Les dix frères Ruellan de Saint-Malo, héros et martyrs 1914-1918 de Marc Jean

Présentation de livre publié le 4/10/11 9:35 dans Histoire de Bretagne par Tugdual Ruellan pour Tugdual Ruellan
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Les dix frères Ruellan héros et martyrs 1914- 1918 (éditions Cristel)
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C'est selon Marc Jean la famille de France qui a perdu le plus d'enfants au cours de cette guerre.

Marc Jean est responsable des Archives municipales de Saint-Malo. Il vient de faire paraître Les dix frères Ruellan, héros et martyrs 1914-1918, éditions Cristel. C'est, assure-t-il, la famille française qui a perdu le plus d'enfants durant la guerre. Explications...

Comment est née l'idée de ce livre ?

Nous souhaitions commémorer la fin des combats de 1914-1918 et cherchions à établir une liste exhaustive des morts des trois communes Saint-Malo, Saint-Servan, Paramé. Il y avait bien un livre des morts de la paroisse de Saint-Servan qui avait été publié à l'époque, un du collège de Saint-Malo mais rien d'autre. Nous avons donc établi des listes d'après les relevés des monuments aux morts que nous avons comparées avec le site « Mémoire des hommes » puis l'état civil de 1914 à 1924. Au même moment, un journaliste à Caen, me contacte pour avoir des informations sur la famille Ruellan de Paramé ! Nous effectuons les recherches dans nos archives et je retrouve alors une ancienne brochure sur un Ruellan parti aux États-Unis, dans laquelle se trouve un arbre généalogique. mais curieusement, il manquait 1918... L'article est publié et il mentionne les coordonnées d'Yvon Ruellan, c'est un descendant de Louis, l'un des dix frères de cette fameuse famille de Paramé. Je le contacte et il me confie alors des photos de famille ainsi qu'un tapuscrit (document tapé à la machine), réalisé dans les années 1930, reprenant la correspondance des frères Ruellan durant la guerre et leurs familles, restées à Saint-Malo. C'était remarquable…

Parlez-nous de cette famille...

En 1914, la famille compte encore treize enfants. M. Ruellan, le père, est armateur à Saint-Malo. Les dix garçons entrent dans la première guerre mondiale. Ils seront de toutes les batailles, maintes fois cités pour leur courage. Six vont mourir au front ; un, gazé, meurt prématurément. Auguste, déjà paralysé en 1914, meurt en 1938. La propriété familiale de Brouassin est alors achetée par la ville qui y construit l'annexe de la bibliothèque que l'on peut voir aujourd'hui. Derrière leurs mots, c'est un message fort d'engagement d'enfants, certes formatés pour honorer la patrie, comme c'était le cas dans bon nombre de familles entre 1870 et 1914, mais ce sont surtout des héros. Tout prouve dans mes recherches, qu'ils ont choisi de quitter une vie aisée pour s'engager à défendre leur pays.

Pouvez-vous dire que c'est la famille de France qui ait perdu le plus de ses enfants ?

Oui, je peux aujourd'hui l'affirmer, après avoir contacté tous mes collègues de France, métropole et départements d'outre-mer y compris. J'ai eu une soixantaine de retours me le confirmant. Le plus qui soit connu, c'est cinq frères ou quatre frères et leur père, originaires de Marseille morts au combat. J'ai retrouvé dans ce tapuscrit des paroles inédites, sans censure, dont la valeur méritait qu'on les publie mot pour mot. Tous les jours, les dix frères écrivaient pour dire leur foi, leur espérance et leur amour de la France. C'est sans doute Charles, un des survivants qui deviendra député d'Ille-et-Vilaine, ou l'une des sœurs qui l'a rédigé. Le document constitue la deuxième partie du livre ; j'ai juste ajouté un avant-propos pour mettre en perspective cette guerre, après la préface de Christophe Penot.

Quelle suite pensez-vous donner à votre travail ?

De nombreuses personnes de la famille nous ont appelé, de la région de Bordeaux, dont la dernière fille de Charles Ruellan, âgée aujourd'hui de 98 ans. Une rue porte déjà leur nom à Paramé. Nous envisageons, lors des cérémonies du 11 novembre, de poser une plaque commémorative sur leur maison et présenter une exposition à la mairie de Paramé avec quelques extraits de leur correspondance. Je souhaite aussi proposer très prochainement des conférences. Peut-être verrons-nous surgir d'autres éléments d'informations…

Informations pratiques

Les dix frères Ruellan, héros et martyrs 1914-1918, par Marc Jean, éditions Cristel, 270 pages, 22,70 €.


Vos commentaires :
Michel prigent
Jeudi 26 décembre 2024
Plus le temps passe, plus cette guerre 14-18 me paraît absurde.
Toute cette boucherie pour récupérer l'Alsace-Lorraine, alors que des visionnaires tel Victor Hugo révaient des «Etats-Unis d'Europe».
Cette guerre qui, humiliant l'Allemagne par le traité de Versailles, portait en germe la revanche d'Hitler;
Je rève d'une célébration d'un 11 novembre, où, au lieu des niaiseries patriotiques débitées, sur fond tricolore par nos élites, se substituerait un discours accusatoire contre leurs «illustres» prédécesseurs, acteurs zélés de cette guerre civile européenne.
Et l'on s'étonne après que l'Europe n'avance pas.

claudine redon
Jeudi 26 décembre 2024
Tout à fait d'accord avec Michel:ceci dit il ne s'agit pas d'encenser une bande d'incapables mais justement de tirer les leçons du passé(Peut-être) et de se souvenir de toute cette jeunesse atrocement sacrifiée

Patricia Ruellan
Jeudi 26 décembre 2024
et bien moi je suis une Ruellan, mon père Emile Ruellan est né à Paramé et je souhaite vivement faire mon arbre généalogique... il n'est jamais trop tard pour bien faire


Antoine de Chezelles
Jeudi 26 décembre 2024
Je reste absolument fier et émus devant le courage et l'abnégation des enfants de France.
Je suis par ailleurs tellement triste de cette guerre qui n'a eu pour résultat que de faire entretuer de brave gens de part et d'autre, à la foi chrétienne et charitable profonde, aux familles belles et courageuses, etc...
L'Europe que nous construisons est justement bati sur ce sang de se martyrs, pour que nous ne vivions plus cette aberration du conflit fraternel.

Restons empli d'immense respect et d'émotion pour les Ruellan


Baley Patrick
Jeudi 26 décembre 2024
Cette nombreuse famille Ruellan que je connais bien pour y descendre de la branche Jean-Marie alors que les dix frères descendent de la banche Auguste et leur père s'appelait Jules.
Dans le livre de Marc Jean il est fait mention de mon grand père Louis Canneva, Capitaine du 47ième de Saint Malo, mort au chant d'Honneur le 28 ou 30 août 1914 dans la somme, il était le gendre d'Arsène Ruellan (mon arrière Grand Père) dont le fils jean Ruellan est mort lui aussi sur le champ de bataille dans cette guerre meurtrière, quel gâchis pour toute cette jeunesse !!

Gugger marie-christine
Jeudi 26 décembre 2024
J'ai beaucoup entendu parler de la famille ruellan en 1970 par le professeur Francis ruellan à la richardais.... Il travaillait au laboratoire de géomorphologie et sédimentologie. C'était un homme extraordinaire. Ce fut un plaisir de travailler à ses cotés..de plus quel conteur..

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