La hausse du chômage se calme en novembre en Bretagne : + 1,09 %

Article publié le 27/12/11 16:35 dans Economie par Louis-Benoît Greffe pour Louis-Benoît Greffe
https://abp.bzh/thumbs/24/24389/24389_1.jpg
Evolution du chômage en novembre 2011 en Bretagne : infographie ABP.

Le chômage dans l'ensemble de la Bretagne augmente encore en novembre, mais seulement de 1,09 %. Le chômage en Basse-Bretagne repart à la hausse, alimenté par les Côtes-d'Armor et le Finistère. En revanche, la métropole Nantes-Saint-Nazaire est source de dynamisme et limite la casse en Loire-Atlantique. Dans certains départements français circonvoisins de la Bretagne le chômage baisse même, notamment en Manche (-0,9 %) et en Anjou (-1,5 %).

En France, le chômage touche 5 millions de personnes et se retrouve au même niveau qu'en 1999. Il atteint 9,1 % de la population, mais ce taux reste inférieur à celui de la zone euro (10,3 %), gonflé en effet par les très forts taux de chômages dans les pays du sud de l'Eurozone (Espagne, Italie, Grèce) touchés de plein fouet par la crise.

Dans les Côtes d'Armor, le chômage (catégorie A) augmente de 2,1 %, dans le Finistère, il augmente de 1,8 %, dans l'Ille-et-Vilaine de 1,3 %, dans le Morbihan, de 0,7 % et en Loire-Atlantique de 0,3 %. Dans l'ensemble, le chômage augmente de 1.09% dans toute la Bretagne.

Dans l'ensemble de la Bretagne, le flux des nouveaux chômeurs est alimenté par les fins de mission d'intérim et les non-renouvellements de CDD. En effet, la crise continue, obligeant les entreprises à resserrer les boulons sur tous les postes et notamment la masse salariale : les CDD et l'intérim paie les pots cassés en premier. En Loire-Atlantique, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a légèrement baissé sur un an, mais augmente de 0,3 % en un mois.

Dans les Côtes d'Armor le chômage des seniors explose sur un an (+17,8 %), autant chez les hommes que chez les femmes. Les jeunes hommes de moins de 25 ans restent les chômeurs les plus touchés en novembre. Le Finistère connaît une évolution similaire, seulement ce sont les femmes de plus de 50 ans et les jeunes des deux sexes qui sont le plus en butte au chômage. Les offres d'emplois précaires (moins de 6 mois) collectées par Pôle Emploi sont en augmentation de 28% sur un an dans ce département, de 1710 offres à 2190 : la crise continue à pressurer les entreprises en amenant avec elle la précarité de l'emploi. En Ille-et-Vilaine le chômage touche surtout les femmes : de moins de 25 ans (+5,5 % sur un mois) et de plus de 50 ans (+23 % sur un an, +5,7 % sur un mois). Le Morbihan se démarque par une évolution inverse : le chômage y touche plus les hommes de moins de 25 ans (+3,9 % sur un mois) et de plus de 50 ans (+2,5 %), le chômage des femmes et des 25-49 ans reste stable. En Loire-Atlantique enfin, le chômage des jeunes est en baisse sur un an, augmente légèrement par rapport à octobre (0,9 %), surtout chez les jeunes hommes ; le chômage des seniors des deux sexes diminue en novembre, mais augmente sur l'année (+8,1 %) surtout chez les femmes. Les offres d'emploi « durables » (supérieures à 6 mois) collectées dans ce département par les services de Pôle Emploi sont en progression de 11,7 %, avec 339 offres de plus entre octobre et novembre 2011.

La France prévoit une année noire du chômage en 2012, qui est aussi l'année des élections. En France, le dernier trimestre 2011 et le premier semestre 2012 sont d'ores et déjà prévus dans le rouge. Ce qui n'est pas pour rassurer les investisseurs et les agences de notation.

Le chômage devrait continuer à augmenter en décembre, janvier et février 2011 en Bretagne. La pluralité de ses moteurs de croissance et de ses métropoles devrait lui permettre de passer la tempête et de renouer avec la croissance de l'emploi au printemps ou à l'été 2012 au plus tard.Si la Basse-Bretagne connaît des difficultés, notamment industrielles (Sobrena), à la santé (Carhaix : (voir le site) ) ou aux services d'aide à la personne (la fédération ADMR du Finistère, déficitaire, publiera le 3 janvier un plan de licenciements et de départs volontaires), les Chantiers de Saint-Nazaire respirent après la commande de deux navires de croisière par Viking Cruises et soulagent ainsi leurs nombreux sous-traitants et les PME restent solides malgré la 2e vague de la crise.


Louis Bouveron


Vos commentaires :
Bertrand Deléon
Vendredi 15 novembre 2024
Le tout est de savoir combien de Bretons émigrent pour trouver du travail ailleurs. Ca diminue considérablement ce pourcentage.

Claude Guillemain
Vendredi 15 novembre 2024
Effectivement, la propension des Bretons à aller chercher du travail ailleurs est bien connue (j'en sais quelque chose). Il faut savoir qu'un Breton émigré ou expatrié sort des statistiques nationales et devient un Français de l'Etranger.
La nationalité française de la diaspora bretonne est visible partout, elle est évidente, et se place d’emblée comme marqueur efficace d’altérité. Sans disserter sur les caractéristiques de cette nationalité et de ce qu’elle peut justement impliquer dans le rapport à la notion d’altérité (!), on constate que, sorti des frontières françaises, un Breton assume généralement parfaitement cette nationalité. Cette nationalité implique par ailleurs très fortement, voire consubstantiellement, un attachement fort à l’Etat, ce qui dans un contexte diasporique, implique une solidarité de citoyenneté, plus qu’une solidarité nationale. Par ailleurs, il faut souligner que les relations internationales ne sont vécues que sur un mode interétatique (confusion si courante anglais/britannique, exemple parmi tant d’autres)

La nationalité bretonne de la diaspora, elle, est vécue de façon hirsute. Pour des raisons évidentes (perte de la langue pour les Bretons concernés, ignorance quasi totale de l’histoire de Bretagne, réflexe d’Etat) la nationalité bretonne se comporte à peu près exactement comme ce que la psychanalyse traditionnelle désigne comme l’inconscient, avec le lot de lapsus, d’actes manqués, qui viendrait en quelque sorte parasiter la visibilité lisse d’une nationalité française affichée. Ce refoulé national s’exprime également dans une sorte de rhétorique que nous qualifierons de poétique: autosatisfaction purement verbale d’être breton (cela n’est pas et ne peut pas être réellement vécu pour l’instant), nostalgie et amour déclaré du pays, dans les limites que lui réservent les clichés français (la mer, la gastronomie, un certain folklore, musical ou culinaire). Une place à part doit être réservé au discours économique ou technocratique: «la Bretagne est riche, compétitive, a réussi à s’en sortir…».
Pour nous, il s’agit purement et simplement de légitimer avec les moyens du bord la résurgence individuelle de sa propre nationalité bretonne. Une sorte de lapsus travaillé, de sublimation rhétorique d’un sentiment qui de toutes façons, ne s’inscrit jamais dans le réel.


Anti-spam : Combien font 5 multiplié par 8 ?