«La prochaine fois on fait quoi ?»
Un “débat” aurait eu lieu jeudi dernier au sujet des langues régionales dans les hautes sphères des assemblées nationales : une parlotte de plus…
Lors de la manifestation de Nantes du 18 juin dernier, une des nombreuses banderoles disait «La prochaine fois on fait quoi ?» Elle résumait le désarroi des citoyens bretons face au refus de toute écoute concernant l'aménagement du territoire dans son intégrité historique. Elle résume aujourd'hui le refus du pouvoir d'entendre la diversité des peuples qui forment le territoire français pour garder la vivacité de ses langues et de ses cultures.
Qu'attend la région Bretagne pour réitérer sa demande d'expérimentation d'une autonomie administrative digne de ce nom ? C'est en tapant sur un clou qu'on l'enfonce ! Le “Bro Gozh ma Zadoù”, c'était très bien, mais insuffisant !
Comment se fait-il que les instances européennes promptes à condamner et taxer lourdement l'État français pour ses dérives environnementales - et ce n'est que justice - ne lèvent pas la voix en faveur des peuples et leurs cultures ? Et ne s'élèvent pas contre la situation de la langue bretonne face au diktat de l'État français ? Valons-nous moins que la diversité végétale et animale, nous les humains de ce pays de Bretagne ?
De quel droit la minorité administrative d'État, gardienne du temple avec l'élite jacobine d'élus de droite comme de gauche, se permet-elle de bafouer la règle de base de toute démocratie digne de ce nom : le respect des minorités, de toutes les minorités, en permettant la vie des langues et des diversités humaines ?
Pour l'heure, dans la présidentielle dont on nous fend les oreilles depuis des mois, ces problèmes n'émergent guère. Les “ego” de tous horizons s'affrontent, le monde politique, avec les médias à sa botte, vit une effervescence que le bas peuple ne partage pas mais subit.
Mais cela pourrait changer.
Juste un petit rappel : lors de Maastricht en 1992, les votes de la Bretagne historique ont accroché l'État français à l'Europe… Si l'on avait gommé les votes de la Bretagne, la France disait non ! Autre moment fort : 1981 et Plogoff. Dès que le candidat Mitterrand promet d'y renoncer, bien des votes sont modifiés et… l'État a changé de face !
Dans le droit fil de ces précédents, doublés d'une bonne médiatisation, mais avec un calendrier d'application clair et daté, l’Élysée pourrait tomber dans l'escarcelle de celui – ou celle - qui réfléchirait à cette mathématique…
À bon entendeur salut !
■