La Toussaint, la fête des morts en Bretagne et ailleurs, est une ancienne fête druidique, appelée Samon par les Gaulois (ou Samonios, du nom du mois de novembre inscrit sur le [[calendrier de Coligny]]), et [[Samhain]] par les Gaels. Kala-Goañv en breton moderne. Elle signifiait la fin de l'été et de début de la seconde moitié de l'année. C'était en fait le début de l'année celtique. L'année commençait exactement au soir du 40e jour après l'équinoxe d'automne. Les équinoxes étant des évènements du cycle solaire facilement observables et prévisibles par nos ancêtres, grâce à de simples observatoires du coucher ou lever du soleil derrière des marqueurs en bois ou en pierre (des mégalithes). Samhain pouvait aussi avoir très facilement son marqueur, mais les festivals de l'ancien calendrier celtique, (mid-seasons en anglais) ne correspondaient pas aux solstices ou équinoxes. Les dates des 4 grands festivals de l'année celtique, Samhain, Imbolc (chandeleur), Beltan (1er mai) et Lugnassad (1er août, fête des moissons) avaient été choisies pour d'autres raisons qui semblent être liées au cycle végétal, un cycle important pour une civilisation agraire. Ce calendrier et donc ces festivités aurait existé même avant l'arrivée des Celtes dans l'Ouest de l'Europe comme le prouve les alignements de nombreux Cromlechs en Grande Bretagne dont beaucoup sont restés intacts.
La fête des saints ou Toussaint a été substituée à la fête celtique de Samhain dans toute la Chrétienté au VIIIe siècle par le pape Grégoire III --histoire d'en finir avec les pratiques dites païennes. D'autant plus qu'en 532, l'Église avait décidé de faire commencer l'année au 1er janvier juste après Noel. Il fallait en finir avec le calendrier julien (de Jules César) qui débutait l'année le 1er mars, et le calendrier celtique qui débutait l'année le 1er novembre. (1)
À Samhain, on célébrait la mort de l'année écoulée et par extension on célébrait les morts de la famille et du clan. Symboliquement, tous les feux étaient éteints durant Samhain. La lumière devait disparaître. On mettait juste une veilleuse pour retrouver sa porte de maison la nuit (bon, on n'avait pas de wc à l'intérieur !) et pour indiquer aux morts comment retrouver leurs familles. À cette période de l'année, en ce mois de novembre, le miz Du soit le «mois noir» en breton, nos ancêtres croyaient la rencontre des deux mondes possibles. On mettait à manger (mais pas des bonbons !) sur le pas de sa porte pour les morts. Anatole Le Braz, dans son livre «La légende de la mort» publié en 1893 a collecté des dizaines d'histoires sur une mort et des morts qui, en Bretagne, côtoient les vivants au point d'y être des familiers.
Les feux étaient ensuite rallumés pour célébrer le nouvel an. En Irlande, le feu sacré était rallumé sur la montagne de [[Tara]], et des porteurs de torches repartaient dans toutes les directions rallumer le feu des foyers de tout le pays, dès la fin des festivités.
Cette tradition de la bougie, que l'on met aujourd'hui dans une citrouille, pour accueillir les morts, aurait survécu aussi en Bretagne avec des betteraves. Pierre-Jakez Hélias la rapporte dans Le Cheval d'Orgueil : « Nous avons l'habitude, vers l'approche de la Toussaint, de creuser des betteraves, d'y pratiquer des trous en forme d'yeux, de nez et de bouche, d'y introduire un bout de bougie et de refermer le tout.»
Elle a survécu aux États-Unis sous le nom d'Halloween, importée par les immigrants écossais et irlandais (et peut-être même bretons). Aux États-Unis, le sens primitif du moment a été perdu pour devenir une course aux bonbons pour les enfants et une affaire commerciale : la vente de costumes de déguisements. Des déguisements souvent dans l'intention de se faire peur dans un esprit diamétralement opposé à celui de nos ancêtres, qui, comme le rapporte César, n'avaient peur de rien du tout et certainement pas de la mort qu'ils considéraient comme un passage.
Une autre remarque que l'on peut faire c'est que les croyances de nos ancêtres n'étaient pas du paganisme avec tout le contenu péjoratif que ce mot indique. L'ensemble de ces croyances et de ces rites formait une religion qui a été reconnue en octobre 2010 par le Royaume-Uni, 2000 ans après avoir été interdite et diabolisée par les Romains, puis par l'Église romaine.
