La Maison de la Culture de Nantes est un hôtel particulier datant de la fin du dix-neuvième siècle, situé rue Harrouys. Avant de devenir les locaux d'associations bretonnes, ce bâtiment était l'antenne nantaise du conservatoire national de musique et de théâtre, comme peut encore en témoigner une pancarte sur la façade; une grotte de Lourdes dans le jardin, vide mais de dimensions imposantes, témoigne d'un passé plus pieux dans un quartier où les implantations religieuses étaient légion : l'ancienne clinique Saint-François, dont le bâtiment néogothique héberge Presse-Océan depuis quelques jours, est à deux pas. Aujourd'hui, ce très bel exemple du patrimoine architectural nantais est dans un état de dégradation très préoccupant.
Les façades, en pierre de Loire sculptées, sont usées et effritées ; il en est de même pour les moulures des fenêtres et les encadrements de porte. Les grilles en fer forgé sont complètement rouillées. Le jardin voit ses murs couverts de lierre ou de mousse, et un tas de terre sert occasionnellement de piste de vélo pour des enfants du quartier, qui y laissent outre les ordures de leurs goûters, des graffitis sur les murs. A l'intérieur, le constat est le même : les plafonds se désagrègent, et les murs tombent en poussière...
Seulement voilà : le statut de ce bâtiment n'est pas très clair : si le panneau Nantes Métropole à l'entrée indique bien que cette maison appartient à la municipalité, celle-ci considère que c'est aux occupants de s'occuper de l'entretien, comme c'est malheureusement souvent le cas dans ce genre de situation. Occupants et municipalité se renvoient la responsabilité des réparations lourdes, dont l'urgence commence à se faire pressante.
Alors finalement, on a une proposition : au lieu d'un nouvel animal dans le hangar à bananes, ou d'une nouvelle ligne Chronobus, on pourrait peut-être donner au patrimoine nantais en péril les moyens dont il a besoin pour demeurer intact ? Après tout, il en vaut la peine non ?
Par Louis Lecomte
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