Agence Bretagne Presse rend hommage à Steve Jobs sans qui notre média n'existerait pas.
Steve Jobs, dont l'entreprise Apple qu'il a co-fondée avait débuté dans le garage de ses parents adoptifs – des Arméniens qui avaient fui le génocide en Turquie – était un inventeur de génie, doublé d'un chef d'entreprise exceptionnel.
En créant le mac, l'ordinateur portable, l'iMac, l'iPod, l'iPhone, l'iPad, il a révolutionné le quotidien de ses contemporains, n'ayant de cesse de leur offrir des moyens de communication toujours plus performants et élégants – comprenant que l'esthétique a toujours été fonction de l'utilité, et la simplicité d'utilisation la nécessité du succès.
Il a révolutionné la bureautique, la téléphonie et le marché de la musique. C'est lui qui, le premier, a voulu introduire le multimédia dans l'ordinateur, ajoutant le son et l'image au monde terne des commandes textuelles genre [[DOS]] qui dominaient alors l'informatique. Même si Xerox Parc avait inventé l'interface graphique et l'allégorie du bureau sur un écran, c'est lui qui rendra accessible à tous ces inventions. Microsoft ne fera que copier.
Moins connu, Apple a introduit des concepts qui ont permis l'invention du WEB. En particulier le concept d'[[hypertexte]] (le h dans [[http]] et [[html]]) et de navigation à travers des pages alors appelées cartes. Apple avait introduit ce concept avec l'application gratuite [[hypercard]] (introduite sur le mac en 1987). Alors que hypercard ne pouvait quitter votre disque dur, le world wide web, inventé par [[Tim Berners Lee]] en 1990, fut simplement une extension d' hypercard à un ensemble d'ordinateurs reliés entre eux via l'internet. Tim Berners Lee l'a d'ailleurs admis "« Je n'ai fait que prendre le principe d’hypertexte et le relier au principe du [[TCP]] et du [[DNS]] et alors – boum ! – ce fut le World Wide Web ! »
Mais plus important encore, Steve Jobs incarnait une philosophie californienne qui a révolutionné ce qu'il y a de meilleur dans le capitalisme : le capitalisme entrepreneurial. Apple fut la première [[startup]]. C'est ce même esprit qui a produit Google et tant d'autres piliers de l'internet aujourd'hui. Sans cette philosophie, ABP n'aurait pas vu le jour. On peut résumer cette vision du monde en quelques principes fondamentaux. Une personne peut changer le monde. Les outils sont la révolution. La créativité, c'est relier les choses ensemble. Ne produisez pas ce que les gens veulent mais ce qu'il vont vouloir. Suivez vos intuitions et vos sentiments. “Stay foolish”. Soyez rebelles. La pensée du dropout Jobs est résumée dans son fameux discours de 2005 aux lauréats de l'université de Stanford. (voir le site) d'une vidéo visionnée 4,5 millions de fois (jeudi dernier mais montée à 5,8 millions en quelques jours !)
Steve Jobs est mort mais sa légende commence à peine, tissée avec l'imaginaire d'une société en pleine crise qui demande des miracles. Lancer une start-up dans un garage avec 500 dollars et finir avec un chiffre d'affaire presque égal à la moitié du budget de la France est un miracle que nous devrions tous méditer.
Philippe Argouarch
■Joa deoc'h
JF Lugué
Par contre, que le monde soit scientifique et technologique, ça ne date pas d'aujourd'hui, cela ne doit pas l'empêcher d'être aussi humaniste et libéral, d'une certaine manière.
Comme disait l'autre, science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
Ce qui me frappe depuis mon retour en France, c'est les prismes à travers lesquels les Français regardent l'Amérique en général et l'entreprise en particulier. Avec la distance on voit des entreprises multinationales comme des blocs monolithiques sans morale et sans âme alors que derrière il y a souvent des entrepreneurs acharnés à changer l'ordre des choses, des hommes souvent motivés par autres choses que le gain comme Jimmy Wales le fondateur de Wikipédia-- et souvent oui, l'humanisme, sous forme de désire sincère d'améliorer la condition humaine ici ou sur le plateau du Decan Les entreprises sont à l'image des hommes et des femmes qui les construisent. Certaines tournent mal comme Enron, dont le PDG a fini en prison, d'autres changent le monde plus que tous les partis politiques français réunis en 50 ans. C 'est le cas de Google et d'Apple par exemple.
Donc la question qu'une personne honnête doit se poser n'est pas si Steve était un chantre du libéralisme mais bien pourquoi la France n'a produit et ne produira jamais d'Apple ou de Google. C 'est ca le vrai dilemme. Je crois que ce n'est pas du tout une question de capitaux, ni de politique industrielle, ni de gauche ou de droite, ni qui sera le président de cette république bananière. Pas du tout. C 'est une question de culture et de philosophie. Tout est dans la tête. Ni l'éducation nationale, ni l'ensemble de la culture française ne peuvent produire des Steve Jobs, des Bill Gates, des Jimmy Wales, des Mark Zuckerberg, des Sergey Brin ou des Larry Page. C 'est pas la même matrice.
En tous cas, tous les logiciels d'ABP ont été écrits sur un Mac et comme écrit dans l'article, sans hypercard d'Apple,, il n'y aurait pas eu de world wide web, donc pas de média numérique pour colporter nos articles chez vous. ABP rends hommage aux pionniers sans qui nous n'existeront pas. C 'est une question d'honnêté intellectuelle.