Certains linguistes pensent d'ailleurs maintenant que le mot diable ne provient pas du grec ancien διάβολος (diábolos) (issu du verbe διαβάλλω « diabállô ») qui signifie « diviser » mais bien de dei Bel, le dieu des Celtes, que l'Église a «dia-bélisé» pour en faire le «dei-bel» ou «diable». Le dieu Bel, Belenos en gaulois, que l'on célébrait six mois après Samhain à Beltan (les feux de Bel) avait justement des cornes, le dieu à corne ou Cernunos-- des cornes qui se retrouvent, et ce n'est pas un hasard, dans les représentations du diable.
Toutes ces astuces ont été utilisées pour supprimer ce qui a existé avant au cours de la plus grande campagne de colonisation, d'assimilation, de centralisation, de destructions de cultures, de langues, de peuples même comme par exemple les Étrusques, de tous les temps. C'est aussi cela, l'héritage de l'empire romain.
Le druidisme fait partie de notre héritage. Il est partie intégrale de notre patrimoine en tant que Bretons même si le catholicisme a modelé la vie pendant 1.600 ans. La Toussaint-Samain, fête des morts, avec toutes ses légendes de l'[[Ankou]] associées, prouve que beaucoup de choses sont restées sous-jacentes dans l'inconscient collectif des Bretons.
Le christianisme puis le positivisme scientifique ont tous les deux inculqué la volonté de dominer la nature plus que de la respecter en tant que nécessité à notre survie, en tant que matrice nourricière. La crise environnementale que nous subissons aujourd'hui découle directement de cette attitude. Les rapports étroits et le respect divin que nos ancêtres et leurs druides vouaient à la nature n'ont jamais été autant d'actualité.
Les cérémonies calendaires druidiques comme Samhain se faisaient en extérieur, en forêt, dans de vastes clairières ou près de certaines sources et il faut bien admettre que ce calendrier celtique était judicieusement calqué sur le déroulement des saisons. Novembre est le moment où la graine se sépare de la mère-plante pour tomber sur le sol. Il y à la fois mort et re-naissance. Ce moment particulier est donc symboliquement la véritable naissance du nouveau cycle végétal annuel --même si tout sera en sommeil, en gestation, jusqu'au printemps. Samhain est bien le véritable instant du début du cycle végétal et par extension de la nouvelle année.
Bonne fête et bonne année donc à tous et accueillons nos morts dans nos maisons !
Philippe Argouarch
Pas qui aurait survécu,... ma grand-mère le faisait, et Pierre Jakes Helias aussi, et ils n'étaient pas les seuls! C'était dans les années 1920, après la 1ere guerre mondiale dans le pays bigouden, qui ne devait certainement pas être le seul pays de Bretagne où les enfants creusaient les betteraves!
Merci pour cet article!
Non ce n'est pas de l'intox! C'est en fait un repas pour accueillir vos propres défuns lors de cette soirée, ce qui est la moindre des choses.
On allumait aussi un feu pour les réchauffer (les morts ont froid)!
Perdu? Pourquoi? Une coutume c'est à chacun de les faire vivre...! Faites la vivre l'année prochaine et apprenez à vos enfants à le faire,
Et surtout... dites leur bien que c'est bien une fête bretonne que faisaient les bretons depuis bien longtemps, bien avant que la TV n'existe!
J'espère que vous serez d'accord avec moi : Ce n'est pas parce que 2 générations ont appris à oublier les traditions de Bretagne qu'il faut tout arrêter... Ces fêtes sont plus que millénaire!
Il serait quand même dommage que les bretons ne s'autorise à fêter la Samhain (Halloween) que parce que Paris et la TV en parle.
Cette fête est bretonne à 100% et fut détruite il y a environ 70 ans, parce que Breton c'était soit-disant «PLOUC» et qu'elle nous revient aujourd'hui parce que Américain c'est «COOL»!
Une bonne leçon pour les bretons et qui nous apprend que nos anciens étaient en fait très COOL et que c'est bien nous les PLOUC ignorant cultivé au marketing et à la TV parisienne!
