Dihun qui veut dire « le réveil » en breton est une association de parents d'élèves créée en 1990 qui défend les bienfaits du bilinguisme et du plurilinguisme dès la petite enfance. Dihuna pour objectif le bilinguisme par les deux langues de proximité, le breton (ou le gallo) et le français, complété par l'introduction d'une troisième langue, l'anglais, dans le cadre du PMB, le Programme multilingue breton, programme qui a reçu en 2007 le Label européen des langues. Le DVD qui accompagne ce livre illustre d'ailleurs de manière on ne peut plus vivante le travail de l'association. C'est sous l'enseigne des écoles catholiques que se développe son action.
Mais ce livre relate aussi le parcours, les réussites et les échecs de Dihun. Il a pour ambition de raconter, sans langue de bois aucune, l'histoire tumultueuse d'une association qui, depuis plus de vingt ans maintenant, doit naviguer au gré des humeurs de l'État, de la Région Bretagne et de l'Enseignement Catholique. C'est aussi un portrait en filigrane de l'action de Yannig Baron, que ses coups de gueule et ses grèves de la faim ont fait connaître du grand public, de Chantal Clément, la nouvelle présidente ainsi que des salariés qui ont porté l'association.
Thierry Jamet est le directeur du Temps éditeur. Passionné par les langues et tout particulièrement par les langues de Bretagne, il enseigne le breton aux adultes en cours du soir à la Bernerie-en-Retz (Loire-Atlantique). A l'occasion des 20 ans de l'association Dihun Breizh, il a participé à l'organisation du colloque qui s'est déroulé à l'Institut de Locarn en juin 2010 et qui s'intitulait « Quelle politique linguistique pour la Bretagne du XXIe siècle ? ». C'est en tentant de créer un projet d'école multilingue bretonne à Pornic qu'il rencontrera en 2005 Yannig Baron, président fondateur de l'association.
Contact : Thierry Jamet / Le Temps éditeur 16, rue de l’Église – 44210 Pornic
02 40 82 18 60 / 06 29 47 23 59 – tjamet@an-amzer.com – www.an-amzer.com
20 ans de combat pour les langues bretonnes
Auteur : Thierry Jamet
Date de parution : février 2012
ISBN : 978-2-36312-006-9
Diffusion : Coop-Breizh
Format : 14 x 20 cm – Broché
Prix public : 9 €
Cahier quadri : 12 pages
Nombre de pages : 134
DVD inclus dans l'ouvrage
■C'est le même programme que celui pratiqué dans les Ikastolas du Pays Basque sud par exemple sous le nom «d'Eleanitz» et qui est l'une des raisons de leur succès.
Retirer ce financement à Dihun au nom de «l'anglais» c'est comme si l'on retirait une partie des subventions de Diwan sous prétexte que dans ces écoles on enseigne aussi le français, l'anglais, et bien d'autres choses dans une autre langue que le breton.
Ceux qui veulent en savoir plus peuvent acheter le livre ci-dessus de Tieri Jamet.
C'est d'autant plus absurde que cet argent sert non pas à enseigner mais essentiellement à former les enseignants et intervenants et pas à payer la partie officielle des programmes en anglais, mais ce qui en dépasse, les parents en étant les premiers financeurs.
Ce genre de mesure est un très mauvais coup porté à une vision globale de la mise en place d'une politique linguistique en Bretagne dont les premiers bénéficiaires sont évidemment les Langues de Bretagne elles-mêmes et les enfants.
La Bretagne et les bretons se privent ainsi des avancées de la pédagogie de l'enseignement des langues au moment où cette même pédagogie va se mettre en place au Pays basque nord par exemple.
Au lieu d'étendre à toutes les filières bilingues ce progrès reconnu ailleurs, l'on reviendrait ainsi en arrière et on fermerait l'horizon au progrès.
Yannig BARON, ancien président de DIHUN.
Pour Artigal comme pour les Ikastalas, la question est simple. Ils ont pensé qu\'ils ne pouvaient pas sauver leurs propres langues à côté des \«grandes\» qui envahissent tout, mais seulement en les mettant au centre d\'un bouquet et non en les laissant comme une petite fleur (très jolie certainement)mais, à côté d\'une grosse qui l\'étouffe.
