En 2009, la pauvreté a augmenté en Bretagne… Mais moins qu’en France.

Article publié le 15/01/12 17:17 dans Société par Kevin Jezequel pour ABP
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L'INSEE publie en ce début janvier son analyse sur l'évolution des revenus des habitants de la région Bretagne en 2009. L'ajout des études consacrées à la Loire-Atlantique pour la même période permet d'obtenir un panorama global de la situation bretonne durant la première année de la crise économique.

Une situation moins inquiétante qu'en France.

En 2009, le taux de pauvreté [1] augmente légèrement par rapport à 2008 pour atteindre 10.3% en Loire-Atlantique et 11.2% sur le reste de la Bretagne. Il reste cependant avec celui de la région Alsace le plus faible de l'hexagone, la moyenne française se montant à 13.5%.

Les inégalités ont également progressé en Bretagne, mais faiblement. L'écart de revenus entre les plus riches et les plus pauvres reste le plus faible de France ; enfin, les revenus des 10% de population les plus pauvres ont baissé entre 2008 et 2009, mais de moins de 1% en Bretagne, pour une baisse moyenne hexagonale de 1.8%.

Entre autres explications, l'INSEE met en avant l'activité des femmes. La Bretagne, comme toutes les régions du « grand Ouest », « se caractérise par des salaires en moyenne un peu plus faibles qu'ailleurs, mais également par un niveau élevé de l'activité féminine. […] Nombreux sont les ménages disposant de deux salaires, ce qui les préserve des risques de pauvreté. »

Alors que selon l'INSEE « pauvreté et inégalité vont généralement de pair », en 2009 la Bretagne résiste – par rapport à la France - plutôt bien. Certaines catégories sont cependant gravement touchées par la crise.

Les plus touchés par la crise : les (déjà) pauvres, les jeunes, les ruraux de l'intérieur.

Ce sont les catégories déjà les plus fragiles qui sont le plus impactées par la crise. Tout d'abord les « déjà pauvres ». En Bretagne administrative (absence de données publiées en Loire-Atlantique), les 10% les plus pauvres de la population sont la seule catégorie à voir leurs revenus baisser en 2009 (baisse de 1% qui fait suite à une augmentation de 3.3% en 2008). Les catégories de ressources supérieures voient elles leurs revenus continuer à augmenter, même si beaucoup moins que l'année précédente.

Les jeunes subissent également la crise. Si les revenus de toutes les catégories d'âge ont été impactés en 2009, les ressources des moins de 18 ans et des 18-29 ans ont cependant été beaucoup plus fortement touchées.

Les différences peuvent également être sensibles entre territoires. Tout d'abord, l'intérieur des terres (présence importante d'agriculteurs et de travailleurs indépendants) est plus touché que les côtes (présence de nombreux retraités à revenus hauts et stables). Les habitants des communes très isolées et de certains pôles urbains sont également plus touchés que ceux des zones périurbaines. Les pôles ou il y avait déjà beaucoup de pauvreté sont généralement ceux ou les inégalités augmentent le plus. A Guingamp, les 10% les plus pauvres de la population vivent en moyenne avec environ 6200 euros par an, revenus qui ont chuté de 5.5% en 2009. A Redon, ce sont les revenus des 30 % de la population les plus modestes qui ont diminué. A Rennes, les revenus des 10% les plus pauvres ont baissé de 4.7%. Les zones de Lorient, Châteaubriant, Saint-Nazaire ou Derval sont aussi touchées.A l'inverse, dans les zones de Lannion, Auray, Quimper, les revenus des moins aisés –en moyenne déjà plus élevés – résistent et n'évoluent pas ou très peu. De même qu'à Paimpol, zone de Bretagne administrative à compter la plus forte proportion de retraités (41%).

En 2009, la Bretagne a mieux résisté à la crise que d'autres territoires. Les études de l'INSEE mettent cependant en exergue une montée des inégalités qui, faute de politiques volontaristes, pourrait signifier rapidement la fin de l'exception bretonne dans ce domaine.

[1] pourcentage des ménages vivant avec moins de 954 euro par personne et par mois


Vos commentaires :
Dimanche 5 mai 2024
Effectivement si cela peut consoler les Bretons mais comme la Bretagne est sous la dépendance économique totale de la France, cela ne change rien. Quand la France perd son triple A, c'est également la Bretagne qui souffre. quand des olibrius franchouillards veulent retourner au Franc, ce sera la Bretagne qui va la première en subir les conséquences, etc...
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