En Bretagne, les traditions celtes et chrétiennes se cotoyaient. Si les bretons, qui étaient parmis les premiers chrétiens d'Europe de l'ouest, ont su garder leurs traditions celtiques durant 15 siècles, c'est bien qu'il y avait une force culturelle véritable et finalement un équilibre.
Pour moi, la Bretagne, c'est aussi cette force culturelle et cet équilibre qui nous faut retrouver.
Notamment en rappellant à nos enfant qui nous
sommes, qui étaient nos grands parents, et leurs grands parents, les grands parents de nos grands parents... que derrière le mot breton, c'est une culture extraordinaire qui a survécue et que nous devons transmettre!
Nous ne sommes pas «Il était une fois les celtes et les bretons», nous sommes les celtes et les bretons, aujourd'hui au 21ème siècle et si nous avons survécus, c'est que nous avons toujours été moderne et en avance!
Et la Samhain (Halloween) est un bon moyen pour rappeller le passé et le transmettre pour préparer l'avenir!
Je suis très fier que ma grand-mère ait eu le courage de m'expliquer cette fête, de me transmettre cette fête!
J'espère sincièrement qu'elle était hier soir avec nous!
Les Bretons dans leur majorité mettent des fleurs sur la tombe de leurs ancêtres et profitent de cette occasion pour prendre part à une célébration dans leur chapelle ou église et pour visiter la famille. En Kreiz-Breizh toujours, et c'est très beau...
Et une grande partie de ces personnes prient aussi pour l'intercession des Saints et pour le salut des morts, en Eglise. Culte des Saints autrement plus important pour comprendre notre mentalité pagano-chrétienne que les histoires de betteraves creusées en Bretagne (même si ça a un intérêt anecdotique aussi).
Un peu fatigué aussi de lire les tirades anticléricales des celtomanes pour qui la vie se résume à : paganisme=bien; Eglise=pas bien. Alors que la spiritualité est un tout autrement plus subtil chez les Bretons que ces oppositions puériles et que l'heure est à la conciliation...
Cette pensée d'opposition est d'ailleurs très souvent le fait d'auteurs parisiens comme Michel Onfray qui véhiculent ces poncifs afin de détuire la civilisation européenne (mieux diviser pour régner) et on la retrouve quasiment toujours chez les Bretons de Paris (Stivell, Servat entre autres), allez savoir pourquoi...
Je vous rejoins complètement.
2 générations et on a tout oublié, les termes (je posais la question du vrai nom breton d'Halloween sur une autre liste de discussion).
Nous sommes dans la nullité absolue!
Alors, on revient 2000 ans avant, et on se fait une guerre Druides-Curées (dont les jacobins doivent se régaler).
Je le dis à nouveau, si ces traditions ont survécu, c'est bien qu'il y avait un équilibre qui à duré 1500 ans! (Si quelqu'un sait l'expliquer!)
D'ailleurs, la foix chrétienne a quitté la Bretagne en même temps que nos fêtes celtiques, c'est bien que la problématique n'était pas à ce niveau!
Oui, je préfèrerai que l'on nous parle de comment nos grands-parents fêtaient la samhain (Merci pour le nom en breton!), ce que cela signifiait, comment se faisait le parrallèle avec la fête chrétienne.
Ce que je sais, je le connais de ma grand-mère (merci à elle encore une fois), de ce que Pierre Jakes Hélias disait (merci à lui également) et d'un très bon (mais rare) article sur le sujet, signé Ganiel Giraudon.
Au contraire, de mon point de vue, il n'y a pas d'antagonisme entre coutume celtique et coutume catholique. Les 2 vont de paires.
Les bougies sont une représentation de l'esprit.
La visite des morts, à la toussaint, est très fort en Bretagne car il découle du respect des morts des celtes.
Pas de contradiction pour moi, memestra.
(Il est à noter que le Breton est le celte qui aime le plus contredire :-), allez vous me contredire)
Pour ma part, j'assume notre histoire païenne et chrétienne, car j'aime TOUS mes ancêtres, j'aime l'esprit de Bretagne (lire à ce titre ce passage du Cheval Couché de Xavier Grall dans lequel celui-ci dit qu'il faut assumer les deux héritages qui, en vérité, n'en forment qu'un).
En fait, à relire les différents commentaires, on peut dire qu'il y a même un consensus sur la question: rites celtes et religion catholique, il n'y a pas d'opposition mais une histoire entrelacées.
