Ligne à Grande Vitesse Brest et Quimper : 3h08 une étape qui ne doit pas en masquer une autre

Communiqué de presse publié le 21/07/11 12:20 dans Politique par Bernadette Malgorn pour Bernadette Malgorn

A l'occasion de la signature de la Convention de financement de la LGV, le 13 juillet à Rennes, chacun s'est réjoui de cette avancée dans la desserte ferroviaire du grand ouest qui intéresse de fait toute la Bretagne. Les élus régionaux de la droite et du centre se sont associés à cette heureuse étape d'un long processus. Tout le temps gagné entre Le Mans et Rennes - soit 35 minutes - peut bénéficier à l'ensemble du territoire breton. Encore faut-il que le train s'arrête !

Notre objectif n'est pas de mettre Brest et Quimper à 3 h 08 de Paris, mais bien trois heures effectives de Paris. Quand et comment arrivera-t-on à 3 h 08 alors même que la SNCF prépare le cadencement national des trains à grande vitesse pour la fin de cette année ? Un train par jour, qui ne s'arrêtera pas à Saint-Brieuc, Guingamp et Morlaix ? Qui laissera sur les quais les Redonnais et les Lorientais ? Une telle option créant un service à deux vitesses n'est pas acceptable. Le Président de la République Nicolas Sarkozy, lors de son déplacement à Crozon, a bien compris qu'il nous fallait gagner encore 30 minutes pour relier la pointe finistérienne à Paris et non pas 8 minutes, et a affirmé sa volonté de mettre en œuvre les moyens nécessaires pour y parvenir.

Notre combat pour le rééquilibrage entre l'Ouest et l'Est de la Bretagne n'est pas d'hier. Dès le mois de juillet 2010, quand a été publié l'avant-projet de SNIT, nous sommes intervenus auprès du Premier ministre François Fillon pour faire inscrire dans ce document de programmation l'achèvement à 2x2 voies de la RN 164 et la mise de Brest et Quimper à 3 heures de Paris en TGV.

Lors de la session d'octobre 2010, nous avons voté contre l'avis régional présenté par l'exécutif : en ne demandant pas l'inscription du projet Rennes-Brest Rennes-Quimper à ce schéma parmi les projets à engager avant 2020, alors même que Rennes-Nantes y figurait, l'exécutif régional acceptait de fait un report en… 2025 ! On nous a accusé de « rompre le consensus breton sur le ferroviaire ». Mais c'est sur 3 heures qu'il y a consensus ; et pour une échéance à vue humaine ; et pour un train qui s'arrête quand même de temps en temps dans les gares bretonnes.


Quant à Notre-Dame-des-Landes, projet que nous soutenons depuis toujours, nous considérons en revanche que l'engagement financier de la Région dans le financement de la plate-forme aéroportuaire est une trahison de l'exécutif et que cet argent serait plus utile pour désenclaver l'ouest breton. De même, la rétrocession d'une part de la TIPP Grenelle à quelques grandes collectivités les plus riches, qui de surcroît vont être les premières à bénéficier de l'effet LGV, est un détournement des impôts payés par tous les Bretons puisque cette taxe régionale a pour but de financer les investissements ferroviaires.


En dépit des dénégations et des protestations, la valorisation des 3 h 08 nous inquiète. On entend déjà des voix murmurer que le coût de la réalisation de nouveaux tronçons de ligne pour atteindre le parcours cible des 3 h serait trop élevé. Mais personne ne s'interroge sur le fait que le kilomètre de métro revienne à 47 millions, le kilomètre de tramway à 20 millions alors que le kilomètre de ligne à grande vitesse coûte 15,8 millions.

Nous, Finistériens, avons toujours été à la pointe du combat pour obtenir la Ligne à grande vitesse et l'achèvement de la RN 164. Pas seulement pour promouvoir notre territoire mais parce que nous avons la conviction que le développement de la Bretagne ne pourra se faire que d'une manière équilibrée, notamment avec sa pointe maritime la plus avancée.

Il est urgent de se mobiliser dès maintenant pour réaliser les nouveaux tronçons qui permettront de désenclaver la pointe bretonne et de lui donner un nouvel élan économique autour de Brest, Quimper et le réseau des villes moyennes de l'ouest breton.