Si il est évident que le capitalisme financier nous a mis dans de sales draps, attention à ne pas jeter le bébé --et les draps avec l'eau du bain ! L 'entreprise reste et restera le moteur de l'évolution sociale, de la création d'emplois, et du progrés --et pas uniquement du progés technologique. Du progrès tout court.
Je ne comprendrais jamais tous ces anti-capitalistes qui cherchent sur le net grâce à Google plusieurs fois pas jours. Ils ont, branchés en permanence autour d'eux, plusieurs microprocesseurs de l'entreprise, aussi américaine, Intel, numérisant leurs pensées et leurs communications à peine sorties de leur cerveau. Dans le genre hypocrisie et ingratitude on ne fait pas mieux.
P. Argouarch
Steve Jobs est célébré dans les médias ce matin à plusieurs titres, à chaque fois en termes louangeurs et sans la moindre critique. On célèbre le chef d'entreprise, le patron qui a fait de sa boite une machine à produire du fric comme on en a rarement vu. Certes, c'est une belle «réussite», enfin du moins, quand on considère que la réussite se mesure uniquement au chiffre figurant sur le relevé bancaire. Steve Jobs n'était pas réputé pour être un patron compréhensif, humain et paternaliste. Il était au contraire un grand requin, prêt à tout pour garder ceux qu'ils considérait comme utiles, virant sans le moindre ménagement les autres. Il a mis en place une véritable dictature, avec une hypercentralisation de la décision et un culte du secret digne de la Corée du Nord. Le pire, c'est qu'il a tellement lessivé le cerveau de ses salariés qu'ils en redemandent. Personnellement, je n'aimerais pas travailler dans une entreprise qui pratique un tel management...
C'est aussi un patron qui a été un champion de l'enfumage marketing. Il a réussi à faire oublier à un grand nombre qu'il n'était qu'un simple marchand de produits informatiques. Il s'est présenté comme produisant des produits «à part», avec toutes les recettes du branding qui fait croire à des couillons mal dans leur peau qu'en achetant ses produits, ils font partie d'une élite. Quand j'achète un ordinateur, je n'achète pas un joli bibelot ou une appartenance à un groupe. Cet aspect branding m'énerve au plus haut point, tant cela relève de l'escroquerie ! Je suis désolé, mais j'ai beaucoup de mal à encenser les escrocs...
L'entreprise n'est pas et ne sera jamais une démocratie. Ca n'empêche pas qu'on peut être democrate. Mais vouloir étendre les principes démocrates à tout est ridicule. Vous votez avec vos enfants pour décider s'ils vont aller à l'école ou pas ? Le monde du travail est régi par la loi, le code du travail et par le contrat. Il ne peut l'être par autre chose qui remetrait en cause la loi ou le contrat. Ca n'empêche pas qu'Apple a été la première entreprise en Californie (et probablement au monde) à embaucher des masseurs et masseuses qui passent dans les cubicles vous masser les épaules et le cou alors que vous êtes planté devant votre écran toute la jounée.
Pathétique, cette dose d'idéologie, qui comme toutes les idéologies, selectionne les faits. Pourquoi dire une «machine à faire du fric» et pas «une machine à créer des emplois» ? Près de 50 000 ont été créés par Apple. J 'espère qu'il y a pas trop de Bretons qui pensent comme vous car si c'est le cas, la Bretagne est définitivelent condamnée à devenir une collection de fermes bio et de maisons d'hôtes ou les deux combinées. Une Bretagne vivant principalement du tourisme et sans aucune perspective de futur et encore moins d'indépendance politique.
Les escrocs sont ceux qui utilisent des outils inventés par d'autres sans leur en donner le crédit ni même le minimum de respect au quel ils ont droit.
Steve Jobs a été une personnalité importante de l'informatique des 25 dernières années, c'est indéniable. Qu'il disparaisse alors qu'il aurait encore pu continuer, c'est dommage (quoique, si c'est pour aller dans le mauvais sens...). Mais on s'arrête là ! Ce fut aussi un autocrate, obsédé par la performance, sans humanité et appliquant comme un bon élève les règles du capitalisme et du culte de la performance. Les humanistes ne pleurent pas Steve Jobs. Il n'y a juste que les gogos qui vont déposer des fleurs devant des magasins.
Gloire à Steve Jobs et à tous ses acolytes ! Paix à son âme ainsi qu'aux victimes du capitalisme et de l'aveuglement technologique. Gardons bien le nez collé sur les gadgets avec lesquels on nous distrait, tels des hochets pour adultes, cela permet au moins de ne pas rentrer dans des questions de fond; ainsi, nos maîtres restent nos maîtres et nous leurs esclaves.
Logiciels libres ? libres de quoi ? on devrait dire logiciels gratuits Comme il y a des journaux gratuits, il y a des logiciels gratuits. dans les deux cas il y a derrière des ingénieurs ou des journalistes qui doivent manger et nourrir leur famille d'une façon ou d'une autre. Ces logiciels couteau-suisse sont super pour les débutants mais je doute qu'ABP ait décollé si installé sur wordpress ou SPIPE. ABP a son propre CMS comme tous les grands journaux . Ce sont nos logiciels et nous les faisons évoluer comme on l'entend sans dépendre d'une bande de programmeurs à New York.