Et si je peux me permettre de rajouter, la richesse de notre culture n'est elle pas dans cette diversité?
nos ancêtres parlaient et vivaient «en celte» sans se poser de telles questions
nous, bretons de 2011, savons tout de l'histoire et de l'origine de certains rites mais nous ne le vivons plus.(ou artificiellement)
comme nous connaissons l'histoire de la langue bretonne(gallo) mais nous ne la pratiquons pas ou si peu ou si artificiellement.
Bref nous avons tout perdu mais nous le savons .
en es t'on plus heureux ?
la minute de philosophie....
Bingo!
Le mot «entrelacement» serait même mieux!
La richesse de notre culture n'est elle pas dans cet entrelacement?
De plus c'est faux ce que vous dites. D'une, l'Eglise n'a pas adopté le «Grand Ouest», au contraire elle a crée un archevêché à Rennes. De deux, l'archevêque de Rennes a raison : Nantes n'est pas administré par la Bretagne. Nous espérons tous qu'il en soit autrement dans le futur et l'évêque, j'en suis sûr, sera fier de le dire. Son but n'est pas d'interférer avec le pouvoir temporel et donner plus de poids à la parole de quelques personnes qu'à celle de la majorité de ses fidèles.
Mais bon, ceci n'a rien à voir avec ce qui nous importe ici.
Pour beaucoup, pratiquants et athées, la foi catholique perçue semble plus proche des moines gallois et irlandais que de la cité romaine, la pierre contre le pourpre. Là aussi des facteurs d'influences du à notre histoire.
@Yann: «entrelacement» it is ;-)
L'église romaine a toujours trahi la Bretagne*, SO WHAT?
Cela n'a RIEN à voir avec la foi chrétienne de nos anciens «Da feiz hon tadou koz» qui étaient visiblement pour eux très compatible des traditions celtiques!
* (Christianisme breton est d'origine irlandaise et non romain, nous avons du changer de branche au 9ème siècle, le Pape BORGIA a échangé la Bretagne contre la Romagne (Italie) pour permettre le divorce de Louis XII et son mariage avec Anne, l'abandon de l'enseignement en breton au début du 20ème siècle, l'acceptation de la partition de la Bretagne en 2,... il y en aura d'autres...!)
Il est vrai aussi, qu'une pensée vivante donc forcément évolutive, ne peut se transcrire dans des textes et des rituels figés, momifiés dans le temps, tout comme la bible par exemple, qui n'est jamais qu'une émanation directe du livre des morts de l'Egypte des pharaons !
Quoiqu'il en soit, personne ne refera l'histoire, mais notre pensée, notre présent et notre avenir nous appartiennent !
les faits : sans eglise catholique les bretons n'auraient eu aucune instruction -en breton-
il faut bien voir qu'à partir du 17eme il y a eu une certaine litterature grace a l'eglise.
et cela a perduré jusqu'au 20eme siecle ou en 1935 , 90 % du catechisme se deroulait en breton en basse bretagne
le seul livre présent dans les foyers bas bretons etait buhez ar zent.
pendant ce temps l'école de la république ne tolerait pas un mot de breton.
la relecture du passé avec la philosophie actuelle du 21eme siecle ne consiste pas à réécrire l'histoire.
je ne parle pas ici de foi , ni du coté negatif d'un bourrage de crane (qui existait aussi de l'autre coté) mais je parle de faits avérés.
apres chacun peut broder avec son histoire familiale.
(républicain ou catho) mais les faits sont tétus . le slogan «feiz ha breiz » n'est pas sorti de nulle part.
quant aux rites paiens, l'entrelas chretienté / rites paiens ne doit pas etre propre aux pays celtiques.
il semble que le catholicisme ait été beaucoup plus souple (étonnant !) quele protestantisme sur ces pratiques.
les gallois protestants ont tout perdu (danses, musique, rites ....) à part la langue !
Ouhaaa!!!!
Le pauvre paysan breton qui durant 15 siècles priait Sainte-Anne mais croyait également aux fontaines guérisseuses et aux Korrigans, devrait voir en vous un bien drôle d'extra-terrestre tellement vous planez haut!
Oui, tout à fait d'accord.
