Faut-il réduire l'enseignement des langues régionales à l'école ?
Sondage Le Figaro, et ce n'est pas une blague ...
La présidente du festival du livre de Carhaix 2011, Nathalie de Broc, voulait "que les bretonnants mettent de côté leur tentative de repli élitiste" (samedi à Carhaix) en imposant une traduction systématique du breton en français, Le Figaro va plus loin, il a lancé un sondage clos ce dimanche avec 64 % des votants pour la réduction de l'enseignement des langues régionales à l'école et plus de 9.000 votants. Pour aller y voir de plus près : (voir le site)
Une autre réaction : taper "actualités" une fois sur le site
Post-scriptum : J'ai essayé de laisser un commentaire sur leur site, mais mon courriel est jugé incorrect ... (c'est le même que d'habitude, j'ai essayé trois fois, visiblement, il y a un souci...). Alors je vous le livre :
6.600 langues dans le monde, qui vont toutes disparaître si aucune politique volontariste ne se met en place, absorbées par quelques langues nationales, telles que le chinois, l'espagnol et l'anglais.
Le français disparaîtra aussi. Certaines familles suédoises et norvégiennes ne parlent plus leurs langues à leurs enfants, mais, comme les familles bretonnes ou algériennes il y a 50 ans, leur parlent la langue dominante.
On a abattu des talus, asséché des zones humides, déforesté, réduit à l'état de déserts des zones fertiles. En sera-t-il de même pour la richesse linguistique mondiale ? Seules 13 langues dites "régionales" repartent aujourd'hui, après l'hébreu, l'albanais, le tchèque, l'arménien, le lituanien, le maltais, le norvégien, le polonais, le roumain, le slovaque, l'estonien, le finnois, et le féroïen.
Les autres ? On les piétine, on les ignore, les traitant de patois et de sous-langues ("une langue, c'est un patois qui a une armée"). On oublie que quand les champs n'auront plus de noms, quand les hommes ne sauront plus d'où ils viennent, ce que veut dire leur prénom ou leur nom de famille, on créera des générations d'amnésiques, de personnes en souffrance : "si tu as honte de ta langue, tu as honte de ta mère", dit un proverbe rom.
Au nom de toutes les cultures du monde, ni associatives, ni terroristes, ni communautaristes, ni ghettoisées, préparons-nous un monde vivable, avec des langues belles et diverses, et enrichissons-nous de belles cultures portées par des chansons, des berceuses, des comptines, et des oeuvres superbes, échangeons la course au profit par la course à la réappropriation de la plus belle oeuvre des hommes : leurs langues !
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