L'UMP, via Nicolas Dhuicq, secrétaire national, a accusé Eva Joly, candidate écologiste à la présidentielle, d'avoir pour «ambition la dislocation de l'unité nationale». Dans un communiqué, ce membre du collectif de la Droite populaire «déplore qu'un projet politique se dessine avec pour but la remise en cause systématique de l'édifice patiemment construit par tant de générations successives». Il dénonce les propos d'Eva Joly qui «dévoilent une vision dans laquelle la France disparaîtrait dans un conglomérat de régions européennes semi-autonomes, inégales en taille et en richesses, peuplées d'habitants séparés par d'innombrables barrières linguistiques».
Si oui, l'UMP a-t-elle analysé l'influence du fédéralisme européen ? Qui ne menace pas la cohésion nationale, mais qui va changer l'organisation de l'espace national. Désormais, et en suivant l'exemple allemand, c'est de fédéralisme européen qu'il est question.
Cette contestation de l'unité nationale s'inscrit dans un processus qu'on retrouve dans les autres pays d'Europe.
Second élément : le “choc” migratoire. Sur une période très courte – les vingt dernières années –, entre 3 et 4 millions de personnes ont immigré en France. Les réactions ont été plus contrastées qu'on ne le croit : xénophobie, racisme, mais aussi intégration.
Les propositions de monsieur Nicolas Dhuicq tentent de donner un sens politique à l'État-nation français, une valeur démocratique, républicaine, ouverte. Ce que le philosophe et sociologue Jürgen Habermas en Allemagne, a théorisé sous le nom de “patriotisme constitutionnel” : être fier de sa Constitution.
Mais ces tentatives de redéfinition d'une citoyenneté politique n'ont aucune légitimité. Ainsi, sous l'UMP comme sous l'Ancien Régime, on retrouve la même conception de la souveraineté comme « puissance absolue et éternelle » d'une République source de tous les droits et devoirs du citoyen. La souveraineté des jacobins ne souffre pas de restrictions.
L'UMP dénonce le « fédéralisme » des régions dans les mêmes termes qu'employait la monarchie absolue quand elle reprochait, par exemple, aux protestants de vouloir « cantonner » la France à l'image de la Suisse. Ils jettent l'anathème et luttent contre les particularismes locaux de la même façon que le pouvoir royal s'efforçait par tous les moyens de réduire l'autonomie des féodaux. Ils avancent pour légitimer la justice révolutionnaire les mêmes arguments que Richelieu défendant le pouvoir discrétionnaire du prince. Avec la Révolution, la souveraineté nationale s'oppose à l'absolutisme royal, non pas du tout en récusant l'absolutisme, mais en transférant à la nation les prérogatives absolues du roi qui ont toujours été bien relayées par les partis.
On reste aujourd'hui dans une situation de dictature jacobine, d'incertitude et de doute de l'opinion.
Breizh reste à construire.
Claude Guillemain
BREIZH 2004
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(voir le site) 2004.org
Fondé en 2004, BREIZH 2004 a pour mission de soutenir et de diffuser des recherches et des textes d'opinion sur des sujets touchant le développement de la Bretagne en Europe. Lieu d'échanges, de concertation et de débats entre les groupes et les individus qui réfléchissent et agissent pour bâtir la Bretagne, BREIZH 2004 se situe au carrefour de l'observation et de l'action. Il a pour but de susciter la réflexion sur les enjeux d'actualité qui concernent la Bretagne et l'Europe. BREIZH 2004 défend le concept de fédéralisme intégral, de fédéralisme fiscal et de localisme dans le cadre des institutions et dans le cadre de la société.
■Supprimons les intérmédiaires!
L'UMP elle devient anti-européenne pour la même raison.
Au vu de ces réactions, il est évident que le peuple français est un peuple manquant terriblement de confiance, et ne trouvant à se rassurer que dans la domination des autres peuples (un nombre qui se réduit de plus en plus).
Pourtant, il ne faut pas être un grand géographe, pour voir qu'une France sans la Bretagne, la Flandre, l'Alsace, la Corse et le Pays Basque, reste malgrè tout l'un des plus grand pays d'Europe.
La vraie France retrouverait ainsi sa vraie place dans les nations européennes, avec en plus un rôle majeure d'autant plus crédible.
Mais, non, pour l'instant, le peuple français n'est qu'un peuple qui doute terriblement et ne conçoit sa grandeur que dans la domination, en rejettant catégoriquement l'esprit humaniste de l'article 1er de la charte des Nations Unies.
Les autres régions sont soit des anciens pays européens soit des régions d'autres pays européens annexées par les guerres de conquétes françaises.
Si rien n'empêche les occitans d'avoir de l'ambition, ils sont pour l'instant dans une situation différente des autres régions évoquées. En fait, ils sont la vraie culture latine de France, malheureusement dominée par le nord gallo-germanique. Cette domination est certainement la problématique plus que l'appartenance à la France, mais c'est à eux de décider.
J'ai surtout oublié les catalans. Mea culpa!
Je rejoins assez le sentiment de Yann Le Bleiz sur le fait que le «Midi» occitan fait partie intégrante de l'identité française qui est exclusivement tournée vers la Méditerranée et la Latinité (quitte à déformer de nombreuses réalités historiques et occulter des pans entiers de l'Histoire de ce pays).
L'Occitanie n'est pas une Nation de mon point de vue, c'est le côté «pile» de la monnaie France...au Nord : Paris les Rois et l'Economie , au Sud l'identité (réelle ou rêvée) de la France.