Tour de Bretagne à la voile. Thierry Chabagny et Alexix Littoz remportent la deuxième manche, le p

Après la suppression de l'étape de Brest, la deuxième manche de ce Tour de Bretagne consistait en un parcours côtier en baie de Douarnenez. Ce lundi après-midi, les 30 duos se sont donc élancés sur 24 milles devant le port finistérien. Thierry Chabagny et Alexis Littoz ont montré leur grande forme en remportant la deuxième manche de ce Tour de Bretagne. de Morgan Lagravière et Gildas Mahé (Vendée) et Thomas Rouxel et Nicolas Troussel (Bretagne - Crédit Mutuel Performance) prennent respectivement les deuxième et troisième places. En remportant les deux premières manches, Thierry Chabagny et Alexis Littoz s'imposent en favoris.

Clip vidéo de l'arrivée de la première étape : (voir le site)

Départ sur les chapeaux de roues

À 15 h, sous un soleil éclatant et dans un vent d'ouest de 15 à 20 nœuds, la procédure de départ permet aux 30 bateaux de tester la ligne et de mesurer le vent afin de se placer idéalement. Les équipages choisissent alors la voile d'avant, solent ou génois. Niji pour les sauveteurs en mer, Vendée et Macif optent pour le solent alors que Nosi Komba, Luisina, Saveol, Agir Recouvrement ou encore Far Away choisissent le génois. La tension monte dès le signal préparatoire, pour devenir palpable à quelques instants du départ. Agir recouvrement, trop gourmand, coupe la ligne prématurément et écope d'un rappel individuel, ce qui vaut à Adrien Hardy et Pierre Leboucher quelques précieuses places.

À la côte, les premiers bateaux à la marque N°1, sous le vent des falaises, subissent les effets du relief l'affaiblissant. Les voiliers sous génois maintiennent alors un meilleur cap et une allure plus soutenue, révélant un choix de voile payant. De plus, Vendée et Nosi Komba profitent d'un refus du vent pour gagner quelques précieuses longueurs. Ils sont suivis par Agir Recouvrement qui, malgré le rappel individuel, réussit rapidement à combler son retard. Cette première bouée à virer est l'occasion pour Nosi Komba de s'imposer dans ce début de course. Il attaque au portant et s'engouffre dans la grisaille qui s'invite petit à petit sur le plan d'eau. Ce premier bord sous spi est marqué par un vent diminuant progressivement par l'arrière de la flotte.

Changement de vent, changement de classement

Sur le dernier bord au portant, le vent se mêle au débat et chamboule le classement. Gildas Mahé, deuxième avec Morgan Lagravière sur Vendée : « Il était instable et changeait sans arrêt de direction. Le vent tournait à gauche près de la terre et plutôt à droite en milieu de baie. Il ne fallait vraiment pas se retrouver au milieu ». Sur le dernier bord, l'équipage de Nosi Komba est en tête mais Gedimat attaque et, après une bagarre d'empannages, parvient à revenir sur Nosi Komba et passe la ligne en vainqueur, onze secondes devant !

Thierry Chabagny et Alexis Littoz cumulent

Cette deuxième manche représente leur quatrième victoire commune sur le Tour de Bretagne. Thierry et Alexis avaient remporté l'étape arrivant à Brest et l'étape arrivant à la Trinité sur mer, en 2009. Thierry Chabagny est aussi le vainqueur du Tour de Bretagne en 2005 (aux côtés de Gildas Mahé).

Place à la régate pure

Demain mardi, un ou deux parcours banane sont au programme des concurrents, à partir de 12 h.

Commentaires de skippers

– Thierry Chabagny, Alexis Littoz ( Gedimat) : « Nous nous sommes rapidement trouvés dans le paquet de tête et il a fallu bien naviguer tout le long pour avoir la chance de pouvoir attaquer sur le dernier bord et passer devant sur les derniers mètres. Sur la dernière partie, c'est Alexis qui était à la barre et qui a été le cerveau de l'attaque de “Vendée” sur la fin, et j'ai géré les manoeuvres. Demain est un autre jour. Le classement général ne veut pas dire grand-chose, on ne peut rien dire avant la veille de la dernière manche. Il faut prendre les journées comme elles viennent, aujourd'hui c'était une bonne journée comme hier, c'est bien ça donne le sourire mais demain nous repartons à zéro ».

– Alexis Littoz : « On passe la bouée au vent cinq longueurs derrière Vendée. À 300 m de la marque, on a vraiment attaqué et là j'ai dit à Thierry, tu me suis ? On a empanné 6 ou 7 fois et à chaque fois il fallait enchaîner ... Je fais du match race et j'ai l'habitude d'attaquer mais nous sommes quatre alors que là nous ne sommes que deux ».

– Thomas Rouxel, Nicolas Troussel (Agir recouvrement), 3e : « C'était super sympa. On a eu du vent jusqu'à 20 noeuds, un peu perturbé par les falaises mais il y a eu du jeu, pas mal de quoi faire, Nicolas a été bon, nous avons pris de bonnes décisions et terminer 3e, c'est nettement mieux qu'hier ... où nous avons terminé 18e ».

