Disparition du mensuel breton d'information Armor magazine

Dépêche publié le 30/08/11 13:59 dans Media et Internet par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch

Ce mensuel d'information avait été créé par Yann Poilvet en 1969. Titre de presse généraliste sur la Bretagne et l’actualité bretonne, il couvrait les cinq départements bretons et la diaspora. Les rubriques : politique, économie, culture, sports, gastronomie, livres et un agenda bien garni couvraient bien notre pays.

Dans un constant souci d'objectivité, armor, dont le sous-titre était «Le magazine de la Bretagne au présent», donnait la parole aux femmes et aux hommes qui font la Bretagne d'aujourd'hui avec une volonté d'affirmer une identité bretonne forte. Armor avait créé le très respecté «Prix du Breton de l'année».

Chaque mois, outre ses chroniques régulières, armor consacrait un cahier spécial à une cité ou à un pays et un dossier thématique traitait d'un domaine économique. armor donnait également la parole aux Bretons de l'extérieur dans son supplément Horizons Bretons.

Anne-Édith Poilvet, la fille de Yann, avait repris la direction du magazine il y a quelques années. Armor était un partenaire actif de l'Agence Bretagne Presse. Les deux médias mutualisaient photos et certains articles et faisaient des échanges de promotions. Des journalistes comme Louis Gildas, Tugdual Ruellan et Ronan Le Flécher contribuaient aux deux rédactions.

Contactée par ABP, Anne-Édith Poilvet a déclaré sans ménagement «La situation financière se dégradait et nous avons préféré décider nous-mêmes d'arrêter plutôt que d'être acculés à le faire

Ayant choisi l’indépendance financière, armor se trouvait plus menacé que d'autres en période de crise. Le magazine ne recevait pas de subventions et n'avait pas de réseau de distribution comme le mensuel Bretons, distribué par Ouest France. «En cas de gros temps, nous ne pouvions compter que sur nous-mêmes» avoue Anne-Édith qui assène «La crise de la presse, la crise tout court, internet, des inondations auxquelles nos locaux ont dû faire face l'an dernier nous ont achevés.»

Anne-Édith faisait aussi face à des problèmes de santé et au surmenage. Son extraordinaire courage, que tous ses amis admiraient, finissait toujours pourtant par réussir le bouclage de chaque numéro. En avoir fait 500 est déjà une remarquable performance en soi.

Philippe Argouarch


Vos commentaires :
Claude Guillemain
Jeudi 14 novembre 2024
Souvenir de mon ami Yann Poilvet, souvenir de «son» Armor Magazine, souvenir de son engagement et de mon adhésion à Strollad ar Vro . Amitiés à Anne Edith.

YANN MOREL
Jeudi 14 novembre 2024
Nous perdons le mensuel de référence de la Bretagne .Quelle tristesse.Pour quelles raisons? sans doute celles évoquées,mais aussi par l'abandon de ses plus fidèles lecteurs qui ne se reconnaissaient plus dans ce mensuel au cours des dernières années : publi-reportages ,auto-satisactions des municipalités et de différents lobbies ayant la main mise sur la Bretagne désormais.On retrouve cette mème orientation dans la plupart de nos télés locales.
Mais bravo Armor,à toute son équipe, pour le travail effectué, la place faite aux petites gens inconnus de la Bretagne loin des magazines pour peoples bretons.Vous avez porté bien haut l'étendard de la fierté bretonne.Soyez-en remerciés !

Yves de BOULVRIAG
Jeudi 14 novembre 2024
Même si Yann a raison pour ce qui concerne l'autosatisfaction, il n'en demeure pas moins que ce magazine avait cet interêt plus que particulier d'offrir une vision humaine à la fois politique, culturelle mais aussi économique de la Bretagne (à cinq départements). Merci encore à Anne-Edith et à ses journalistes.
L'avenir de la presse Bretonne est bien sombre ...

Michel prigent
Jeudi 14 novembre 2024
Armor était véritablement une revue de dimension régionale qui avait l'outrecuidance, aux yeux de nos maîtres jacobins, de défendre la vraie Bretagne à 5 départements.
Ainsi donc disparaît, après TYBreizh, torpillé par le CSA, un élément majeur médiatique de l'identité et de la défense de la Bretagne.
La «Franco-Pravdapresse» subventionnée, bien doté en publicités par leurs sponsors et souvent grands patrons actionnaires, bien servis par leurs clients des collectivités locales en «annonces légales et juridiques» voire propagande, peut se réjouir de la disparition de ce concurrent à la ligne éditoriale anti-jacobine pour ne pas dire dissidente.

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