Réunification : amendement Le Fur - de Rugy voté. Danger !
Les députés ont voté, mardi 10 janvier, les modalités d'application du dernier volet de la réforme constitutionnelle de 2008 : le référendum "d'initiative partagée" entre parlementaires et citoyens et ont adopté l'amendement des députés Marc Le Fur (UMP) et François de Rugy (Les Verts) concernant le rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne administrative.
Le passage à l'Assemblée Nationale a été la première étape gagnante de la stratégie de l'UMP.
Comme cela était prévisible le texte a été en effet voté à une grande majorité par le parti gouvernemental mais a vu le PS s'abstenir et le G.D.R voter contre.
Le projet de loi va être transmis au Sénat qui, on le sait, a changé de majorité. Et c'est la deuxième étape de la stratégie que j'ai dénoncée comme une démarche politicienne dés le… 25 décembre dernier.
Le revirement de la majorité actuelle en faveur (il faut se souvenir les très nombreuses « interventions » dans ce sens, du député UMP des Côtes-d'Armor et se rappeler qu'à chaque fois, ce qui était prévisible, son parti les sabordait) de ce qui peut permettre une éventuelle réunification de la Bretagne, est en fait, à la veille de la présidentielle et des législatives, une très belle manoeuvre dont il appartient à chacun d'être conscient.
Il faut maintenant que le texte soit soumis, avant de revenir vers l'Assemblée nationale, à la commission ad hoc de la Chambre haute pour être « amendé » puis être inscrit… à l'ordre du jour. Là il peut subir le sort funeste et scandaleux de la loi du 30 janvier 2003, concernant la reconnaissance du vote blanc, à savoir un « enterrement de première classe ».
Autre élément d'importance est qu'il ne faut pas oublier, du fait des prochaines échéances électorales, la suspension des travaux parlementaires qui sera fixée fin février début mars.
Il est à peu près évident que le sens du vote en première lecture de l'amendement sera remis en cause… justement par le Sénat. Ce qui aura pour conséquences, au minimum, de jeter le trouble au sein du parti socialiste. C'est le but de l'opération.
N'oublions pas par exemple qu'Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, qui figure dans cette assemblée est farouchement opposé à la réunification et se trouve, au contraire de ses collègues de Bretagne gagnés depuis longtemps à cette issue du dossier, sur la même ligne que son ami en centralisme jacobin Jean-Marc Ayrault… et bien d'autres.
Les Bretons ne doivent pas être dupes des manœuvres politiciennes en cours.
Gérard GAUTIER
Saint-Brieuc le 11 janvier 2012
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