En fait, le début du débat était Celtomanes romantiques contre Chrétiens (alors qu'en Bretagne c'est un ensemble), puis l'acceptation de la vision de nos anciens face à l'idéologie française républicaine anti-cléricale (surtout anti-catholique).
Je le redis, la hérarchie de l'église romaine a toujours trahi la Bretagne, mais PAS les simples curés qui comme vous dites ont énormément contribué a amené la langue bretonne jusqu'à 20 ème siècle.
Et oui, c'est clairement un fait (tant pis, pour les breizhou anti-curés)! Et avec la langue bretonne, toute la culture celtique qui va avec (idem pour les celto-romantique)!
Oui, les Gallois ont eux perdu une richesse qui nous appartient encore! Faut-il encore le savoir ou simplement le reconnaître!
En vous remerciant pour le recul de votre analyse!
@ Yann Le Bleiz: Tous les lieux de culte à «Santez Anna» sont d'anciens lieux de culte à la déesse-mère, (Déméter), an «Doueez Dana»; à la fécondité, les fontaines...
A mon avis, ce qui est fondamental, c’est la mentalité des peuples, le contenu, et non pas le « contenant ». Ce qui est important n’est-ce pas la confiture plutôt que l’ « étiquette » du pot de confiture ?!...
Il n’y a pas longtemps, je me trouvais avec Kêrvreizh, à Bari en Italie. Nous avons visité la basilique de Saint Nicolas (« Niké-Laos », la « victoire du peuple » en grec ancien).
La basilique a été fondée au onzième siècle, à l’époque de l’invasion normande. On sait que, chez les Vikings, Saint Nicolas mort un 6 décembre n’a fait que remplacé le dieu « Odin » ou « Odal » qui apportait, lui aussi, la victoire !... Il était fêté le 21 décembre pour le solstice d’hivers !...
Saint-Nicolas-Odin est devenu ensuite le très récent « Père Noël » !... Nous ne sommes donc pas très étonné de voir aussi, en haut, à droite de l’immense crucifix dans la basilique Saint Nicolas de Bari, la rune du dieu Odin de la victoire, devenue rune d’Odal, de la fidélité !...
On comprend alors que les fidèles n’ont fait que rebaptiser scrupuleusement « Odin » en « Jésus », comme l’ont fait les Bretons en remplaçant « Belen » par le même « Dieu » lumineux rebaptiser «Jésus Christ».
En effet, les Bretons ont même continué à appeler le prêtre catholique « Belec » qui était le serviteur de « Bel » ou « Belen » sur le «Bellec’h », « lieu de Bel », devenu « Belair » en français, un peu partout en Bretagne !... Ce qui était sûrement et convenablement « cathoceltique » mais peut-être pas très chrétien ?...
et la fin du clergé breton c'est à partir de 1945 je crois ?, à partir de ce moment là, tout se fera en français .
je ne suis pas bien documenté sur la fin du clergé bretonnant .
Yann Ber Tillenon : certes la foi catholique est basé sur des antécédents païens , cela semble clair, mais quand les Bretons priaient Marie ou les saints, il était clair dans leur esprit qu'ils priaient des entités catholiques et pas païennes.
c'est un substrat culturel et pas une realité de culte.
quand ils priaient aupres des fontaines , celles ci etaient consacrés à marie le plus souvent .
donc ne faisons pas de nos ancetres recents des «paiens» à la «lituanienne».
dans les pays baltes , les religions pre chretiennes ont résisté tres longtemps et il y a encore clairement des cultes païens «purs».
Oui, je reconnais, j'ai la dent un peu dure avec la hérarchie de l'église...
Rome peut bien nous offrir une «Ambassade» bretonne quand on sait le pacte passé entre le Pape BORGIA et Louis XII (un événement mal connu mais que les bretons devraient apprendre au moment où Canal + nous fait une série sur la vie et la famille du personnage).
Et ce pacte, nous devrions le rappeller à nos évéques B4, si complaisant avec la fonction séparatrice de la frontière administrative.
Pour le clergé britophone, il n'est arrivé de demander à un prêtre britophone un chant en breton. Pour lui, horreur, j'étais un «traditionnaliste chrétien»... Mais quand il a vu l'église chanter, son visage s'est réjoui et il a pris le micro pour chanter encore plus fort!
Et oui, les bretons cela chantent mieux dans une église en breton! En 80 ans, nos curés de campagne l'on oublié, tout comme les bretons ont oublié leur culture!