Bernadette Malgorn, conseillère régionale, présidente du groupe des élus de la droite et du centre

et Jacques Le Guen, conseiller régional de Bretagne, député du Finistère


Vos commentaires :
Yann Morvan
Vendredi 15 novembre 2024
Il est important de parler des liaisons Brest-Rennes/Nantes, Quimper-Rennes/Nantes, ça n'a l'air de préoccuper personne que Rennes soit plus proche de Paris à l'avenir que de Brest/Quimper, j'ai bien peur que Rennes n'oublie la Finistère dès lors (et je suis Rennais !), améliorons Brest-Quimper et remettons en circulation la ligne St-Brieuc-Pontivy-Auray-Lorient/Vannes, les Pays-de-la-Loire le font bien sur la partie bretonne qu'ils administrent entre Nantes-Clisson/Pornic/Chateaubriant. Labour zo c'hoazh hag ijin zo ezhomm !

J-Luc Le Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024

«nous avons la conviction que le développement de la Bretagne ne pourra se faire que d'une manière équilibrée, notamment avec sa pointe maritime la plus avancée. » écrivent Mme Malgorn et M. Le Guen.

Voilà bien - exprimé en termes actuels de développement et d'organisation du territoire - le meilleur argument en faveur de la Réunification de la Bretagne.

Je suis convaincu que «l'ouest breton» (quelle étrange désignation, au goût politicien! «Bretagne occidentale» promu par l'université de Brest est autrement noble et explicite) connaitra des difficultés allant s’aggravant si l’on ne remédie pas par la Réunification aux dégâts réels et potentiels du charcutage actuel.

Mme Malgorn c’est ce qu’est une île (Ouessant/Eussa/Ushant), elle doit savoir aussi ce qu’est une péninsule, je suppose.


J-Luc Le Floc'h
Vendredi 15 novembre 2024
Mme Malgorn sait ce qu'est une île (Ouessant/Eussa/Ushant), elle doit savoir aussi ce qu'est une péninsule, je suppose.

Ma tigarezit. Deuet e oan da vezañ skuizh, kredapl braz! Avec mes excuses. Je devais être fatigué, très probablement!


Anton Burel
Vendredi 15 novembre 2024
Le développement de la Bretagne passerait t-il uniquement par un rapprochement de Paris ? Cette nouvelle LGV ne feras qu'accélerer la forte immigration venant de Paris, et pemettras une lente débretonnisation de la basse bretagne, alors qu'auparavent, les efforts se concentraient sur la haute Bretagne. Par ailleurs, les prix de l'immobilier, que ce soit à Rennes ou à Brest grimperons en fleche, et ce qui se passe en ce moment meme dans les pays basque se retrouveras en Bretagne dans un phenomène de gentrification des villes Bretonnes, au grand défaveur des bretons eux meme qui seront forcé de quitté leur villes, déraciné dans leur propre pays. un enrichissement de la Bretagne passe par le développement de sa façade maritime, qui profiteras au bretons et à la basse bretagne et non par un arrimage au continent par de nouvelle et couteuse LGV, et d'un aéroport internationnale qui creuseras le fossé basse/haute bretagne par une métropolisation accrue du triangle Rennes-Vannes-Nantes. La politique d'assimilation du peuple breton continue donc pour le plus grand plaisir des élites francisé et du gouvernement et continuras sans réaction bretonne. A bon entendeur, salut !

Yann le Bleiz
Vendredi 15 novembre 2024
Bizarre : Quand je discute avec des collègues, tous salut le projet de LGV et les 3 h Brest-Paris.

Mais quand je pose la question : «Mais est-ce bien le plus important cette LVG pour le développement de la Bretagne, n'est-ce pas plutôt une cohérence terrictoriale avec une ligne ferroviaire digne de ce nom pour aller de Brest à Nantes, Rennes à Nantes, la fameuse voie expresse Rennes-Chateaulin, ou les voies expresses Nord-Sud?».

Tous me répondent : «Oui ça n'a pas de sens de mettre plus de temps pour aller à Nantes qu'à Paris, ou devoir passer par Rennes quand on veut aller en voiture du 22 au 44. Oui, même si la LVG est intéressante, le vrai besoin actuel, ce n'est pas ça!»

D'où la question : Utiliser l'argent du CR et des Bretons sur ce projet de LGV vendu à grand renford médiatique, est-il le souhait véritable et démocratique des Bretons?


Jacques D
Vendredi 15 novembre 2024
D'autant qu'à priori l'ensemble des bretons sera appelé à financer 3 fois le ferroviaire sans modernisation générale du maillage intérieur
1) une section de LGV Rennes- Le Mans hors territoire de la Région Bretagne
2) une modernisation (relevé de vitesse, suppression des PN) Rennes/Brest Rennes/Quimper insccrite dans les Contrats de Plan Etat Région deuis l'an 2000 mais repoussée dan un prochain débat public en principe en 2013 !
3) avec le future aéroport de Notre Dame des Landes Rennes Nantes réclament une liaison rapide type LGV entre Rennes et Nantes via NDdLandes
Et Brest/Quimper toujours pas électrifié !

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