Petit dictionnaire du mouvement breton à l'attention de ceux qui racontent n'importe quoi : A

Enquete publié le 17/08/11 13:07 dans Politique par F. Lécuyer pour F. Lécuyer
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Pour cette fin d'été, l'ABP vous propose chaque semaine, sous forme de dictionnaire, un tour d'horizon des mouvements, organisations et revues politiques bretons.

En effet, tout article sur le mouvement breton dans la «presse nationale» (c'est-à-dire la presse parisienne) entraîne l'arrivée d'un journaliste venu de Paris en TGV sillonnant durant une semaine (dans le meilleur des cas) la Bretagne dans une voiture de location. L'article résultant de ce périple sera, malheureusement, bien souvent perclus d'erreurs et d'approximations.

Le mouvement breton («an emsav») étant complexe et fluctuant, il convient d'en rappeler les réalités actuelles.


– Adsav («Relèvement») ou Adsav «Strollad Pobl Vreizh» («Parti du Peuple Breton»). Indépendantiste d'extrême-droite.

Scission du POBL (Parti pour l'Organisation d'une Bretagne Libre), créé en 2000, Adsav occupe rapidement une place vacante dans l'emsav : l'extrême-droite. Connaissant une croissance rapide dans les premiers temps, couvrant la Bretagne d'autocollants et d'affiches au design accrocheur, Adsav semble marquer le pas depuis quelque temps. Des problèmes de leadership (difficultés à succéder à Patrick Montauzier notamment) ont marqué ces dernières années. Le mouvement a présenté des candidats lors de cantonales, en 2008, certains des candidats ont obtenu des scores honorables (5,21 % à Briec (29), 6,29 % à Lamballe (22)). Malgré des appels réguliers à «l'Union», Adsav reste totalement isolé au sein du mouvement breton.

Le mouvement entretient un bulletin interne et une revue trimestrielle («War-Raok» - «En avant») d'excellente facture.

Lors de leur congrès, des délégations de Lega Nord et du Vlaams Belang sont régulièrement présentes.

Malgré l'annonce de 700 militants, Adsav ne compterait qu'une centaine de membres.


– Alliance Fédéraliste Bretonne (AFB/EKB). Fédéraliste centriste.

Alliance de différents petits mouvements (dont le POBL), l'AFB a une audience et une activité modeste en Bretagne.

L'AFB entretient un bulletin baptisé «Eskemm» («échange»).


– Al Lanv («La Marée»). Trimestriel nationaliste de gauche en breton.

Directeur de publication : Patrig An Habask.

Al Lanv est une revue de qualité clairement nationaliste où les thèmes politiques bretons côtoient des articles consacrés aux luttes basques, corses, irlandaises, kanaks, etc...


– Al Liamm («Le Lien»). Bimensuel littéraire nationaliste en breton.

Directeur de publication : Tudual Huon.

Malgré le fait que Al Liamm soit une revue strictement littéraire, celle-ci participe indirectement au combat nationaliste. Créée en 1948 (mais à partir de revues créées, elles, dès 1945) sur les cendres de la légendaire revue Gwalarn (créée et dirigée par Roparz Hemon) par un groupe incluant notamment Pêr Denez (décédé récemment), Al Liamm s'inscrit dès le départ dans le sillage du nationalisme breton. La partie finale de la revue, accueillant le courrier des lecteurs, le carnet mondain, les débats en cours et la critique littéraire, est examinée tous les deux mois avec une attention particulière par son lectorat.

Abonnés : 800.

Al Liamm est aussi une maison d'édition aux productions régulières. Al Liamm fait partie du «Kuzul ar Brezhoneg» («Conseil de la langue Bretonne»).


– Ar Men («La Pierre»). Bimestriel breton.

Ar Men est une revue au design particulièrement travaillé traitant de sujets de société, ethnologiques et/ou culturels touchant la Bretagne et les Pays Celtiques.

Si Ar Men ne s'inscrit pas dans le mouvement breton stricto sensu, sa rédaction et les sujets traités en font un magazine situé en périphérie proche de l'Emsav. Après des premiers numéros plus «culturels», Ar Men connaîtra une évolution depuis sa fondation en 1987 où la politique et la «problématique bretonne» prend une place, certes toujours modeste, mais de plus en plus affirmée.

Ar Men est totalement indépendant et appartient aux éditions Fitamant (groupe basé en Finistère spécialisé dans l'immobilier et anciennement dans la publicité).


– Armor Magazine. Mensuel breton.

Armor Magazine ne s'inscrit pas à proprement parler dans l'Emsav mais se situe à la périphérie du mouvement breton de part les thèmes traités et les collaborateurs de la revue (souvent membres de formations bretonnes).

Basé à Lamballe (22), Armor Magazine a été créé en 1969 par le gaulliste de gauche Yann Poilvet (il est actuellement dirigé par sa fille Anne-Édith Poilvet). Magazine généraliste mais fortement axé sur la vie économique bretonne, Armor Magazine est une institution en Bretagne où il n'est pas rare de le trouver dans une salle d'attente de médecin. Affichant un tirage de news magazine (mais à l'échelle de la Bretagne), il connaît cependant quelques difficultés inhérentes à la presse en général.