@ Yann-Ber TILLENON
Merci pour cette info très intéressante. Santez Anna vs Doueez Dana!
Il est effectivement paradoxal pour quelqu'un d'aujourd'hui de constater que le peuple breton (c'est valable pour bien d'autre) se considérait comme chrétien et acceptant donc sa doctrine croyait en fait en même temps en une foule de chose qui viennent d'une conception du monde très différente.
Ces croyances «para-chrétiennes» sont bien connues, lisez n'importe quel interdit religieux de la fin de l'antiquité ou du haut moyen age, point de «Bel» ou que sais-je (même si..), il est tout simplement question de culte des fontaines, culte des arbres, peur des carrefours (pas le supermarché !), croyances aux assemblées d'âmes.... Les milices chrétiennes de la Lyonnaise et les interdits n'y feront rien. Elles sont toutes vivantes encore aujourd'hui, mais adaptées avec plus ou moins de succès aux idées, ou plutôt à la «culture chrétienne».
Les bretons croyaient à la fois lorsque ils allaient au bout de leurs vies «roeñvat d'ar gwalarn» (ramer à l'ouest) , «mont da lutun» (devenir lutin), «mont da anaon» (devenir une âme de l'anaon) « mont diàr rod ar vuhez »(partir de la roue de la vie) et dans tout les cas être attraper par l'Ankoù tout en croyant au paradis/purgatoire/enfer chrétiens en même temps !!.
C'est une notion clé pour comprendre les mythologies populaires que toute les versions d'un mythe peuvent être également «vraies» pour des populations au raisonnement pré-scientifique (ce n'est pas un jugement de valeur). Ce qui nous semble complètement paradoxal dans notre monde de science.
Ces croyances précises se retrouvent dans toute l'Europe, la Bretagne se détache peut être par rapport a nombres de région par un archaïsme certains (mais encore, n'est pas la seule dans ce cas),
pour continuer sur le thème de la mort, un bon exemple de christianisation d'un mythe, c'est celui des assemblée d'âmes justement, qui ont la forme de l'Ankoù en Basse et Bretagne mixte, forme restée archaïque où un être est le passeurs des âmes; le même mythe encore un peu plus christianisé devient dans une grande partie de l'Europe la chasse galerie (et compagnie, appelée chasse Arthus en Bretagne), où un être est le chef d'âmes du purgatoire (nuance importante) (et est plus particulièrement vivace durant la Toussaint d'ailleurs), et enfin on a aussi des histoires complètement christianisées et intégrées dans la morale chrétienne où le grand meneur d'âme est réduit en un malheureux chasseur maudit pour avoir raté une messe...
A notez qu'il y a une zone de Bretagne où les trois versions étaient connus : La forêt du Gâvre !
Celtomanes ! Attention ! Avant de dénicher un dieu derrière tout ça, considerez que ce mythe est connus dans des zones n'ayant jamais été de langue celtique (pays-basque, scandinavie, pays baltes...)
J'ai fait deux articles sur la mort en Loire Atlantique, où il est question de l'Ankoù mais aussi de sa « concurence », il est question aussi bien sûr de la Toussaint, je me permet de mettre leurs liens ici, les sujets étant liés :
l'ankoù en Loire Atlantique :
Voir le site
les chasseurs et assemblées d'âmes en Loire Atlantique :
Voir le site
parce que sa philosophe effectue une critique qui se veut radicale de la religion au service d'une apologie du plaisir, je dirais même d'une religion de l'hédonisme. Difficile à l'homme d'échapp
l'ancienne tradition polythéiste ?
je vous cite: « je pense qu'elle était fatalement vouée à disparaître. Pourquoi cela ? Tout simplement parce qu'elle était polythéiste »
Mais absolument pas, d'ailleurs, je vous invite à prendre connaissance des triades.
OIW est la seule entité, seulement représentée par un glyphe, loin du paganisme chrétien qui se prosterne devant des statues de plâtre, de bois ou autres icônes, voire même devant un prétendu élu (de dieu- sic) qu'on appelle un pape.
Sans parler de la cohorte de tous les saints (puisque c'est le débat du jour) vénérés comme d'autres dieux... des sources, de la fécondité ou de tout ce que vous voudrez d'autre, pourvu que les gogos y croient... et ce depuis l'installation du christianisme en Gaule !
