Communiqué du jeudi 29 décembre 2011 à 16 h 50
Alors que l'année 2011 touche à sa fin, en mer, se profile la prochaine échéance importante pour le Trophée Jules Verne et avec elle la perspective d'un réveillon du Nouvel An dans l'hémisphère nord. Ainsi, dans 24 heures, Loïck Peyron et ses équipiers devraient-ils passer l'Équateur pour la deuxième fois de ce Trophée Jules Verne et se rapprocher un peu plus des derniers milles de ce tour du monde. Mais avant cela, c'est toujours au près, plus ou moins serré, dans des conditions qualifiées par le skipper lui-même d'idylliques, que les quatorze marins du bord soignent leur remontée au plus proche des côtes du Brésil.
Qui a dit que le près était l'allure la plus inconfortable en matière de navigation ? Certainement pas les hommes du trimaran géant qui “subissent” avec bonheur ces conditions depuis leur retour en Atlantique il y a maintenant quelques jours. Par désormais 10° sud, Loïck Peyron et ses équipiers bénéficient toujours d'un régime d'alizés qui les favorise grandement, leur permettant de faire route en ligne directe à des vitesses propices à consolider leur avance, le tout par des températures nettement plus enviables que celles rencontrées il y a encore quelques jours.
Contacté à la vacation de la mi-journée depuis les locaux de la Fédération Française de Voile, Pierre-Yves Moreau, boat captain de cette formidable machine, évoquait avec délectation l'ambiance du moment : « Cela fait maintenant quelques jours qu'on est au près, qu'on marche bien, qu'il fait beau, que ça glisse... Tout va bien ! On a eu tellement froid dans l'Indien et dans le Pacifique, qu'un peu de chaleur ça fait du bien. Ce qui est positif, c'est qu'on a de l'air et qu'on est en route directe. On en profite. On a 18 nœuds de vent, on est au bon plein et on marche à 22/23 nœuds. Ça devrait un peu mollir dans peu de temps. D'ici à 24 heures on va arriver à l'Équateur et dans le Pot au Noir qui sera quelques degrés au dessus ».
Un enthousiasme partagé par le patron lui-même alors que le Brésil n'est qu'à moins de 200 milles de la trajectoire du bateau et que cette distance devrait se réduire dans les heures à venir : «On va se rapprocher doucement des côtes brésiliennes et on va les »tangenter« dans la soirée. Les conditions sont idylliques, on sent que le bateau ne souffre pas et on va arriver à l'Équateur dans des temps canons ».
C'est demain, vendredi 30 décembre, dans l'après-midi, que cette fameuse ligne de séparation entre nord et sud devrait en effet être coupée pour la seconde fois, un mois après le premier passage, dans le sens de la descente cette fois. Même s'il faudra attendre le franchissement symbolique de cette frontière pour tirer toute conclusion, il semble que le Maxi Banque Populaire V ait un nouveau record intermédiaire à portée d'étraves. Ce dernier risque d'ailleurs de donner lieu à quelques règlements de comptes familiaux à l'arrivée, Loïck Peyron s'apprêtant à ravir à son grand-frère Bruno ce partiel de plus d'une journée.
Une fois passé au nord, l'équipage retrouvera les alizés de cette zone et devra surtout s'affranchir d'un Pot au Noir qui, fait exceptionnel, s'annonce d'une rare quiétude. La suite en revanche est d'ores et déjà sujette à interrogations et un grand tour de l'Atlantique Nord ne serait a priori pas à exclure d'après Loïck Peyron : « Le Pot au Noir semble vraiment propre. Plus on le franchit dans l'Ouest, ce qui sera notre cas, et plus c'est facile. La partie la plus dure, ce sera avec les alizés du nord-est. On va peut-être devoir arrondir notre trajectoire et viser Terre Neuve pour reprendre notre route ensuite. Il n'y a aucun intérêt à aller au près dans ces alizés. De même, l'anticyclone des Açores va nous empêcher de rallier Ouessant en route directe. On devra même peut-être aller très nord, vers le Fastnet, avant de faire route sur la ligne. Mais tout ça ne sont encore que des prévisions à une semaine ».
En attendant, la conjoncture météorologique actuelle va donner aux marins du Team Banque Populaire toute latitude pour accroitre leur avance, là où en 2010, Franck Cammas et ses équipiers avaient souffert de conditions beaucoup moins favorables. Les plus de 1.080 milles qui constituent le matelas du moment devraient donc faire des petits, à l'heure où la cellule stratégique annonce une perte de douze heures dans l'Atlantique Nord...
Avance/retard à 16 h
1097,9 milles d'avance par rapport au temps de référence.
Vacation du 28 décembre 2011
Loïck Peyron et Pierre-Yves Moreau (voir le site)
Rendez-vous demain pour la vacation audio, retransmise en direct sur le site voile à 12 h 30 : (voir le site)
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