Totalement indépendant (rare dans une Bretagne dominée par les groupes de presse des deux géants que sont Le Télégramme et surtout Ouest France) et très respecté dans les milieux bretons, Armor Magazine ne s'est jamais ouvertement prononcé sur les questions institutionnelles bretonnes (autonomie ? indépendance ?) et a toujours affiché une attitude légaliste par rapport aux autorités françaises ; par contre les éditoriaux laissent clairement transparaître une sensibilité autonomiste. Armor Magazine a toujours été un fervent défenseur de la Réunification de la Bretagne.

Notons que les prisonniers politiques bretons sont automatiquement abonnés à Armor Magazine par la rédaction dès leur arrivée en prison.

Armor Magazine décerne chaque année le prix du «Breton de l'année».


– Askol («Chardon»)

(Tiré en grande partie de Wikipedia car l'article est bien construit).

Créée en 2004, Askol (Association des élus bretons pour la démocratie) réunit les élus – et anciens élus – de Bretagne, membres ou proches du Parti breton, dans le but d'œuvrer pour l'émancipation institutionnelle de la Bretagne. Son président est Yann Jestin, maire adjoint de Lesneven, Jean-Claude Rivallain, son vice-président, est conseiller municipal de Vigneux-de-Bretagne. En 2008, Askol voit la réélection de la plupart de ses membres et l'arrivée de nouveaux adhérents, comme Jean-Yves Cozan, conseiller général d'Ouessant, ancien député de Châteaulin, Émile Granville, adjoint au maire de Redon ou Gwenole Guyomarc'h, maire de Locquirec.

L'association est plus ou moins en sommeil depuis quelques années.


– L'Avenir de la Bretagne. Revue nationaliste.

Créé par Yann Foueré en 1957, L'Avenir de la Bretagne fût initialement la revue du MOB (Mouvement pour l'Organisation de la Bretagne) dans les années 50 et 60, puis de Strollad Ar Vro(«le Parti du Pays») dans les années 70 puis du POBL (Parti pour l'Organisation d'une Bretagne Libre) à partir ds années 80.

L'Avenir de la Bretagne, après avoir été mensuel puis hebdomadaire existe toujours sous la forme d'un 8 pages au rythme de parution plus modeste.


Vos commentaires :
Yann Saïg Karadeg
Vendredi 27 décembre 2024
Trugarez braz

Ha breman..

Me ' zo o c'hortoz B

Bremaik?


Aleksandr
Vendredi 27 décembre 2024
Pebezh mennozh mat sevel un heuliad eus ar seurt! Poent bras e oa lakaat an traoù e par, evit an emsaverien ivez.

Fulup Emery
Vendredi 27 décembre 2024
Kalon vat paotr... ur sapre labour eo !
Petra zo gant al lizherenn Z ?
Gourc'hemennoù

J-Luc Le Floc'h
Vendredi 27 décembre 2024
Diwar « Al Liamm Tir na n-Óg », deuet da vezañ « Al Liamm » war-eeün, diwezatoc’h.

M’eus ket soñj e vefe añv eus Per Denez e niverenn 1. Er c’hontrol mik: sur on ez eo añv a Ronan Huon hini rener Al Liamm, abaoe penn-kentañ ar gelaouenn.

Din-me ha da galz a lennerien all, sur eo ne c’hell ket Al Liamm bezañ gwelet evel ur gelaouenn vroadelour. Ne dalv-ket ar gêr-se evit Al Liamm.

Ne vern! Gwelloc’h eo gortoz respont Tudu Huon, rener ha mab da Ronan Huon, war ar poent-se.

A l’attention des lecteurs francophones:
Je ne pense pas que le qualificatif, de connotation bien précise, proposé par F Lecuyer, puisse être appliqué à Al Liamm, la plus prestigieuse et la plus ancienne des revues de langue bretonne.
De tout temps, à ma connaissance, Al Liamm s’est voulu être une revue bretonne et littéraire.


Titouroù all - Voir aussi les sources suivantes:

Article Al Liamm (Wikipêdia gallek) - extrait
La revue se veut apolitique, mais ouverte à toutes les sensibilités, comme l'était Gwalarn dont elle est l'héritière, et comme Gwalarn publie des textes à dominante littéraire, ainsi que des traductions de haut niveau.

Pennad Al Liamm (Wikipêdia vrezhonek) - extrait
Setu ma teuas ur gelaouenn nevez er-maez e 1948 dre enteuziadur Al Liamm, Tir na nÓg ha Kened hag a voe roet «Al Liamm - Tír na nÓg» da dalbenn dezhi, renet gant Ronan Huon.

E gallek :
C’est ainsi que, de la fusion de Al Liamm, Tir na nÓg, et Kened, sortit en 1948 une nouvelle revue, à laquelle fut donnée le nom de « Al Liamm - Tír na nÓg », dirigée par Ronan Huon.