Pour résumer ils ont compris il y a déjà longtemps que depuis 50 ans le monde avait changé et que la pédagogie avait fait des progrès. Et ils ont construit ce concept (ce n\'est pas une méthode mais une manière de faire) de l\'introduction de la 3e langue chez les enfants bilingues, car les enfants d\'aujourd\'hui ont besoin et de leur langue de proximité et de celle de l\'Etat et d\'une langue internationale. (Il s\'agit pas de savoir si cela plait ou ne plait pas. C\'est un fait incontournable et il vaut mieux l\'utiliser à son profit que le contraire)
Et eux, comme beaucoup d\'autres ont aussi compris que si le bilinguisme favorise les deux langues, le trilinguisme (Pas fait n\'importe comment) favorise les trois.
Qui pourrait croire que les Ikastolas auraient travaillé au détriment du basque et qu\'éventuellement moi je l\'aurais fait au détriment du breton ?
Par ailleurs, DIHUN a adapté, partiellement, cette manière de faire au profit du gallo.... n\'est-ce pas là un second péché capital ? si on regarde le tout d\'un point de vue fixiste...
Oui, j\'ose le dire, ce point de vue fixiste qui ne voit pas ce qui se passe ailleurs (Et ce n\'est tout de même pas en France, dans l\'E N ou l\' E C qu\'on trouve les champions du monde de la pédagogie de l\'enseignement des langues...) porte tord à l\'avenir du sauvetage des langues de Bretagne.
Oui j\'ose le dire, c\'est en regardant ce qui se passe ailleurs que l\'ont offrira aux Bretons des raisons d\'offrir à leurs enfants le bonheur d\'une éducation avec leurs langues au centre d\'un système plurilingue.
Et cela a été également compris par la commission N° 1 du CCB et par tout le CCB qui a voté des \«Propositions\» à la Région allant dans ce sens. Compris également pas les députés qui ont mis ce concept dans les propositions de loi qui seront peut-être débattues un jour. Compris par de nombreuses directions d\'écoles qui sont furieuses de cette décision. Compris par de très nombreux parents qui en voient tout l\'intérêt pour leurs enfants...
Mais pas compris par le groupe qui mène la danse en ce domaine et ne tiens pas, compte des avis du CCB, de Dihun et de bien d\'autres. On en peut compter non plus sur ceux qui n\'ont pour objectif que l\'application de \«règlements\» dont on connait la valeur pour le breton ou le gallo...
Cela ne sert pas la cause des langues de Bretagne. Ce fixisme est me semble-t-il à la base du fait que nous avons pris un retard considérable sur nos amis européens mais aussi hexagonaux.
Il serait vraiment dommage de tuer cela au lieu de le mettre au service de tous. Aux Bretons de le faire savoir à la Région.
CCB = Conseil Culturel de Bretagne.
Yannig BARON Ancien président de DIHUN.
Là aussi c'est une question qu'il ne faut pas lâcher et sur laquelle il faut se montrer persévérant. Les media bretons, en particulier sur internet, aurait d'ailleurs leur rôle à jouer la dedans, même si on voit que publier des mises au point sur ABP ne suffit pas pour faire avancer les choses. Personne ne lit ABP au niveau du Conseil Régional ?
Le Conseil Régional, à commencer par son président, et tous ses membres intéressés par la question sont bien informés. Ils avaient à leur disposition les «propositions» du CCB dès le 14 mai 2011. Leur attention avait été attirée par le vote très critique de ce même CCB en décembre et par d'autres communiqués publiés ici ou là sans compter nombre d'échanges personnels avec tel ou tel.
Pour ce qui est des linguistes, ce qu'il y a de mieux en Europe dans le genre, de l'Hexagone, d'Euskadi et de Catalogne était au colloque de Locarn en juin 2010 portant justement sur ce sujet. il y avait beaucoup de représentants du monde économique et politique. Conseillers Régionaux, députés, et même représentant du Rectorat. Mais pas de représentant de l'Ofis par exemple, ce qui était très significatif. Il y avait eu un très bon article dans Ouest-France, d'autres ailleurs, des reportages sur l' ABP - Que peut-on faire de plus?
L'adage dit: «Il n'est de pire sourd que celui qui ne veut entendre...»
L'analyse et le vote de «l'actualisation de la politique linguistique de la Région» reportés de nombreuses fois, devrait avoir lieu soit ce 9 mars soit le 31 nous dit-on. Nous verrons bien les choix et les attitudes des élus...
Yannig BARON - Observateur attentif.