Émission «Répliques» 11 juin 2011 sur France-Culture animée par Alain Finkelkraut. Invité : l'écrivain Richard Millet.
Extraits :
Alain Finkelkraut : «Il fut une époque où l'assimilation passait par le choix d'un prénom français, j'ajouterais d'un prénom banal. Aujourd'hui on lutte à la fois contre la francisation et contre la banalité (...)».
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Richard Millet : (...) «Quelqu'un qui, à la troisième génération, continue à s'appeler Mohammed quelque chose, pour moi, ne peut pas être français.»
Rappelons les déclarations antérieures de Richard Millet : « la vraie culture, nous le savons, nous autres écrivains, est ce que Paris transforme en universel » (Nouvel Observateur, avril 2004), « on naît Limousin pour devenir Parisien, c'est-à-dire en reniant son origine provinciale » (Nouvel Observateur, avril 2004), etc.
Et quid de quelqu'un de la 60e génération qui continue à s'appeler Goulc'han, Dumé ou Imanol ? A-t-il, lui, envie d'être français ?
■Le jour où une famille musulmane appelera son fils Pierre; disciple du Christ en effet il peut attendre longtemps.
Car avant d'etre banals , ce sprenoms sont chretiens, on l'a peut etre oublié.
«A propos de Finkelkraut il me revient en mémoire un des débats proposés tous les soirs sur FR3 par F.Taddeï »Ce soir...ou jamais« et qui portait sur la francophonie.
J'en jubile encore.
S’agissant de francophonie, on avait forcément invité un canadien, un certain Ben, homme truculent, genre Youenn Gwernig, ce célèbre breton de New-York.
Ce jour-là, la grand-messe de la francophonie célébrée par d'éminents laudateurs de la grandeur de la France, A.Finkelkraut, une autre que je confonds toujours avec Mme Carrère D'Encausse, académicienne il me semble et spécialiste du monde soviétique au point qu'elle donne l'impression que le mur de Berlin n'est pas tombé, et aussi la gentille M.F. Garrault, la grand-messe donc, avait tourné en eau de boudin.
Ce Mr Ben, qui était sensé applaudir aux discours louangeurs de nos intarissables francophiles les avait littéralement pétrifié et cloués de stupeur en dénonçant l'incroyable prétention de la France à imposer sa langue partout dans le monde et notamment en Afrique, mais aussi dans l'hexagone: »mais laissez-les parler leur langue, nom d'un chien !...En Afrique, en Corse, en Alsace, en Bretagne...Vive la Bretagne libre !!!«
S’en suivait une litanie de griefs, d'acrimonies sur ce mythe de la supériorité du Français.
Timidement, et parce qu'elle n'avait encore rien dit, M.F.Garault se hasarda, juste à la fin, à parler de son action francophone au Mali...Elle n'en eu pas le temps, Ben explosa...:»ca y est...çà recommence !«....Fin de l'émission.
Je n'ai jamais vu A.Finkelkraut et compagnie aussi »péteux« et muets que ce jour-là.»
Mea culpa.
La richesse est dans la diversité, cela implique l’acceptation des différences et le respect de valeurs communes qui doivent être le ciment de la nation.
Est-ce que ce type d'individu entendra un jour que l'intégration à un pays et l'adhésion à ses valeurs ne se limitent pas à un prénom, une culture communautaire (breton, béarnais, basque, occitan, antillais...), ou une pratique religieuse ?
Ce sont ceux là-même qui étaient contents d'envoyer les Moktar, Gwendal, Volodia, et autres Miguel faire la guerre pour la nation Française et faire les travaux difficiles pour lesquels ils ne veulent pas se fatiguer et se salir les mains.
Cette France qu'il décrit je n'en veux pas, j'aime autant m'en autant m'en séparer plutôt que d'être intégrée à cela.