Pajenn istor (lec’hienn alliamm.com) - extrait :
Bep tro ivez ec'h embannomp skridoù aozet gant skrivagnerien nevez hag alies nevez-vrezhonegerien pa gav deomp ez eo pouezus evit ar re yaouank gellet lakaat embann o skridoù buan a-walc'h. Ma chomont klozet en armelioù ne dalvezont netra, anat.

E gallek :
Dans chaque livraison, nous publions des écrits émanant de nouveaux écrivains et souvent de néo-bretonnants, car nous pensons qu’il est important pour les jeunes générations que leurs écrits puissent être publiés assez rapidement. S’ils restent enfermés dans des armoires, en effet, ils ne seront d’aucune utilité.


Léon-Paul Creton
Vendredi 27 décembre 2024
Je lis « aussi » Breizh Atao, comme ABP … et tous deux y vont de leurs « concepts clef » et « petit dictionnaire ». État des lieux, besoin de se définir, redéfinir ? Quoi encore ?

Après un journal d’un parti de « l’Emsav ? », qui dans ses rubriques en eut une intitulée « Des chiffres pour un combat », voici que ce sont « les mots mis en ordre de bataille» qui pourraient aussi servir, d’abord comme information, d’éducation (tardive !) pour des postulants au grade « d’emsaverien »…

Les chiffres et nombres eux sont des éléments de ces fameuses Mathématiques qui comme chacun le sait « sont une » science exacte. Bien sûr il faut les bons chiffres et les bons nombres, sinon ils perdent leurs statuts, et deviennent de communs sordides petits mots… chiffrés ! Ils mutent en de parfaits petits supports du mensonge, autant pour l’ordinaire que pour la nécessité de la politique ou de la raison d’état.

Les mots, notamment en France, ont un sens propre et un autre figuré, voire plus… L’un ou l’autre servant de bouclier ou de repli pour le truqueur ou le lâche manipulateur, pour le rhétoricien sur l’agora ou le palabreur sous baobab, et ce au gré des intentions. Les mots c’est de la pâte à modeler ! Parfois de la glace au soleil…Puis s’évaporent…

À l’inverse les chiffres et les nombres indiquent ce qui à été fait ou donne une évaluation des projets et de leur faisabilité. Ils peuvent être vérifiés. Le progrès, le travail se chiffrent, les combats et les guerres aussi…J’ai beaucoup moins confiance au « verbe » prometteur, corset! Créateur il aurait mérité un Vè majuscule.

--Dis, sœur Anne (de Nantes) du haut de ta tour de « chiffres et de lettres » ne vois-tu rien venir ? Rien ma sœur… la route qui poudroie et l’herbe qui verdoie…


Jean-Claude LE BORGNE
Vendredi 27 décembre 2024
This is an excellent idea ant it will be very usefull for us, «breton de la diaspora» to face and reply to all the «conneries» qu'on entend de ci de là. Heureusement qu'on est préparé pour y faire face et rétablir la «vérité» .
A galon a tutti.
Ken ar hentan.

Jean Claude LE BORGNE
Vendredi 27 décembre 2024
«Si Ar Men ne s'inscrit pas dans le mouvement breton stricto sensu, » ............. Vous plaisantez, ? vous avez lu les derniers éditoriaux de Yann RIVALLAIN.... C'est du lourd, et çà fait avancer la cause.
Long live to «Armen»
Ken tuch.

Frank Bodenes
Vendredi 27 décembre 2024
Al lizer «P» az aio mad evid Pik goulennata, mad e vije sevel eur goulenn d'ar vreiziz : anavezout a rit petra sinifi an emzao, mendare ped a rispontchou «mann ebed» a deufe e penn ar jeu. Mersi braz deoh Fabien evid hor sklerijenna, da beb hini d'ober e zoñj kar n'eo nemed eur helou pe eun ton euz ar hloh !

Alwenn
Vendredi 27 décembre 2024
Très bonne initiative.

A compléter par un Petit dictionnaire des «adversaires de l'Emsav» et/ou du «jacobinisme» !!


Jean Claude LE BORGNE
Vendredi 27 décembre 2024
A Alwenn,
Pas de pessimisme, mon gars.
Tu connais un combat politique qui est dépourvu d'adversaires....
On les connait... tu le subodores....
Tu sais 2032 ....ce n'est pas une date butoir en l'air...
Moi je ne serai sans doute plus de ce monde.... mais du fonds d'Avallon.... je saurai que le combat est gagné....
Bon courage, nous serons plus nombreux que tu ne le penses aujourd'hui.
A galon.

Alwenn
Vendredi 27 décembre 2024
@ Jean Claude LE BORGNE

Il n'y a pas de pessimisme dans ma suggestion, bien au contraire !

C'est un travail nécessaire pour éclairer «tous» les esprits.


Ronan Le Déroff
Vendredi 27 décembre 2024
Ar gelaouenn Emsav, 3303 fajenn A4, e brezhoneg :

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Lennadenn vat !


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