Mise au point d'outre-tombe
Même après sa mort sera-t-il obligé de s'expliquer une fois encore, une fois de plus, une fois de trop...
Rappelons les faits, puisque être informé, c'est être libre, rendons leur liberté à tous ces journalistes, éditorialistes et historiens prisonniers d'une portion d'histoire dont le souvenir ne cesse d'éveiller des passions, de la haine et de la confusion.
En pleine guerre, au début de 1941, se crée en Bretagne, un nouveau quotidien, La Bretagne. Son but n'était pas d'être un quotidien comme les autres, mais un organe d'opinion indépendant, créé essentiellement dans le but de conquérir pour la Bretagne et le peuple breton un statut d'autonomie régionale au sein de la France. Face aux autorités françaises de Vichy et de l'armée d'occupation allemande se créa ainsi un mouvement d'opinion suffisamment puissant pour conduire à la création du Comité Consultatif de Bretagne, première Assemblée régionale bretonne, dont les Assemblées régionales d'aujourd'hui ne sont que la réplique et la continuation. (Histoire du Quotidien la Bretagne et les silences d'Henri Fréville).
De plus, aucun des 987 éditos de « La Bretagne » ne contient la moindre incitation à la haine quelle qu'elle soit, ils sont tous dans la même ligne éditoriale à savoir la défense des intérêts bretons (voir une sélection des ces éditos sur le site fondationyannfouere.org).
Mais il y a longtemps que « normalement » Yann Fouéré a été blanchi de toutes ces accusations de collaboration, d'entente avec l'occupant... Où étiez-vous donc durant ces 60 dernières années ??? Vous êtes invités à lire « La Bretagne écartelée » ou encore un document historique oublié « La rapport de la Commission d'enquête galloise sur les événements de Bretagne » (disponibles auprès de la Fondation Fouéré).
Faut-il rappeler une fois de plus que Yann Fouéré ne fut pas gracié mais blanchi de toute accusation à la suite d'un procès devant les tribunaux français en 1955 et dont les minutes sont consultables aux Archives nationales.
Yann Fouéré était d'autant plus à l'aise devant ses accusateurs, qu'il n'a jamais fait partie du PNB ou de Breiz Atao, mais qu'il ne s'est jamais caché d'avoir pour amis certains de leurs militants, mais aussi par la suite d'avoir gagné une amitié indéfectible des compagnons de combat de la Résistance.
Pour conclure sur ce triste chapitre de l'histoire, laissez-nous citer ces propos tenus par Yann Fouéré dans le journal L'Avenir de la Bretagne en 1974 : «Pour moi comme pour la plupart de mes amis, sont des gens propres ceux qui, dans n'importe quel camp, dans n'importe quelle armée, dans n'importe quel parti, se battent ou se sont battus sans haine pour un idéal désintéressé, même si cet idéal n'était pas le mien. Les ennemis ont droit à ce respect, et je n'ai rien à retirer de ce que j'ai écrit là-dessus dans mes articles et dans mes livres. Aucun de ceux qui ont combattu ainsi n'a à se faire pardonner, et chacun peut rester fier du combat qu'il a mené».
Bien sûr il faut connaître le passé pour mieux préparer l'avenir. Préparer l'avenir Yann Fouéré n'a cessé d'y consacrer sa vie et laisse un testament de cet avenir, d'une Europe Fédérale, encore possible, en spécialiste de l'histoire et des sciences politiques, il plaide pour une société européenne «grandeur nature», pour une fédération européenne fondée sur les Régions-États, celle des peuples et non celle des États L'Europe aux cent Drapeaux (réédition disponible auprès de la Fondation).
(voir le site) de la fondation Yann Fouéré
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