Ces artisans crêpiers qui font vivre l’identité gastronomique bretonne

Point de vue publié le 3/10/11 15:16 dans Patrimoine par Louis-Benoît Greffe pour Louis-Benoît Greffe
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On les accuse souvent de vivre de l'identité bretonne sans être eux-mêmes bretons, qui sont-ils vraiment ? Rencontre.


Ils sillonnent la France pour vendre des galettes et ne sont souvent pas bretons eux-mêmes. On leur reproche d'utiliser l'identité bretonne pour vivre, sans contribuer eux-mêmes à la diffusion du rayonnement de la Bretagne. Mais pourtant, si les plats phares de la gastronomie bretonne, crêpes, galettes et caramel sont si connus, c'est bien grâce à leur activité qui apporte une part de Bretagne à disposition de chaque Français.

Rencontre avec l'un d'eux au Festival de Loire, William Guillot, et sa femme Marie, artisans-crêpiers tourangeaux. Ils sillonnent la France depuis 6 ans après avoir tenu une crêperie à Tours près des Halles. Ils ont choisi la route par goût du métier et parce qu'il y a moins de charges. Sur le site-même du Festival, il y a trois ou quatre artisans-crêpiers, et ils sont assaillis. Un festival de cette importance (voir notre article) c'est « trois ou quatre heures de sommeil sur quatre jours », mais aussi pas loin de 900 € de dépenses (la place et l’électricité), un prix relativement modéré qu'impose aux commerçants la mairie d'Orléans. Ils n'ont « pas le temps de compter les paquets de farine » qui passent à flot continu en crêpes et galettes.

Pour eux, la vente des crêpes n'est pas qu'une activité épuisante, mais aussi un état d'esprit. Marie est carhaisienne de naissance, et est « tombée dans la marmite » étant jeune, « le goût de faire de bonnes crêpes » l'a poussée vers le métier, qui est une « passion » pour elle et son mari. Se dépasser dans ce secteur très concurrentiel, trouver de nouvelles recettes, magnifier les produits de sa région d'origine, l'emporter par le service, le goût et le sourire, tout cela la pousse à continuer, encore et encore, à sillonner les routes et les fêtes du Berry, du Val de Loire et de l'Auvergne. Pour que dans le village le plus perdu de France le goût de la Bretagne l'emporte sur la malbouffe standardisée.


Louis Bouveron


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