Qui ne connaît pas Job An Irien ? Homme à la culture immense (religieuse, interceltique), curieux de tous et ouvert aux jeunes qu'il rencontre souvent (la chorale Allah's kanañ, plusieurs fois championne de Bretagne est composée de jeunes bretonnants qui se sont connus en Israël, lors d'un des nombreux pèlerinages qu'il organise), il était venu dans une salle comble ce samedi parler des origines de la religion catholique en Bretagne.
Il parle de l'inaptitude de l’Église à laisser une place aux femmes encore aujourd'hui : au IVe siècle, une lettre qu'il lit dénonce ces femmes qui, en Grande-Bretagne, servent à la messe et ont une trop grande place. La femme celte était quasi l'égale de l'homme.
« La suite devait continuer à confirmer cette tendance, la religion catholique n'a jamais su comprendre qu'il pouvait exister une unité dans la diversité et le respect de ces diversités. Si l’Église avait pris en compte les différences culturelles, on n'en serait pas à se demander quelle place peuvent avoir les femmes au sein de l’Église ».
Défenseur des minorités linguistiques, il doit partir plus tôt pour dire sa messe à Minihy à 18 h, il parle un breton qu'il lui était interdit de parler à l'école de Bodilis quand il était petit, alors que l’Église et la maison employaient cette langue quotidiennement.
Ce qui est premier chez les Celtes, ce ne sont pas les territoires, mais « une communauté de gens qui se mettent ensemble ». Les plou ou les gwi signifient le peuple rassemblé autour de... Pluguffan autour de Guffan, Gwisseni, Guipavas, Plouvorn, etc.
Sainte Anne est aussi un symbole de syncrétisme entre la déesse mère celtique, la Pachamama et la mère de Jésus. Il existe une église Sainte Anne à Jérusalem, on trouve une sainte Anne à partir de 400 dans l'évangile apocryphe, elle est vénérée dans une partie de l'Asie. On a trouvé à Sainte-Anne-la-Palud des petites statuettes en pierre blanche, une femme nue avec un enfant sur les genoux, probablement une déesse de la fertilité (cette statuette se trouve actuellement au musée de Landévennec). Ana en vieux celte signifie palud, marais (au Xe siècle). En Irlande, à côté de Killarney deux collines s'appellent les deux seins d'Anna, la terre est féconde et qui peut être plus féconde qu'Ana qui a donné naissance à Marie qui a donné naissance au fils de Dieu ?
Brigitte est une déesse celtiqe et aussi un personnage historique. Ce serait une vestale gardienne d'un feu sacré, gallo-romaine, qui serait devenue chrétienne. D'autres filles l'auraient suivie, et se sont installées autour d'elle pour vivre une vie monastique. Elles ont gardé vivant ce feu jusqu'au XIIe siècle, année où un évêque normand l'a fait éteindre. Brigitte a prié pour la conversion de l'Irlande. Par ailleurs sainte Brigitte serait aussi celle qui a aidé la vierge Marie à mettre au monde Jésus, elle n'avait ni mains ni yeux et quand le Christ est né, elle a vu et ses mains sont apparues. Brigitte est devenue la Marie des Gaëls et est fêtée le 1er février.
La conférence se termine. Job est assailli de questions. Sur les fontaines, Saint Gunthiern, pour signer un autographe (les livres sont tous partis), il prend un café vite servi par Anne-Marie et part rejoindre le Léon. Il faudra partir bientôt pour Jérusalem et continuer à préparer le pèlerinage au pays de Galles cet été. Sans compter les livres et recherches en cours ...
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