Présidentielle 2012 : Où est le droit du peuple ?

Lettre ouverte publié le 20/03/12 12:26 dans Elections 2012 par Angèle Jacq pour Angèle Jacq

La raison d'être d'Aï'ta est la défense de la langue bretonne et la présence de cette culture de façon visible sur le territoire historique de la Bretagne. Ces jeunes le font avec foi, sérieux et leur démarche est juste : la vie d'une langue est dans son parler et sa présence écrite dans les lieux publics comme cela est dans tous les pays européens, hormis la France… et la Grèce !


Aussi, quelle honte de voir avec quelle violence, la police a réprimé à la poste de Guingamp, cette action de rappel du droit européen respectueuse des personnes et des lieux.

On parle même d'inculpation et de procès à venir : dans quel pays vivons-nous donc ? Dans lequel la force remplace le droit ? Un droit que la France oblige à faire respecter par les pays entrant en Conseil de l'Europe mais se refuse à ratifier et appliquer chez elle, fondatrice de cette Europe ?

Un pays où le discours politique des présidentielles se traîne si bas qu'il lui faut une mise en scène à coups de millions pour se faire entendre dans les fracas d'une bipolarisation politique imposée aux votants potentiels et aux autres ! Un scandaleux tapage dispendieux pour évacuer les vrais problèmes de la crise et de la dette nationale qu'à terme le citoyen moyen sera seul à payer car l'État comme les élus refusent de diminuer leur train de vie et de réformer la république. Un tapage que ce citoyen moyen ne veut plus entendre mais que les médias nationaux suivent, font mousser et retransmettent avec une déplorable sottise. Bipolarisation imposée aussi, pour sauver la façade d'une démocratie qui côtoie chaque jour, voire dépasse, une mascarade théâtrale affligeante.

C'est la fin d'une époque où la parole donnée, pour ces gens-là, n'a jamais eu sa place ! La fin d'une époque qui n'en finit pas de finir…

La ratification de la Charte ? D'un côté, c'est non ; de l'autre c'est du bout des lèvres… et ne se fera pas.

La réunification de la Bretagne ? D'un côté la re-centralisation et le déménagement territorial coulé dans le marbre au seul avantage sonnant et trébuchant de Paris et de sa direction jacobine ; de l'autre : un “oui” poussif pour une nouvelle décentralisation… “mais pas celle que les Bretons demandent”. Façon benoîte de nous dire qu'elle ne se fera pas. De ce côté-là aussi, le jacobinisme triomphe, toutes manettes entre les mains sur le territoire – ou presque - en attendant… peut-être l'Élysée ? En Finistère, le conseil général supprime les subventions aux associations culturelles bretonnes…

Quelle que soit l'option - droite ou gauche – elle veut faire le bonheur du peuple malgré lui, appliquer ses propres idées, mais surtout, préserver ses privilèges. Car ces politiques nous confisquent d'avance notre droit citoyen et écrivent l'histoire comme si les populations n'existaient pas.

Vers quelle catastrophe historique nous mènent-ils ?

Raison de plus pour le clamer haut et fort à la grande manifestation du 31 mars à Kemper pour défendre “nos langues, nos cultures, un droit, une loi.

Deomp de'i, evit ar brezhoneg !!! ”


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