Jean-François Joubert, rencontré au hasard des stands d'éditeurs au salon ''Lennvor'' du Relecq-Kerhuon, est un homme attachant. A cela deux bonnes raisons au moins, d'abord il écrit, romans et récits et il a bourlingué. Pour un Breton né ''Zef'' ça ne peut paraître qu'assez ordinaire... Ça peut... mais pas tant que ça, Jean-François Joubert est en effet une espèce de Conrad ou de Cendrars dans son genre !
Un jour il quitte Brest et Recouvrance pour s'en aller rejoindre des amis partis vendre de l'épicerie à Maripasoula. Maripasoula une ville de cette Guyane prétendument française, prétendue département mais colonie authentique.
L'épicerie il la vend aux ''Boni'', ces descendants d'esclaves, aux Indiens, aux Européens aussi. '' Ils ne venaient pas en même temps. Là bas personne ne se mélange, Boni avec Boni, Blanc et Blanc... etc.'' se souvient-il.
Un jour, lassé peut-être des haricots en vrac et des maquereaux au vin-blanc, il va devenir chercheur d'or... Plus exactement il va faire chercheur d'or et en ramasser, après des mois à secouer la bâté, pas moins de trois grammes. Trois grammes qui faillirent bien, à son retour, être confisqués par la douane, trois grammes qui servirent anecdotiquement à régler le prix d'une course en taxi. Des aventures réelles mais également aventures initiatiques et oniriques à la recherche d'une gémellité disparue. Un livre émouvant !
''Désirs d'îles'', Jean-François Joubert, Éditions Édilivre, 180 pages, 16 €
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