Le gouvernement français fixe une feuille de route pour l’hydrolien malgré les incertitudes poli

Article publié le 21/03/12 17:35 dans Science et Technologie par Louis Bouveron pour Louis Bouveron
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Un projet de parc hydrolien

Lundi 19 mars, Eric BESSON, ministre de l'Industrie, s'est rendu au siège de DCNS où il a réaffirmé l'intention du gouvernement actuel de faire de la France le premier pôle européen des énergies marines renouvelables.


Les énergies marines renouvelables recouvrent trois types de sources d'énergie : l'exploitation du vent depuis des éoliennes fixes ou flottantes implantées en mer (éolien offshore), l'énergie des vagues (houlomotrice) et les courants des marées (hydrolien).

Il a rappelé les efforts récents du gouvernement pour y parvenir, notamment le soutien au projet WINFLO (projet de parc éolien offshore flottant) en Bretagne (voir le site) et TECHNIP en Provence (projet d'éoliennes flottantes à axe vertical, impulsé par la société Technip (voir le site) ) Une information va être lancée d'ici fin avril par le gouvernement sur le potentiel hydrolien du raz Blanchard, en Manche, ce qui permettra aux industriels et aux scientifiques d'affiner leur connaissance du site et de proposer des projets de valorisation de ce site. Ensuite, d'ici la fin de l'année, Réseau Transport Electricité (RTE) précisera les conditions de raccordement au réseau français d'électricité d'hydroliennes potentiellement implantées sur ce site, afin de concrétiser le projet, signé le 17 février 2012, d'interconnexion électrique sous-marine entre l'Angleterre, la France et l'île anglo-normande d'Alderney.

Ces annonces ne doivent pas faire oublier les difficultés que traverse actuellement la filière éolienne, confrontée sur terre à une hostilité citoyenne grandissante, notamment à cause de l'impact visuel des éoliennes (voir notre article) . Cette hostilité a été l'une des causes du report sine die du projet de parc éolien offshore du plateau de la Banche, devant La Baule. Par ailleurs, la recherche est encore balbutiante, et nombre de questions ne sont pas résolues quant à la résistance des éoliennes flottantes, ce qui a conduit en juillet dernier le basque Iberdrola, un des concurrents pour l'appel d'offre éolien en France et en Bretagne, à renoncer à l'implantation d'un parc éolien flottant de 400 MW en Allemagne ; ce parc se fera finalement sur des éoliennes fixes (voir le site) La maintenance pose aussi des questions, même si elle est vivement encouragée par les exécutifs des territoires riverains puisqu'elle sera potentiellement créatrice d'emplois pérennes et valorisera les compétences industrielles locales (câblage, construction métallique, chaudronnerie, construction navale (voir le site) ). Enfin pour l'heure la plupart des efforts se font en France fidèlement au « modèle économique français » c'est-à-dire avec une implication grande des services de l'Etat : ils sont donc à la merci d'une dégradation brutale de la situation économique de celui-ci ou d'un changement des priorités politiques.

La Tribune annonce par ailleurs le report probable de la deuxième tranche (3.000 MW) de l'appel d'offres pour l'éolien offshore, alors que la toute jeune filière éolienne française est à la peine. Le changement des priorités politiques et l'absence de cohérence des politiques énergétiques a déjà entrainé la quasi-mort de la filière solaire française, avec le moratoire sur la filière photovoltaïque, qui a duré dix mois, le temps que sortent enfin les nouveaux cadres juridiques (en septembre 2011) et que la France apparaisse définitivement dépassée (voir le site) Le même destin semble maintenant guetter la filière éolienne, qu'elle soit terrestre ou maritime, faisant espérer aux acteurs industriels plus de cohérence politique et moins de dirigisme économique de la part de l'Etat français… un vœu pieux ?


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