Nicolas Sarkozy chahuté à Bayonne : quand les Basques prennent leur destin en main !

Article publié le 2/03/12 1:04 dans Elections 2012 par Louis Bouveron pour Louis Bouveron

Nicolas Sarkozy a connu aujourd'hui une journée difficile à Bayonne. Le maire de la ville avait averti le président-candidat d'éviter de venir au quartier du Petit Bayonne. Alors, le candidat-président l'a approché le plus possible, jusqu'au pont Marengo, avant de devoir battre en retraite vers un bar.

Il s'est réfugié dans le bar du Palais après avoir été très fraîchement accueilli par plus d'un millier de manifestants pour l'autonomie du pays basque. Les CRS ont été mandés en grand nombre pour charger et dégager le président qui ne manquera pas d'exploiter l'incident et jouer, selon la stratégie que lui impose son conseiller spécial Buisson, artisan du célèbre discours de Grenoble, sur les terres du FN en exaltant l'opposition entre la République et les irrédentistes de tous bords, basques, corses ou… bretons. Dans la foule hostile au président se trouvaient aussi des militants socialistes, écologistes (mouvement Bizi), le tout étant arrosé par les confettis des militants de la coalition Baterra pour une collectivité territoriale basque.

Plus tôt dans la journée, alors que le président visitait la ferme d'Itxassou, il a été approché par les indépendantistes qui réclamaient qu'il s'engage sur la création d'une collectivité locale spécifique aux Basques français – il a esquivé la question – et qu'il permette le rapprochement des prisonniers basques de leur pays ; le président ne s'est pas montré hostile à ce dernier point. Cependant il a refusé de répondre aux opposants à la ligne à grande vitesse qui étaient aussi présents dans le comité d'accueil.

En mars 2011, interrogé sur la question de la réunification de la Loire-Atlantique avec la Bretagne, le président avait déclaré aux Bretons Prenez votre destin en main ! les invitant par là-même à s'investir eux-mêmes pour refaire l'unité de leur collectivité territoriale et à initier la procédure localement. La même ligne prévalait pour la Normandie où Hervé Morin avait appellé en 2009 les deux présidents de région à lancer eux-mêmes la procèdure pour l'union de la Normandie (voir notre article) Les intrigues politiques et la crise ont détourné les Bretons et les Normands de la parole présidentielle. Mais les Basques n'ont rien perdu du message. Aujourd'hui, le mouvement civique pour la création d'un pays Basque français est plus fort que jamais.


Vos commentaires :
Claude Guillemain
Vendredi 15 novembre 2024
Le mouvement basque BIZI a parfaitement joué son rôle. Par contre, contrairement aux déclarations de l'UMP, je n'ai pas vu de manifestants du PS.

pétillon pierre-yves
Vendredi 15 novembre 2024
«Cependant il a refusé de répondre aux opposants à la ligne à grande vitesse qui étaient aussi présents dans le comité d'accueil. »

En Bretagne tout le monde est pour la LGV... La LGV enverra les jeunes et les diplômés vers le grand Paris et nous renverra les retraités vers la réserve bretonne. Faisant de ce fait renchérir le coût de la vie ici et assèchant nos maigres réserves de cerveaux jeunes et entreprenant !


Yann LeBleiz
Vendredi 15 novembre 2024
A la TV, on a bien vu des militants PSF, ou du moins présentant une photo de Holland, comme certains le petit livre rouge à une époque.

Pour M. Pétillon : «En Bretagne tout le monde est pour la LGV...»

Honnêtement, je ne suis pas sûr! Sauf, que cette ligne est présenté pour un «progrès», et qu'aucun projet autre n'est proposé (ni par Paris, ni par les bretons eux-mêmes)!

A un grand défenseur du «progrès» par la LGV, je lui ai demandé si l'argent dépensé pour quelques minutes de moins en TGV parisien ne serait pas mieux utilisé pour relier en RER rapide Brest à Nantes, ou finir les voies expresses Nord-Sud Bretagne et Rennes-Chateaulin?!

La réponse fut rapide : «A bien sûr, si c'est pour relier Brest à Nantes ou finir les voies expresses nord-sud, bien sûr que c'est plus utile que cette LVG!»

J'en reviens donc à l'article!

Oui, les Basques se prennent plus en main que les Bretons, ces derniers préférant attendre la bouche ouverte que Paris leur apporte «son» progrès!!!


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