François Hollande : l'illustration du communautarisme parisien

Reportage publié le 13/09/11 13:09 dans Politique par F. Lécuyer pour ABP
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Pour connaître le futur programme et les éventuelles futures mesures d'un candidat à l'élection présidentielle il est fort utile de regarder à la loupe son équipe de campagne. Chaque candidat s'enorgueillit, en effet, de compter dans son écurie les meilleurs spécialistes des questions de logement, de santé, de jeunesse ou d'immigration.

François Hollande, actuel favori à la primaire socialiste, compte une équipe bien fournie de 79 conseillers. Tous les secteurs de l'existence, de la politique, de l'économie et de la société sont pris en compte et sont donc forts divers. Ce qui l'est moins, par contre, c'est la provenance géographique de ces conseillers. En effet, après enquête il s'avère que 30 % d'entre eux vivent, résident, travaillent et/ou exercent des fonctions d'élu en région parisienne et ce de manière quasi-permanente. Notons que la région parisienne ne pèse pourtant que 10 % de la population hexagonale. Ajoutons à cela que parmi les 70 % restants, la plupart vivent et travaillent à Paris une bonne partie de la semaine de par leurs fonctions au sein du PS ou leur mandat électoral. Gageons que le député européen de la grande région "Sud-Est", Vincent Peillon, par exemple, ne doit pas passer beaucoup de temps à Istres ou à Lunel au regard de ses fonctions au CNRS et au Parti Socialiste, rue de Solferino.

Les peuples et "régions" à fortes identités où les attentes et les revendications sont souvent différentes de celles de la population française (Bretagne, Corse, Pays Basque Nord, Occitanie, Alsace, Catalogne Nord) sont, eux, totalement sous-représentés dans cette équipe sensée embrasser l'ensemble des préoccupations des électeurs. En effet on ne compte qu'un seul Breton (Jean-Yves Le Drian) pour les questions de Défense, alors qu'aucun Corse, aucun Basque et aucun Catalan ne pointe dans l'organigramme. Les Alsaciens ont droit, pour leur part, à 2 conseillers et les Occitans à 9 conseillers (à peine 11 % de l'équipe, alors que l'Occitanie s'étend sur 33 départements). L'ensemble des peuples d'Outre-Mer est lui représenté par un seul conseiller.

Loin de toute tentation communautariste, ce constat soulève, s'il était besoin, le total décalage entre une classe politique parisianisée jusqu'à la caricature et une population bretonne dont les attentes et les revendications sont souvent incompréhensibles par des personnes ayant un quotidien totalement différent socialement et géographiquement.

L'ABP continuera, dans les mois à venir, à faire le tour des équipes de campagne des candidats à la présidentielle, de droite comme de gauche.


Vos commentaires :
Dimanche 5 mai 2024
«[...] une population bretonne dont les attentes et les revendications [...]»

Le constat est tout autre, les scores électoraux des partis bretons montrent que les attentes et revendications de la population bretonne sont largement en décalage avec ce que ces partis revendiquent... On peut le déplorer mais pas faire croire le contraire.

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