La navale dans la tourmente à Lorient et Saint-Nazaire : l'Etat refuse le moratoire sur les licenc

Article publié le 14/02/12 17:26 dans Société par Louis Bouveron pour Louis Bouveron
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Saint-Nazaire ou la navale au cœur de la ville.

Alors que les salariés de la SMCO, de la SMCN et des chantiers Baudet ont manifesté, accompagnés de 2000 personnes ce matin à Saint-Nazaire, la tempête s'étend à Lorient.

Nous apprenons à l'instant par la CGT Navale qu'aux chantiers du Rohu à Lorient, il n'y a plus rien à construire après la livraison en septembre du navire en cours de fabrication. L'actuel navire en cours est une navette transrade pour complèter celles qui relient déjà Lorient à Locmiquélic et à Portlouis (voir le site) ; les ouvriers du Rohu travaillent à marche forcée, et avec force heures supplémentaires pour livrer aussi un sablier nommé le Saint-Pierre et dont une partie a été sous-traitée en Roumanie.

Le chantier du Rohu, qui existait avant-guerre et a participé à la courte aventure des barges en ciment, renaît après 1945dans les alvéoles de Keroman, ferme dans les années 1980, est repris par le groupe Leroux et Lotz (chantier naval à Saint-Malo) et prend le nom de Lorient Naval et Industrie. Vendu à Alsthom, il prend le nom d'Alsthom Leroux Naval puis est revendu avec Saint-Nazaire à Aker Yards en 2006 racheté en septembre 2007 par STX.

La fin du travail en septembre annonce une longue période de chômage technique, puisque même si une commande est signée d'ici là, les six mois d'études préalables repoussent d'autant le découpage de la première tôle. Le chantier et ses emplois sont donc menacés.

A Saint-Nazaire, nous écrivions il y a quelques jours que près de 200 emplois étaient menacés dans la sous-traitance navale historique (voir notre article) ; la situation n'a pas changé, mais les salariés bénéficient du soutien des autres salariés du secteur et des nazairiens. A l'issue de la manifestation d'aujourd'hui, qui a réuni 2000 personnes d'après les organisateurs, les représentants des salariés et des Chantiers ont été reçus à la sous-préfecture où ils sont restés une heure et demie.

Les services de l'Etat ont refusé le moratoire sur les licenciements réclamé par la CGT (voir le site) . D'après Fabrice DAVID, secrétaire général de la CGT, les services de l'Etat ont argué «ne pas en avoir les moyens juridiques». En revanche, ils ont accepté la tenue d'une table ronde sur les métiers de la sous-traitance et le dumping social; cette table ronde aura lieu en mars... une date trop tardive pour la CGT.

Les unions locales de la CGT, de FO, CFDT et CFTC pointent la politique de sous-traitance de STX, qui fait venir massivement – jusqu'à un tiers de la main d'œuvre – des travailleurs de pays « à bas coûts salariaux », autrement dit, du tiers monde et d'Europe de l'Est. Un dumping social de la sous-traitance épinglé aussi par la municipalité de Saint-Nazaire.


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