– Anthony Marchand, Ronan Treussart (Bretagne - Crédit Mutuel Espoir), 5e : « De temps en temps, l'“Espoir” a été devant “Performance”, sur 2 ou 3 croisements ! C'était des conditions vraiment sympa avec du soleil et du vent mais parfois c'était assez déventé à la côte et c'est toujours un peu stressant comme situation où on pouvait tomber dans des petits trous de vent, puis le vent revenait et il fallait savoir se placer par rapport aux adversaires, mais on apprend, c'est bien ! ».

– Julien Villion, Antoine Koch ( Nosi Komba), 4e : « On a fait plus de la moitié de la course en tête. Le retour dans le fond de la baie était difficile à cause des changements de vent. Trois bateaux ont raccroché engageant une bataille sur tout le bord de près. Ils nous ont dépassés mais on a quand même passé avec eux la ligne d'arrivée. Donc nous sommes contents ».

– Isabelle Joschke, David Sineau (Galettes Saint-Michel) : « Cela fait un moment que nous nous connaissons, nous courons l'un contre l'autre depuis 7 ans, c'est sympa de courir ensemble. La journée d'hier était assez difficile, il y avait du vent, de la houle et tactiquement ce n'était pas évident. La mise en jambe était un peu musclée. Aujourd'hui, il y avait un peu de brise et c'était très agréable. Pour le reste de la semaine, nous aurons des conditions très clémentes, nous sommes rodés mais ce n'est pas facile, c'est de la régate pure et ce n'est pas forcément ma tasse de thé. En tout cas, on apprend beaucoup, on se fait plaisir. Naviguer à deux permet d'apprendre de l'autre, d'échanger, c'est un exercice qui change du solitaire ».

Après quoi courent-ils ? !

Ils préparent la Transat AG2R, qui aura lieu au printemps 2012, sur le Tour de Bretagne à la voile. Si le parcours du Tour n'a rien à voir avec une longue traversée de l'Atlantique, les duos viennent chercher ici le début d'une histoire commune, la connaissance du bateau et de la concurrence.

– Germain Kerleveo, Jean-Sébastien Henry (Objectif Saint-Barth) sont de ceux-là. À 28 ans, ils connaissent bien la mer pour avoir navigué en croisière et en régate ensemble. Jean-Sébastien, médecin, a arrêté de travailler pendant un an, Germain, vétérinaire pendant deux ans, a décidé d'arrêter et travaille maintenant chez 727 sailbags. Ils recherchent un budget de 40.000 euros pour courir la Transat, un rêve qu'ils comptent bien accomplir. Sur le Tour, leur budget se réduit au strict minimum : ils dorment dans leur bateau, reconnaissent que leurs cirés ne sont plus très étanches... mais leurs sourires restent intacts : « Notre ambition est de courir la “Transat AG2R”. Le Tour de Bretagne nous permet de découvrir le Figaro, nous entraîner et nous mesurer aux autres. Nous aimons participer à des régates en IRC, nous avons notamment couru le “Spi Ouest-France” et en classe 8. La première étape était très physique, surtout la fin, mais nous sommes contents avec notre 25e place ! Par contre, nous nous rendons compte que nos vestes ont 10 ans et qu'elles ne sont plus étanches, que notre bateau était trempé et que ce n'est pas terrible d'y dormir mais bon, on est super content. Pour la Transat, nous avons envie de faire vivre une belle histoire à des partenaires, nous espérons y arriver ! »

– Yannick Le Clech, Damien Cloarec (Saveurs d'événements, ASI informatique) : ils ont tous les deux couru sur le circuit Figaro Bénéteau mais jamais ensemble. Et pourtant, les deux Carantécois se connaissent depuis toujours et rêvent de courir la transat AG2R ensemble. Grâce à Loïc Le Garrec qui a déclaré forfait pour rester auprès de sa femme et de son nouveau-né, et grâce à son partenaire, ils ont pu se présenter au départ du Tour de Bretagne. Toutefois, ils ont également été soutenus par plusieurs autres partenaires dont ASI Informatique, société dans laquelle travaille Yannick. Bien qu'ils se connaissent de longue date, ils n'avaient jamais couru ensemble. Ce Tour de Bretagne est une belle occasion de montrer l'énergie qu'ils peuvent déployer.

– Michel Bothuon, Michel Faou (Les Recycleurs bretons) : ces deux-là se connaissent aussi très bien depuis plus de vingt ans. Le premier a navigué au large et revient au circuit Figaro après 10 années d'absence. Michel Faou a navigué au plus haut niveau en Tornado, série dont il a été sacré champion du monde en 1988. Le Tour de Bretagne est un tour de chauffe même s'il ne sera pas simple au deuxième Michel, chef d'entreprise, de se libérer !

Sur France 3 Ouest

19-20 h - Dimanche 11 septembre 2011 à 13' 55 : (voir le site)

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