La crise est maintenant à nos portes, car la France n'est déjà plus en croissance depuis le 2e trimestre 2011. Quand la crise touchera-t-elle la Bretagne, comment et que faire ?
La dépression qui arrive est causée par la conjoncture de la crise des dettes souveraines et les mesures d'austérité qui ont été prises pour comprimer les dettes. Les mécanismes de ces deux causes et les conséquences européennes sont expliqués ici (voir le site)
Jamais l'expression d'Alain Glon n'a semblé si juste… En effet, le principal débouché des entreprises bretonnes est le marché intérieur français . Or, l'économie française repose sur la consommation de denrées majoritairement importées, sauf dans quelques secteurs (agroalimentaire, automobile, nautisme…). La diminution attendue de la consommation, suivie de celle des importations, va se répercuter de façon négative sur les ventes des entreprises bretonnes, et ce dans les jours à venir étant donné que la France a renoué avec la crise depuis le début de l'été.
En ce qui concerne le marché intérieur breton, le problème de la Bretagne est qu'elle subit les décisions d'un ordre politique qui lui est extérieur et qui est étranger à son rythme économique. L'austérité française, qui répond à la persistance de la crise française depuis quatre ans, n'est pas adaptée à une Bretagne en pleine croissance économique et démographique. Pendant que la France ne cesse de détruire de l'emploi, avec encore tout récemment la liquidation de ParuVendu et 1650 personnes sur le carreau, les plans sociaux à répétition de GoodYear, Honeywell à Caen, Dachser en Vendée, France Soir, etc., la Bretagne crée de l'emploi (voir notre article) et apparaît comme un ilot de relative prospérité, au milieu de l'océan de la dépression française.
La résistance de la Bretagne à la crise ne manque pas d'y attirer des français. Ce mouvement soutient directement les secteurs du bâtiment, de l'agriculture et de l'industrie de transformation. Par ailleurs, le taux d'accroissement naturel breton ne s'est jamais aussi bien porté. Exemple à Joué-sur-Erdre, qui enregistre 52 naissances pour 2000 habitants, ce qui a valu à des journalistes parisiens de Paris Match de saluer la persistance de la Bretagne profonde à ne pas se laisser gagner par la crise : (voir le site) Le besoin d'écoles, d'équipements sociaux et culturels, de moyens de transport est donc très important en Bretagne et continuera de l'être car il s'inscrit dans des dynamiques longues, plus longues qu'un exercice budgétaire ou une situation de crise pluriannuelle.
Ces raisons réunies expliquent que la Bretagne entre en crise plus tardivement que la France et en sort plus rapidement. Les rythmes économiques de la France et de la Bretagne tendent ainsi inexorablement à s'écarter, alors que la vision politique de la France à l'égard de la Bretagne ne change pas d'un pouce : pour Paris, la Bretagne est toujours une région arriérée avec une forte culture concurrente de celle de la France qu'il faut réduire par tous les moyens, en y envoyant des « parachutés » politiques, en fomentant des divisions artificielles (entre Loire-Atlantique et Bretagne ou entre Basse et Haute Bretagne (voir notre article) ) ou en rendant plus difficile et plus dépendante de Paris la croissance de l'économie bretonne.
Le salut de la Bretagne ne vient donc pas de l'installation d'Alstom à Saint-Nazaire ou du rachat de la Sobrena par DCNS (voir notre article), tous deux bras armés de la domination française. Il ne vient pas non plus des incessantes « médiations gouvernementales » dans le secteur primaire, qui conduisent au saccage aggravé de la pêche hauturière et de l'agriculture.
La Bretagne doit renforcer son économie par elle-même, en protégeant ses entreprises qui sont loin d'être négligeables pour les étrangers (voir le site) Développer la connaissance économique en Bretagne, par des Bretons, pour leurs compatriotes est essentiel (voir notre article). Non moins essentielles sont la maîtrise des nouvelles technologies, notamment dans le secteur de l'Environnement, et l'appropriation du territoire, afin de redonner à la mer sa place centrale dans la société bretonne. Enfin, les entreprises bretonnes doivent trouver de nouveaux débouchés là où sont les relais de croissance. Le salut de la Bretagne est la force de sa culture entrepreneuriale liée aux valeurs fondamentales de la culture bretonne : rigueur, courage et volonté irrésistible de réussite par le travail. C'est ainsi que les entreprises bretonnes entrent sur les marchés d'Europe de l'Est, de Russie, d'Inde ou de Chine. Le nautisme breton se fait connaître à Amsterdam (voir le site) , l'agro-alimentaire en Russie et à Dubaï (voir le site) . La crise et la dépression ne sont pas des fatalités, et c'est pourquoi la Bretagne se doit d'être le phare économique de l'Europe atlantique pour forger sa liberté économique et politique.
Louis Bouveron
La brochure émise par la Région Administative Bretagne que vous mettez en attachement est intéressante...
Elle présente des hommes d'affaires montant dans un Airbus, avec une belle vue sur le cockpit de l'avion.
Ce cockpit est «MADE IN BRITTANY» et c'est un bel ambassadeur du savoir faire technologique breton!
Il serait intéressant de savoir, s'il s'agit d'une coincidence non voulue ou d'un exemple de la communication de fait, sur une Bretagne réunifiée, comme prétent le vouloir le CR!
En tout cas, des hommes d'affaires bretons partant vendre des produits Made in Brittany, dans un avion en grande partie construit en Bretagne.... Quelle belle image!
En dépit de l’absence de réel TGV en Bretagne,
de l’absence d'autoroutes (promise par De Gaule !)
la région Bretagne continue inexorablement sa mutation économique.
Une économie passez en moins de 30 ans du secteur primaire, au secondaire et au tertiaire, tout en manquant inlassablement de structures et d'équipements publiques.
Ce qui pèche en Bretagne pour l'instant,
et qui va a l'encontre de votre analyse,
c'est le fait que la quasi abscence de grandes écoles en Bretagne continue a saigner un peu plus chaque jour notre belle région de nos cadres, et de nos chercheurs.
Certains pôles existent bien entendu , notamment le technopole de Brest pour n'en citer qu'un,
Science Po Rennes ,etc...
Mais c'est largement insuffisant pour une région qui a les meilleurs notes au Bac au niveau national ,
et qui fournit la matière première des start up parisiennes.
recentré l'activité sur la mer ? irréaliste, et dépassé,
les ressources de la mer sont quasiment épuisés et nécessitent aujourd'hui plus qu'hier une préservation afin de restaurer cette ressource.
Sans compter que cela va totalement a l'encontre de la théorie du déversement d'Alfred sauvy.
Investir dans des grandes écoles Bretonnes semble plus judicieux a l'heure où l'on parle de plus en plus d'un secteur «quaternaire».
L'avenir est a la connaissance, a la production intellectuel , et l'exportation de celle-ci ,
sur le même modèle que la silycon valey américaine ... a quand une Bretagne basé sur le modèle de la californie ?