Qui est réellement polythéiste ?
Quand je vois le nombre de réactions à l'article, je me dis que les guerres de religions ne sont jamais bien loin...
Cela étant, la saint Barthélemy reste une grande fête chrétienne, faite d'amour et de compréhension de l'autre... quant à l'inquisition et la conversion forcée des peuples indiens d'Amérique du sud et des peuples d'autres continents... je m'en remets à la libre appréciation de tout un chacun !
En occident, berceau de son expansion, le christianisme est à l'agonie... il n'entrera dans l'histoire que par la petite porte, comme simple outil politique d'un empire latin décadent et mercantile, simplement réutilisé par un germain arriviste, (Charlemagne pour ne pas le citer), juste assez habile pour avoir su en tirer profit et tenter d'asseoir sa descendance ou un système... dont la tête fut coupée nette sur l'échafaud !
Avant l'avènement du christianisme, le celte en toute simplicité et ingénuité, s'adressait directement à «Dieu» (celui-ci étant en résumé, le reflet immatériel de sa propre conscience)
Par la suite, pour s'adresser à cette même entité, il a du passer par un intercesseur (un saint en image à l'occasion si vous voulez, mais principalement par l'emprise du prêtre en son église, tant en chaire qu'au confessionnal)
Lequel prêtre, érigé en directeur de conscience, fait d'abord passer ses ouailles sous les fourches caudines de ce qu'il faut bien considérer comme celles d'un missionnaire au service d'une cause...annihiler toute forme de résistance intellectuelle afin de confiner les esprits dans un certain dogme (il est plus facile de croire que de penser)... bref, réduire les âmes en esclavage afin de mieux les contrôler et assurer la main-mise sur tout un pays et sur toute une nation !
Idée romaine à l'origine, afin de supplanter l'influence des Druides, facteurs de cohésion et de résistance face à l'envahisseur.
Ensuite vinrent les héritiers, les francs et la France avec ses rois, ses républiques... et toujours les mêmes prêtres aux ordres !
Alors oui, mes reproches à l'encontre du christianisme, valet d'une politique, pilier d'un système totalitaire sont à mon sens fondés, tant il est vrai qu'il est tellement facile de détourner des symboles... mêmes essentiels !
Tout aussi cordialement.
J'ignorais jusqu'ici que l'on pouvait appliquer le mot polythéisme aux saint et au pape ! A moins de prendre les Trégorrois pour des débiles mentaux, lorsqu'ils viennent prier Saint Yves, ils ne le considèrent pas comme un dieu. Ils ne l'adorent pas. Je sais bien que les Bretons ont pris l'habitude de prêter à leurs saints des attributs spécifiques, mais ils ne leur ont jamais conféré l'omniscience ni l'omnipotence.
D'autre part, quand on parle du christianisme comme d'«un pilier du système totalitaire», etc.. on atteint vite une cime hystérique et on affiche un mépris colossal de la Vérité. Il ne s'agit là que d'élucubrations pour jobards qui ne convaincront pas grand monde :
Je ne comprends non plus le sens de «monothéisme absolu». Je ne crois d'ailleurs pas que cette expression soit douée de sens. Le judaïsme, l'islam et le christianisme sont tout simplement des monothéismes. Cela suffit amplement !
Presque une promesse de bûcher expiatoire... quand c'est la seule forme d'argument !
Cela étant, après ce dernier pique en forme de flèche du parthe, on va effectivement faire une pause (sans rancune naturellement, après tout, on ne fait que débattre) ... le sujet devenant brûlant !
Ailleurs comme en Irak par exemple, des gens d'un même peuple et d'une même religion en sont encore à s'entre-tuer pour savoir qui entre chiite ou sunnite à raison... soyons plus sages !
@ Fañch Kerrain, cordialement
L'humilité, c'est savoir où est sa vraie place.
Moi, par exemple, je ne me prends pas pour Léonard de Vinci.
Il est bon par moment de retomber sur terre.
«les premiers seront les derniers»
Idem.
Il ne s'agit pas de l'éloge de la médiocrité.
Cela signifie simplement, celui qui reconnait ses erreurs au dernier moment ne sera pas moins bien traité que celui qui est dans la vérité de longue date.
Donc rien n'est perdu pour personne !