... ) a un permis de conduire français, une carte d\'identité française, une carte d\'électeur française, un passeport français, une carte vitale française, qu\'il reçoit ses allocs par la France, qu\'il fait ses études dans une université française, qu\'il paye ses impôts pour la France, qu\'il profite des services publics et des infrastructures françaises...
Bref, qu\'il le veuille ou non, le petit Louis est de nationalité FRANçAISE et ne peut donc se réjouir de la de descente aux enfers de ce pays auquel il est évidemment intimement lié.
Et puis, admettons que vous êtes allemand, ou anglais. Vous êtes expatrié en France, vous avez une carte d'élécteur française, un permis de conduire français (voire un permis de chasse), vous roulez sur les routes françaises, et bénéficiez d'une aide française pour rénover votre maison dans les Causses... cela ne fait pas de vous un français pour autant ! Le cas des Bretons est le même.
C'est loin d'être le cas pour tous les étrangers à toutes les élections.
A priori, le Breton a encore le droit de voter à toutes les élections. Et de choisir des partis qui le défendent, qui mettent en avant l'intérêt de sa nation. Les résultats des différents partis régionalistes démontrent que l'audience de ces derniers dépassent très rarement les 10%. Quant aux partis nationalistes, leurs scores relèvent de l'anecdote.
«Le cas des Bretons est le même.»
Sauf que le Breton est français depuis le XVIème siècle, qu'il assimilé à ce pays.
Je ne nie pas le particularisme énorme que la Bretagne recèle au sein de l'Etat français.
Comme beaucoup de Bretons, je revendique l'identité bretonne, le renouveau de la langue bretonne, la promotion de la culture bretonne.
Néanmoins, comme le pense la majorité des Bretons, cette fierté, cette identité brandie en étendard, n'a rien de politique.
Breton d'abord. Français ensuite. Mais Français assurément. Il suffit de voir la mobilisation aux différentes élections nationales (pour des partis nationaux) et, chose anecdotique mais significative, pour les événements sportifs lorsque la France joue, quel que soit le sport.
On a jamais vu autant de bordel et de fêtes à Brest, Carhaix ou Lorient lorsque la France est arrivée en finale en 2006 (en 98, j'étais pas là !).
Encore un exemple, encore sportif, mais récent : Finale Rennes Guingamp au stade de France : le stade entier reprend le «Bro gozh ma zadou» et, quelques minutes plus tard, la Marseillaise. Aucun sifflets n'est entendu. Preuve de cette identité duale.
Je ne pense pas que des Suédois en exil en France auraient fait une telle fête à l'équipe de France...
Et, bennozh Doue, le Breton n'est pas assimilé aux français. Expatriez-vous en France, bien au milieu à 300 km de toute mer, vous allez comprendre tout de suite.
Un article d'une rigueur douteuse qui est infirmé par les chiffres publiés hier. Croire que c'est la France, l'Etat, le jacobinisme et j'en passe, qui sont responsables de la crise est faire preuve d'une incompréhension de l'économie et de la finance mondiale.