Le Conseil Culturel de Bretagne donne son avis sur le projet d'actualisation de la politique linguistique de la région "Bretagne"

Communiqué de presse publié le 23/01/12 11:30 dans Politique par Yannig Baron pour Yannig Baron
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Comme chacun sait le Conseil Régional va se prononcer la semaine prochaine sur l'actualisation de sa politique en la matière. Réuni en Assemblée Plénière samedi 21, le Conseil Culturel de Bretagne a donné son avis sur le sujet comme il lui revient de le faire.

Le CCB souligne que cette politique s'inscrit dans la continuité de celle mise en place en 2004. Il rappelle qu'il avait voté à l'unanimité le 14 mai 2011 des « Propositions pour l'enseignement des langues de Bretagne » et analyse ensuite ce qui est proposé.

Le principal obstacle au développement étant celui du nombre d'enseignants formés, le CCB constate que les mesures prises jusqu'à présent n'ont pas permis de résoudre le problème et propose une accentuation de l'attribution de « congés formation » afin d'orienter plus d'enseignants monolingues volontaires vers les filières bilingues. Il demande ensuite la création d'un groupe de travail chargé de repenser l'ensemble de la formation supérieure.

Il regrette l'absence de toute référence à l'introduction de l'anglais suivant les principes pédagogiques de « l'enseignement intégré des langues » dans les filières bilingues comme cela se fait avec succès dans les Ikastolas en Euskadi et aussi dans nombre de filières catholiques en BZH.

Il déclare apprécier la volonté de la région de parvenir à une généralisation de l'enseignement des langues de Bretagne. Ceci peut paraître optimiste quand on lit le document de référence qui indique seulement « qu'il serait légitime de le faire » comme en Corse.

Ensuite il regrette l'absence de la transversalité de la politique linguistique qui permettrait à l'ensemble des secteurs de la Région de s'y impliquer. Par exemple le service « Formation » disposant de 496 millions d'euros en 2012 pourrait financer la formation des enseignants à un autre niveau que l'actuel.

Le CCB souhaite que «l'Office Public de la Langue Bretonne» soit confirmé dans son rôle de référent" … « mais n'exerce aucune fonction de contrôle... » Puis il demande au Conseil Régional de retirer la disposition prévoyant de « veiller à la bonne utilisation des normes linguistiques » introduisant un contrôle sur les acteurs culturels et les médias... Appuyant sur ce point, le CCB souhaite vivement que le soutien de la Région ne soit pas limité aux ouvrages rédigés dans une seule des orthographes en usage afin de respecter la liberté éditoriale. Le politique n'a pas à intervenir dans les choix esthétiques est-il également affirmé...

Il poursuit en s'interrogeant sur certaines affirmations du rapport méritant d'être approfondies. A propos du gallo, il s'inquiète de l'absence de mention concernant le renforcement du soutien au développement de cette langue en particulier en ce qui concerne l'offre de cours du soir et de stages courts, ce qui est pourtant une priorité commune définie par les associations.

Le CCB évoque la signalétique bi ou trilingue. Il propose que l'ensemble des troupes de théâtre offrant des interventions pour les jeunes et les adultes soient soutenues afin que les nouvelles troupes puissent émerger comme « Mat ar jeu » ou « La obra » par exemple.

Et pour terminer cette analyse fort critique comme on peut le constater, le Conseil Culturel de Bretagne demande que «dans un souci de transparence il serait souhaitable de réintroduire l'évaluation annuelle de la politique linguistique telle qu'elle a été réalisée de 2004 à 2009.»

Pendant ce temps un groupe de militants gallos manifestait dans la tribune avec leurs enfants.

Cet avis du Conseil Culturel de Bretagne a été adopté par 39 voix « Pour » 6 « Contre » et 3 « Abstentions » Voilà qui devrait donner à réfléchir aux élus du Conseil Régional. Il est grand temps de bâtir une politique linguistique à la hauteur des enjeux et des besoins des jeunes et de la société bretonne.

Yannig BARON


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
@M., Melle ou madame Spastik Lullaby (on aimerait savoir !). Jamais je n'ai traité les Bretons de pisse-froids ! Je visais en fait essentiellement les gens comme vous, «amis de la cause bretonne, dans l'Emsav mais pas trop quand même, on ne sait jamais, je pourrais avoir des ennuis». Un militant conscient mais pusillanime, en quelque sorte.
Ensuite, je n'ai ici jamais proné l'action violente qui semble tellement vous effrayer (courage quand tu nous tiens, attention vous pourriez vous blesser!). Non ! Uniquement la volonté de faire aboutir de légitimes revendications par l'investissement personnel et intégral ! Meriter le respect de ses adversaires, tout simplement, pas craindre comme vous d'être mouillé par la pluie. Et ma radicalité réside surtout dans la croyance en ce principe et pas dans l'usage d'une arme automatique (quelle drole d'idée, cela ne tourne pas rond chez vous ?). Mais le moindre discours un tant soit peu volontariste semble tellement vous faire peur !
En résumé, mon admiration va aux militants, aux vrais. Et au peuple Breton, aux qualités de combativité, de «bretteurs» (le mot vient de Breton, vous le savez sans doute), qui lui ont été de tout temps reconnues par ses pires adversaires. Met allas, gant tud eveldoc'h, e ya ar ouenn da goll ! N'ayez pas peur d'être viril, nom d'un chien ! vous verrez, cela est loin d'être contre-productif ! Déjà, vous aurez moins peur de vos maîtres, ce sera toujours cela de gagné !
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